GENÈVE: Les migrants piégés en Libye sont détenus dans des conditions qui s'apparentent à un crime contre l'humanité, a dénoncé lundi la mission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits humains dans ce pays, qui pointe la responsabilité de l'UE.
Ce groupe d'experts avait déjà évoqué de probables crimes contre l'humanité dans les centres de détention et contre les migrants en Libye, mais c'est la première fois qu'il se penche sur la question de l'esclavage, à l'occasion de la publication de son dernier rapport.
La mission fait état "de crimes contre l'humanité commis à l'encontre de migrants dans des lieux de détention placés sous le contrôle (...) de la Direction de la lutte contre la migration illégale (DCIM), des garde-côtes libyens et de l'Autorité de soutien à la stabilité", a déclaré aux journalistes le président de la Mission Mohamed Auajjar, soulignant que ces entités reçoivent un soutien technique, logistique et financier de l'Union européenne.
À cet égard, Chaloka Beyani, un autre membre de la Mission, a pointé la responsabilité de l'UE.
"Nous ne disons pas que l'UE et ses États membres ont commis ces crimes. Le fait est que le soutien apporté a aidé et encouragé la commission de ces crimes", a-t-il martelé.