ISSY-LES-MOULINEAUX: Une trentaine de personnes ont mené mercredi matin une action de blocage de l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, au sud-ouest de Paris, malgré la suspension de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, a constaté une journaliste de l'AFP.
Après avoir permis l'accès d'un camion-poubelle vers 07h15, les manifestants ont voté le blocage de ce site qui est l'une des trois usines d'incinération traitant les déchets de Paris et de sa proche banlieue.
A 8h30, ils laissaient "passer les camions par tranches de 15-30 minutes, cela ralentit le remplissage de la fosse. Le seul four qui a redémarré risque de s'éteindre", a affirmé Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT à l'incinérateur d'Issy.
Après trois semaines de grève, la CGT a annoncé mardi la levée du mouvement des éboueurs parisiens à partir de ce mercredi, faute de grévistes en nombre suffisant. Mais cette suspension n'empêche pas d'autres personnels de mener des actions de blocage des incinérateurs.
Outre Issy, un salarié gréviste a fait état d'une action en cours depuis 9h sur le site d'Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois incinérateurs, au sud-est de Paris. "C'est notre réponse à la réquisition", a-t-il indiqué sous couvert d'anonymat.
Quant à l'incinérateur de Saint-Ouen, au nord de la capitale, il n'était l'objet d'aucun blocage mais n'était pas en mesure de traiter de nouvelles bennes pour cause de "fosse à ordures pleine", a assuré un salarié du site.
Joint par l'AFP, l'opérateur métropolitain chargé du traitement des déchets ménagers, le Syctom, n'était pas en mesure de commenter.
Parmi la trentaine de manifestants - extérieurs au site - réunis tôt mercredi matin devant l'incinérateur d'Issy figuraient des cheminots, des enseignants et des étudiants, certains portant des chasubles CGT ou FO.
"C'est inadmissible de travailler deux ans de plus, il faut retirer ce texte" réformant les retraites, a fait valoir Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT Energie Bagneux, qui participait à l'action.
"Nous ne serons pas la génération qui laissera démonter le statut des IEG (industries électriques et gazières, dont relève le personnel des incinérateurs, NDLR) créé en 1946 par le Conseil national de la Résistance et qui permet aux métiers pénibles de partir plus tôt", a ajouté le syndicaliste.
Si la réforme est mise en oeuvre, les agents des incinérateurs avec 17 ans de service actif (sur le terrain, en 3/8) pourront partir à la retraite à 59 ans, contre 57 ans aujourd'hui.