LONDRES: La Grande-Bretagne doit cesser de considérer ses relations avec les Émirats arabes unis (EAU) comme acquises et devenir plus proactive dans la promotion de liens plus étroits, selon une délégation parlementaire qui s’est rendue dans l’État du Golfe le mois dernier.
Mercredi, lors d’un événement organisé par The Emirates Society, John Woodcock, ancien député britannique et pair à vie, a déclaré que les EAU avaient «saisi» l’occasion qui leur était offerte de collaborer davantage sur la scène internationale.
«Les EAU ont montré qu’ils souhaitaient participer à la résolution des problèmes majeurs auxquels le monde est confronté aujourd’hui, comme en témoigne leur décision d’accueillir la COP28 de cette année», a-t-il ajouté.
«Il incombe absolument au gouvernement britannique de se pencher sur la question et d’accepter le désir de changement et de collaboration des EAU.»
«Notre visite a prouvé leur engagement à cet égard, montrant un consensus d’opinion dépassant celui de l’Occident lorsqu’il s’agit d’aborder la question de l’environnement.»
Selon M. Woodcock, le Royaume-Uni peut s’inspirer non seulement de la question du changement climatique mais aussi du sens général de la collaboration que les EAU recherchent et proposent dans le cadre de leurs relations internationales.
Notant que «l’époque de l’Empire britannique» est révolue depuis longtemps, il a ajouté que plutôt que de s’appuyer sur son passé, le Royaume-Uni doit faire preuve d’une plus grande détermination dans sa volonté d’établir des partenariats avec d’autres pays. Le Royaume-Uni doit «se battre pour avoir sa place à la table», a-t-il indiqué.
Steve McCabe, député du parti travailliste, principal parti d’opposition britannique, qui faisait également partie de la délégation, a affirmé que «les relations entre le Royaume-Uni et les EAU sont bonnes et solides, mais le Royaume-Uni est coupable de les considérer comme acquises».
«Le niveau de compréhension des parlementaires concernant les EAU est très, très bas. C’est pourquoi il est essentiel que nous adoptions une approche différente.»
«Nous devons nous montrer plus proactifs, car d’immenses opportunités s’offrent au Royaume-Uni s’il améliore ses relations avec les EAU.»
M. McCabe et John Woodcock ont expliqué que tous les partis étaient favorables au renforcement des relations avec les EAU. D’après M. Woodcock, «cela n’est pas surprenant étant donné les objectifs communs en matière de climat et de commerce, entre autres».
Toutefois, M. McCabe a précisé que ce qui freine les améliorations c’est l’absence de «contact à haut niveau», ajoutant que le gouvernement britannique «doit (…) s’atteler à la conclusion d’un accord commercial bilatéral avec les EAU».
«C’est le message qui fera bouger les choses. Il nous permettra de nous éloigner de l’ancien mode de pensée conventionnel.»
«Dans un premier temps, l’accent sera mis sur le commerce, mais à un moment donné, il ira au-delà et montrera que nous cherchons nous aussi un collaborateur.»
Interrogés sur la forme que prendrait l’accord commercial, Steve McCabe et M. Woodcock ont tous deux répondu qu’ils n’avaient pas été en mesure «d’en découvrir les rouages» et que les EAU avaient d’abord besoin de la preuve d’un partenaire pleinement engagé.
Cependant, M. Woodcock a pu assurer que les deux parties chercheraient un accord plus «détaillé» — ou complet — et qu’une fois que le Royaume-Uni aurait montré sa sincérité dans sa décision de poursuivre un accord, les Émiratis le concluraient rapidement.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com