Coup d'envoi du bac pour 536 000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites

Nées de la réforme du baccalauréat de 2019, les épreuves de spécialité - les deux matières «majeures» choisies par chaque lycéen en Terminale-, ont lieu pour la deuxième année. (Photo, AFP)
Nées de la réforme du baccalauréat de 2019, les épreuves de spécialité - les deux matières «majeures» choisies par chaque lycéen en Terminale-, ont lieu pour la deuxième année. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Coup d'envoi du bac pour 536 000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites

  • Sur le parvis du lycée Maurice Utrillo à Stains (Seine-Saint-Denis), une soixantaine de professeurs de plusieurs lycées ont tenu un piquet de grève, sans vouloir pour autant perturber la tenue des épreuves de spécialité qui ont débuté à 14H00
  • M. Ndiaye avait indiqué en fin de semaine dernière qu'il mobiliserait «des surveillants supplémentaires», et que «les dispositions nécessaires ser(aie)nt prises pour permettre l'accès des candidats aux centres d'examens», face aux menaces de grève

PARIS: Piquets de grève ou barrages filtrants: des actions de mobilisation contre la réforme des retraites ont émaillé lundi après-midi le lancement des épreuves de spécialité du bac, qui se tiennent pour la première fois en mars, même si le ministre de l'Education nationale a estimé qu'il n'y avait "pas de points d'inquiétude particuliers".

Sur le parvis du lycée Maurice Utrillo à Stains (Seine-Saint-Denis), une soixantaine de professeurs de plusieurs lycées ont tenu un piquet de grève, sans vouloir pour autant perturber la tenue des épreuves de spécialité qui ont débuté à 14H00, et se poursuivront mardi et mercredi.

Portraits du président Emmanuel Macron et de ses ministres collés sur des boîtes de conserves de chamboule-tout, pêche aux canards pour espérer obtenir, par exemple, "une retraite dorée dans mon château", faisaient flotter un air de kermesse, a constaté une journaliste.

"On est ici pour dire que l'on ne veut ni de la réforme Blanquer, ni de la réforme des retraites", a dit à l'AFP Agathe Homand, professeure de Sciences économiques et sociales (SES). "Les élèves se font taper deux fois dessus: en leur enlevant trois mois pour le bac puis deux ans de vie avec la réforme des retraites".

"On les comprend," témoigne Abigaël, 17 ans, convocation et carte d'identité en main, assurant que ses professeurs "sont frustrés de devoir aller vite avec le programme".

Devant le lycée Turgot, dans le centre de Paris, une quinzaine d'enseignants s'étaient aussi rassemblés derrière une banderole "Lycée Turgot en lutte, Si tu nous mets 64, on te remet 68", sans gêner pour autant l'entrée des élèves pour les épreuves.

"C'est pas parce qu'il y a le bac aujourd'hui (lundi) qu'on ne va pas faire grève. On en a marre des discours culpabilisants. On est en colère contre la réforme des retraites et on le dit", a déclaré Rémi Kranzer, enseignant d'histoire-géographie à Turgot, syndiqué au Snes-FSU, en grève de surveillance du bac.

A Perpignan,  environ 70 personnes ont procédé à la mi-journée à un barrage devant le lycée privé Saint-Louis de Gonzague, à l'initiative de l'intersyndicale, pour "filtrer les voitures sans empêcher le passage des élèves", a indiqué Christophe Moya, représentant de la CGT Educ'Action 66.

En déplacement pour le lancement des épreuves au lycée Claude Bernard, dans le XVIe arrondissement de Paris, le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a assuré cependant qu'il n'y avait à ce stade "pas de points d'inquiétude particuliers".

« On fera face » 

"Les choses se passent au mieux", a-t-il dit, rappelant "qu'il est interdit de bloquer un établissement scolaire, que ce soit en période d'examen ou en période ordinaire".

"Il est tout à fait prioritaire que l'organisation du baccalauréat se déroule dans les meilleures conditions", a-t-il ajouté. "On fera face à toutes les éventualités".

M. Ndiaye avait indiqué en fin de semaine dernière qu'il mobiliserait "des surveillants supplémentaires", et que "les dispositions nécessaires ser(aie)nt prises pour permettre l'accès des candidats aux centres d'examens", face aux menaces de grève.

Des syndicats enseignants, dont le Snes-FSU, premier dans le secondaire (collèges et lycées), la CGT Educ'action, la Fnec-FP-FO et SUD-Education avaient appelé "tous les collègues à décider de la poursuite de l'action" contre la réforme des retraites et de "la mobilisation pendant les épreuves de spécialité, y compris par la grève des surveillances là où cela est possible".

Les syndicats enseignants protestent aussi contre la tenue de ces épreuves de spécialité dès mars.

Nées de la réforme du baccalauréat de 2019, les épreuves de spécialité - les deux matières "majeures" choisies par chaque lycéen en Terminale-, ont lieu pour la deuxième année. Mais l'an dernier, elles avaient été reportées au mois de mai en raison du Covid-19.

"Les épreuves de 'spé' en mars, c'est beaucoup trop tôt", a témoigné Lydia, 18 ans, avant son épreuve de SES (sciences économiques et sociales) au lycée Claude Bernard à Paris. "Il a fallu bâcler les derniers chapitres".

Les 536 081 candidats (390 710 en voie générale, 145 371 en voie technologique) passent chacun deux épreuves, qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac. Les notes, attendues pour le 12 avril, seront pour la première fois prises en compte dans Parcoursup, la procédure d'affectation dans l'enseignement supérieur.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.