Le 53e Congrès de la CGT s'ouvre dans une atmosphère houleuse

Le secrétaire général de l'Union CFDT, Laurent Berger, et le secrétaire général de l'Union CGT, Philippe Martinez, participent à une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites par le parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Paris le 23 mars 2023. (Photo, AFP)
Le secrétaire général de l'Union CFDT, Laurent Berger, et le secrétaire général de l'Union CGT, Philippe Martinez, participent à une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites par le parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Paris le 23 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 27 mars 2023

Le 53e Congrès de la CGT s'ouvre dans une atmosphère houleuse

  • En début d'après-midi, une vingtaine de personnes étaient entrées de force dans la salle de la Grande Halle d'Auvergne à Cournon-d'Auvergne
  • Les congressistes ont décidé de suspendre leurs travaux mardi matin, le temps de participer à la manifestation qui se déroulera dans le centre de Clermont-Ferrand à 10H00

COURNON-D'AUVERGNE: "49.3, on n'en veut pas !": le 53e Congrès de la CGT s'est ouvert lundi dans l'agglomération de Clermont-Ferrand dans une atmosphère houleuse, avec en toile de fond les profondes divisions du syndicat, et une incertitude persistante sur le nom de celui ou celle qui succédera à Philippe Martinez.

Candidate choisie par la direction, Marie Buisson est défiée par Céline Verzeletti, candidate officieuse proche des fédérations qui contestent sa ligne, ainsi que par Olivier Mateu, le médiatique et controversé secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône.

Opposant radical à la ligne de M. Martinez, celui-ci avait vu sa candidature bloquée par une disposition du Comité confédéral national (CCN) destinée à promouvoir la parité.

Mais les congressistes ont décidé de supprimer cette condition du règlement du Congrès, rendant de nouveau possible l'élection de M. Mateu - même si de l'avis de nombreux responsables et observateurs sa ligne est trop minoritaire pour rassembler.

"Bien que cela ait été un peu tumultueux, c'est la preuve que les délégués ne sont pas prêts à se laisser déposséder de leur congrès et je pense qu'ils ont rétabli les choses de la bonne manière", a commenté M. Mateu auprès de la presse.

En début d'après-midi, une vingtaine de personnes étaient entrées de force dans la salle de la Grande Halle d'Auvergne à Cournon-d'Auvergne, parmi lesquelles M. Mateu.

"On a une délégation de camarades de la région parisienne que certains souhaitent empêcher d'accéder au congrès (...) On estime que la commission mandats et votes n'a pas respecté les règles, c'est pour ça que les délégués sont là pour demander au congrès de trancher", a expliqué à la presse Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services.

Membre de la commission mandats et votes, Sandy Penne a déploré "l'arrivée de camarades de la fédération du commerce qui n'étaient pas mandatés".

Selon lui, des conflits sur le nom de certains délégués ont émergé entre la Fédération du commerce et l'Union départementale de Paris, mais la question a été tranchée démocratiquement, et la Fédération, qui est allée en justice, a été "déboutée".

Peu après le début des débats, nouvelle montée de tensions lorsqu'a été soumise à l'approbation des congressistes la composition de la commission mandats et votes. Des délégués se sont positionnés de part et d'autre de la tribune pour réclamer que soient recomptées les voix des congressistes qui avaient voté à main levée, criant "49.3, on n'en veut pas !".

«On ne lâchera rien»

"La commission est arrangée avant le début du congrès, on peut donc soupçonner toute magouille qui peut se passer derrière au niveau des votes, sachant que ce sont des votes électroniques", a dénoncé le secrétaire général de la fédération de la Chimie, Emmanuel Lépine.

Les organisateurs à la tribune ont finalement accepté de procéder à un nouveau comptage, et la commission a été approuvée avec 416 voix pour, 408 contre et 89 abstentions.

Les congressistes ont mis en sourdine leurs divisions le temps du discours d'ouverture de Marie Buisson, occasion de dénoncer une nouvelle fois la volonté du gouvernement de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Mme Buisson a fait savoir qu'Elisabeth Borne avait repris contact avec la CGT, "non pas pour nous annoncer qu'elle renonce à cette réforme injuste, injustifiable et injustifiée, mais pour nous souhaiter un bon congrès".

"Alors, Mme la Première ministre, la CGT est bien là et vous pouvez lui faire savoir, mes camarades, qu'on ne lâchera rien !", a-t-elle enchaîné sous des applaudissements nourris.

Les congressistes ont décidé de suspendre leurs travaux mardi matin, le temps de participer à la manifestation qui se déroulera dans le centre de Clermont-Ferrand à 10H00, dans le cadre de la 10e journée de mobilisation contre la réforme.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".