Cinq députés britanniques probablement rescapés du complot d'attentat iranien

Bob Blackman, l'un des députés qui ont assisté au rassemblement, a déclaré à Arab News que le complot était une tentative du régime iranien de « se venger » du CNRI et de son chef Maryam Radjavi. (Capture d'écran / AFP / Reuters / Photos de fichiers)
Bob Blackman, l'un des députés qui ont assisté au rassemblement, a déclaré à Arab News que le complot était une tentative du régime iranien de « se venger » du CNRI et de son chef Maryam Radjavi. (Capture d'écran / AFP / Reuters / Photos de fichiers)
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Cinq députés britanniques probablement rescapés du complot d'attentat iranien

  • Une attaque terroriste contrecarrée contre un rassemblement pour l'Iran libre à Paris souligne la menace posée par les diplomates iraniens à l'étranger, selon le député Bob Blackman
  • Le CNRI est souvent qualifié de « gouvernement en attente » de l’Iran, et l’organisme continue d’attirer une attention et des appuis de haut niveau pour avoir présenté une alternative crédible au régime clérical en Iran

LONDRES : Cinq parlementaires britanniques faisaient partie des milliers de personnes qui ont échappé à un complot terroriste lors d'un rassemblement pour les groupes de résistance iranienne à Paris il y a deux ans, qui aurait été organisé par un diplomate iranien.

Une bombe destinée à exploser lors du rassemblement pour l'Iran libre dans la capitale française en juin 2018 a été retrouvée dans la voiture d'un couple iranien arrêté à Bruxelles.

Parmi les milliers de victimes potentielles d’attentats à la bombe se trouvaient cinq députés britanniques : Bob Blackman, Matthew Offord, Theresa Villiers, Sir David Amess et Roger Godsiff, ainsi que de hauts responsables politiques américains, dont l’avocat du président américain Donald Trump, Rudy Giuliani.

Le rassemblement, organisé par le groupe d'opposition iranien, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a rassemblé des dizaines de milliers de personnes et visait à souligner l'opposition mondiale, démocratique et populaire au régime actuel de Téhéran.

Un diplomate iranien, Assadollah Assadi - considéré comme le cerveau du complot ainsi qu'un agent des services de renseignement – doit être jugé en Belgique pour avoir probablement fait passer en contrebande les explosifs destinés à l’attentat déjoué de l'Iran en Europe en utilisant ses privilèges diplomatiques pour éviter l'aéroport et les contrôles de sécurité.

Assadi était diplomate à l'ambassade d'Iran à Vienne, et son implication présumée dans le complot à la bombe a suscité des débats sur le véritable rôle des diplomates iraniens à l'étranger.

Une menace à prendre au sérieux

Bob Blackman, l'un des députés qui ont assisté au rassemblement, a déclaré à Arab News que le complot était une tentative du régime iranien de « se venger » du CNRI et de son chef Maryam Radjavi en raison de la vague soulevée en faveur de ce groupe parmi les Iraniens en Iran et à l'étranger.

Il a rappelé une motion parlementaire dans laquelle il a exhorté les gouvernements britannique et européen à prendre au sérieux la menace sécuritaire posée par les missions diplomatiques étrangères de l’Iran.

Le parlementaire a déclaré qu'il condamnait « l'utilisation abusive des privilèges diplomatiques » par l'Iran, réitérant « la nécessité de juger les suspects et d'expulser d'autres agents du renseignement iraniens opérant sous couvert diplomatique ou en tant qu'anciens membres de l'opposition ».

Le Royaume-Uni, a ajouté Blackman, devrait « faire comprendre au régime iranien que son utilisation continue des missions diplomatiques et des ambassades pour faciliter, mener et planifier des attaques terroristes aura de graves conséquences, notamment l'expulsion de diplomates et la fermeture de l'ambassade d'Iran ».

Il a également exhorté le gouvernement britannique à « imposer des mesures punitives aux dirigeants du régime, y compris (le guide suprême Ayatollah Ali) Khamenei, (le président Hassan) Rohani et (le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad) Zarif impliqués dans le complot d’attentat à la bombe à Paris. "

Blackman a ajouté : « Le gouvernement britannique doit également proscrire l’ensemble du CGRI (Corps des gardiens de la révolution islamique) et le ministère des Renseignements en tant qu’organisations terroristes, car ces organisations jouent un rôle déterminant dans l’exportation du terrorisme par le régime ».

