Sécheresse: la FAO réclame des financements plus «réactifs et innovants» pour éviter les famines

Le lac d'Oroville presque vide est vu d'en haut à Oroville, en Californie, le 5 septembre 2021.
Le lac d'Oroville presque vide est vu d'en haut à Oroville, en Californie, le 5 septembre 2021.
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Publié le Vendredi 24 mars 2023

Sécheresse: la FAO réclame des financements plus «réactifs et innovants» pour éviter les famines

  • «Nous ne pourrons mettre fin à la pauvreté et à la faim si nous ne prenons pas une longueur d'avance sur les sécheresses», a estimé le directeur général de la FAO
  • La FAO a aussi rappelé que l'agriculture est responsable «de 72% des prélèvements mondiaux d'eau douce», alors que la population et la consommation ne cessent de croître

PARIS: Pour lutter contre l'intensification des épisodes de sécheresse et les famines qu'elles provoquent, il va falloir "trouver des mécanismes de financement réactifs et innovants", a plaidé jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"Nous ne pourrons mettre fin à la pauvreté et à la faim si nous ne prenons pas une longueur d'avance sur les sécheresses", a estimé son directeur général, Qu Dongyu, lors de la conférence sur l'eau à New York, la première organisée par l'ONU à ce sujet depuis près d'un demi-siècle.

Ces épisodes sont de plus en plus fréquents et intenses du fait du réchauffement climatique, "et ils touchent le plus souvent les communautés fragiles", a souligné l'organisation jeudi dans un communiqué.

Dans la Corne de l'Afrique, cinq saisons des pluies consécutives marquées par un grand manque d'eau ont tué des millions de bêtes, détruit des récoltes et forcé plus d'un million de personnes à quitter leur foyer.

Des investisseurs appellent la chimie à redoubler d'efforts pour le climat

Un groupe de grands investisseurs, pesant plus de 4.000 milliards de dollars, a lancé jeudi un appel pour demander aux plus importants groupes européens de chimie, secteur très émetteur de carbone, de redoubler d'efforts face au changement climatique.

"Les grandes entreprises chimiques européennes n'agissent pas assez vite pour aider le monde à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C", affirme cet appel signé notamment par les géants de la gestion d'actifs en Europe Amundi et Legal and General, qui se disent "profondément préoccupés".

Leurs progrès "seront pris en compte" lors des votes aux assemblées générales, prévient le groupe d'investisseurs dans sa déclaration.

Les investisseurs visent 13 entreprises parmi les plus importantes du secteur en Europe, dont le français Air Liquide, le belge Solvay, les suisses EMS-Chemie et Givaudan, l'allemand BASF ou encore la multinationale LyondellBasell.

Si elles ne sont pas toujours connues du grand public, "ces entreprises fabriquent de nombreux produits essentiels à la vie moderne, notamment la peinture, les vêtements et les smartphones", précise dans un communiqué l'ONG ShareAction, qui coordonne cet appel.

"Il y a des mesures claires que ces entreprises peuvent prendre pour décarboner leurs opérations", alors que le secteur représente 6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ajoute ShareAction.

Les investisseurs demandent ainsi aux entreprises de se fixer des objectifs précis sur la mise en place d'une production chimique électrifiée, l'augmentation de la part de renouvelables dans leurs sources d'énergie ou la transition vers des matières premières non-pétrochimiques.

"Certaines de ces entreprises ont réalisé des progrès bienvenus" depuis 2021 mais ce n'est pas assez, selon le groupe d'investisseurs, qui demande aux dirigeants des "plans de décarbonation plus ambitieux".

"La chimie restera un secteur critique en 2050, mais seules les entreprises capables de se dissocier des combustibles fossiles" feront partie du marché, poursuivent les signataires. Ils assurent "qu'une stratégie crédible pour s'aligner sur" un réchauffement planétaire maximum de 1.5°C, selon les Accords de Paris, "est nécessaire pour rester compétitif".

Dans la région, quelque 129 000 personnes ont atteint le niveau maximal d'insécurité alimentaire, a prévenu l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars.

Le manque de ressources financières "adéquates, opportunes et innovantes reste un obstacle majeur" pour prévoir l'arrivée de ces épisodes et les prendre en compte dans les stratégies et politiques publiques des pays, a expliqué Qu Dongyu, cité dans ce communiqué.

Les mécanismes et instruments financiers conventionnels ne seront pas suffisants, et le secteur privé doit, selon lui, également augmenter ses investissements pour répondre aux besoins.

Environ 10% de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique, a-t-il été souligné lors de cette conférence organisée de mercredi à vendredi.

La FAO a aussi rappelé que l'agriculture est responsable "de 72% des prélèvements mondiaux d'eau douce", alors que la population et la consommation ne cessent de croître.

"Pour répondre à la demande accrue de nourriture, de fibres et d'alimentation, la clé est de commencer à utiliser l'eau de manière plus durable et équitable", a-t-elle estimé.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.