RIYAD: L’Arabie saoudite envisage d’assouplir ses lois sur la propriété foncière pour les étrangers, alors que le Royaume a l’intention d’attirer des investissements vers le secteur immobilier, dans le cadre de sa stratégie de diversification de l’économie.
Cette nouvelle loi, qui permettra aux étrangers d’acheter toutes sortes de biens immobiliers, est «dans sa phase finale et sera bientôt rendue publique», révèle le chef de l’Autorité générale de l’immobilier du Royaume, Abdallah Alhammad.
Cette loi survient après que l’Arabie saoudite a publié une directive en 2021 permettant aux non-Saoudiens – résidents légaux du pays – d’acheter une propriété individuelle sous certaines conditions.
Mais le PDG de l’Autorité générale de l’immobilier soutient que la nouvelle loi sera «plus large et plus complète que la loi actuelle» pour la propriété immobilière, car les étrangers pourront acheter tout type de propriété, y compris commerciale, résidentielle et agricole conformément à la réglementation.
La loi antérieure interdisait aux étrangers d’acheter des propriétés dans les Villes saintes, mais M. Alhammad indique: «La lecture initiale de la loi montre qu’elle permet aux étrangers de posséder des biens partout dans le Royaume, y compris à La Mecque et à Médine.»
Il précise que toute préoccupation concernant les effets négatifs de la propriété étrangère du bien était surveillée à l’avance, tandis que des solutions sont élaborées pour tous les problèmes et pratiques inacceptables.
L’Arabie saoudite cherche à transformer son secteur immobilier en adoptant de nouvelles lois tout en rendant le secteur attrayant pour les investisseurs étrangers, alors que le Royaume envisage d’améliorer la contribution du secteur au produit intérieur brut (PIB) national.
La dernière décision du Royaume permettra d’ouvrir de nouvelles destinations d’investissement pour les expatriés et les investisseurs mondiaux à la recherche de pâturages verdoyants, loin des marchés traditionnels, y compris les Émirats arabes unis (EAU).
Dans un contexte d’urbanisation croissante, les grandes villes d’Arabie saoudite, dont Riyad et Djeddah, souffrent d'un manque chronique d'offres, ce qui, selon les rapports de l’industrie, fait grimper les prix de l’immobilier, le rendant inabordable pour de nombreuses personnes.
L’Autorité générale de l’immobilier d’Arabie saoudite reconnaît que les prix de l’immobilier sont élevés dans le Royaume en raison d’un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Exprimant son inquiétude face à la hausse des prix de l’immobilier, le chef de l’autorité affirme que les prix élevés ont une incidence négative sur le secteur.
D’après lui, la plupart des personnes cherchant à acquérir un bien immobilier n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour l'acheter, car les prix des propriétés dépassent leur pouvoir d'achat, ce qui rend la recherche d'un bien adapté difficile.
«Les investisseurs ont également été touchés par les prix élevés de l’immobilier», note Abdallah Alhammad.
Il explique que les propriétaires fonciers ne sont pas en mesure de faciliter les transactions en raison des prix élevés des terrains. «Quand le propriétaire foncier veut vendre, il baisse les prix pour pouvoir le faire.»
Selon M. Alhammad, le marché immobilier est un marché ouvert soumis à l’offre et à la demande.
Le chef de l’autorité indique également que l’initiative d’imposer des taxes sur les terres blanches a été prise en 2017.
Les terres blanches sont essentiellement des terrains vacants affectés à un usage résidentiel ou commercial et situés dans les limites urbaines du Royaume.
En 2016, l’Arabie saoudite a décidé de capitaliser sur des terrains non bâtis dans les zones urbaines, sachant qu’ils représentent quelque 30% de ces zones. Le gouvernement a décidé d’imposer, en fonction de la valeur foncière, une taxe de 2,5% aux propriétaires fonciers qui avaient acheté des parcelles sans les exploiter.
En imposant la taxe sur les terres blanches, le gouvernement veut augmenter le volume de terrains disponibles pour le développement dans les zones urbaines.
Le chef de l’autorité ajoute que le ministère des Affaires municipales et rurales a commencé à travailler sur des plans visant à augmenter l'efficacité des taxes de 10% supplémentaires.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com