Le CNRI est souvent qualifié de « gouvernement en attente » de l’Iran, et l’organisme continue d’attirer une attention et des appuis de haut niveau pour avoir présenté une alternative crédible au régime clérical en Iran.

Ali Safavi, membre de la commission des affaires étrangères du CNRI, a déclaré à Arab News que la saga du complot d’attentat à la bombe de 2018 avait une fois de plus souligné la menace posée par le régime iranien non seulement pour son propre peuple et le Moyen-Orient, mais pour le monde en général.

Il a ajouté : « Le procès d’aujourd’hui, qui est le point culminant de plus de deux ans d’enquêtes, montre clairement que l’utilisation du terrorisme en tant qu’instrument d’élaboration de l’État fait partie intégrante de l’ADN du régime iranien.

Ce procès est une étape impérative et dissuasive pour empêcher le parrain du terrorisme international de faire du territoire européen son terrain d'itinérance. Les dirigeants du régime iranien doivent être poursuivis et faire face à la justice. »


Le pape Léon XIV invite les dirigeants mondiaux à mettre fin à la guerre

Le pape Léon XIV pendant sa première prière du Reginal Caeli depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
Le pape Léon XIV pendant sa première prière du Reginal Caeli depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
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  • le pape Léon XIV a appelé dimanche  les « grands de ce monde » à mettre fin aux guerres, notamment en Ukraine et à Gaza.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Lors de sa première prière dominicale en tant que souverain pontife devant des dizaines de milliers de personnes, le pape Léon XIV a appelé dimanche  les « grands de ce monde » à mettre fin aux guerres, notamment en Ukraine et à Gaza, dans une allocution.

« Face au scénario dramatique actuel d'une Troisième Guerre mondiale en morceaux, comme l'a affirmé à plusieurs reprises le pape François, je m'adresse moi aussi aux grands de ce monde en répétant cet appel toujours d'actualité : plus jamais la guerre ! », a lancé le souverain pontife.

« Je porte dans mon cœur les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé. Tout doit être fait pour parvenir au plus tôt à une paix authentique, juste et durable », a-t-il ajouté, plaidant pour que « tous les prisonniers soient libérés et que les enfants puissent retourner auprès de leurs familles ».

Profondément attristé par ce qui se passe dans la bande de Gaza, le pape a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile épuisée et à la libération de tous les otages.

« J'ai accueilli, en revanche, avec satisfaction l'annonce du cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan, et j'espère qu'à travers les prochains pourparlers, un accord durable pourra être rapidement trouvé », a-t-il ajouté.


Poutine propose des négociations directes avec l'Ukraine, mais ignore l'appel au cessez-le-feu

Sur cette photo distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux médias après ses rencontres avec des dirigeants étrangers à Moscou, le 11 mai 2025,  (Photo Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP)
Sur cette photo distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine s'adresse aux médias après ses rencontres avec des dirigeants étrangers à Moscou, le 11 mai 2025, (Photo Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP)
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  • Dans une démonstration rare d'unité occidentale, l'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour qu'elle accepte un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de lundi.
  • « La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (…). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse.

KIEV : Le président russe Vladimir Poutine a proposé  dimanche des négociations « directes » et « sans condition préalable » entre la Russie et l'Ukraine dès jeudi à Istanbul, repoussant à de telles discussions toute possibilité d'instaurer le cessez-le-feu exigé par les alliés de Kiev.

Dans une démonstration rare d'unité occidentale, l'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour qu'elle accepte un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles « sanctions massives ».

Sans évoquer directement cette proposition, le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie « de manière grossière et à l'aide d'ultimatums » et a estimé que toute trêve devrait s'inscrire dans des discussions « directes » avec Kiev. 

« La Russie est prête à des négociations sans aucune condition préalable (…). Nous proposons de commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », a déclaré M. Poutine dans une déclaration à la presse, en présence de journalistes de l'AFP, tard dans la nuit au Kremlin. Il a précisé qu'il s'entretiendrait avec le président turc Recep Tayyip Erdogan dans les heures qui viennent.

Ce dernier, en contact régulier avec son homologue russe, a plusieurs fois proposé d'accueillir des pourparlers de paix. La Turquie, membre de l'OTAN, avait joué un rôle de médiation en 2022 pour la conclusion d'un accord permettant l'exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont la Russie s'est par la suite retirée. 

Vladimir Poutine a déclaré ne pas exclure la possibilité de discuter d'un cessez-le-feu lors de pourparlers avec Kiev, mais il a souligné que ces discussions devraient porter sur « les causes profondes du conflit », qu'il a qualifiées de « guerre », bien que ce terme soit rejeté par les autorités russes, « dans une perspective historique ».

Moscou avait justifié le lancement de son offensive à grande échelle en février 2022 par la volonté de « dénazifier » l'Ukraine, dont son armée occupe actuellement environ 20 % du territoire, mais aussi par son opposition au rapprochement de ce pays avec les Occidentaux et au renforcement de l'Otan près de ses frontières. 

Alors que les cartes ont été rebattues par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a entamé un rapprochement avec Vladimir Poutine, Moscou a jusqu'à présent rejeté les appels au cessez-le-feu.

Le Kremlin s'est contenté de décréter unilatéralement une trêve de trois jours pour les commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie, qui s'est achevée dans la nuit de samedi à dimanche après avoir été marquée par des accusations de violations des deux côtés.

« Potentiellement un grand jour pour la Russie et l'Ukraine ! » a écrit Donald Trump dimanche matin sur son compte Truth Social, sans expliciter s'il faisait référence à la proposition de Vladimir Poutine.

« Pensez aux centaines de milliers de vies qui seront sauvées avec la fin, espérons-le, de ce bain de sang sans fin. (...) Je continuerai à travailler avec les deux parties pour m'assurer que cela se produise », a-t-il ajouté, alors qu'il pousse depuis son investiture en février Volodymyr Zelensky à accepter de négocier avec Moscou. 

Ce dernier avait assuré jeudi, après un appel avec Donald Trump, que son pays était « prêt » à mener « tous formats de négociations » avec Moscou, mais que la Russie devait d'abord instaurer un cessez-le-feu.

Emmanuel Macron a qualifié la proposition russe de « premier mouvement (...) pas suffisant », relevant chez Vladimir Poutine « la volonté de gagner du temps ».

« D'ailleurs, je pense que c'est inacceptable pour les Ukrainiens parce qu’ils ne peuvent pas accepter des discussions parallèles alors qu’ils continuent à être bombardés », a insisté le président français, qui s'exprimait à sa descente de train dans la ville polonaise de Przemyśl, au retour d'un déplacement en Ukraine, où il était accompagné samedi des dirigeants allemand, Friedrich Merz, britannique, Keir Starmer, et polonais, Donald Tusk. 

Lors de cette visite, une vingtaine de pays membres d'une « coalition des volontaires » qui ont échangé par visioconférence à Kiev avec les dirigeants autour de M. Zelensky ont « décidé de soutenir un cessez-le-feu » de 30 jours, « avec une surveillance assurée principalement par les États-Unis d'Amérique » et à laquelle « tous les Européens contribueront ».

Si la Russie refuse ce cessez-le-feu ou le viole, il a été convenu que « des sanctions massives seraient préparées et coordonnées entre Européens et Américains », a-t-il précisé.

Volodymyr Zelensky et les quatre Européens ont téléphoné à Donald Trump pour l'informer des résultats de leurs entretiens.

Friedrich Merz a évoqué la poursuite d'une « aide massive » à Kiev faute de réaction du Kremlin et estimé que la guerre russe en Ukraine « vise à détruire l'ordre politique européen tout entier ».

Sur le terrain, dans la nuit de samedi à dimanche, après l'expiration de la trêve décrétée par Moscou, des alertes aériennes ont retenti dans de nombreuses régions ukrainiennes, dont à Kiev.

L'ambassade américaine en Ukraine a mis en garde vendredi contre le risque d'une importante « attaque aérienne » russe dans les prochains jours.   


Nucléaire : un nouveau cycle de pourparlers irano-américains s'ouvre à Oman

Trois séries de pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran se sont tenues jusqu'à présent à Oman et en Italie, et d'autres rounds sont prévus. (AFP)
Trois séries de pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran se sont tenues jusqu'à présent à Oman et en Italie, et d'autres rounds sont prévus. (AFP)
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  • Depuis le 12 avril, l'Iran et les États-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu trois sessions de pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman.
  • Vendredi, M. Araghchi a fait état de « progrès » dans les discussions précédentes.

MASCATE, OMAN : Des responsables iraniens et américains doivent se retrouver dimanche à Oman pour une nouvelle série de discussions autour du programme nucléaire de Téhéran, alors que des dirigeants américains expriment une opposition croissante à l'enrichissement de l'uranium iranien.

Depuis le 12 avril, l'Iran et les États-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu trois sessions de pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman.

Comme lors des précédentes rencontres, la délégation américaine sera dirigée par l'émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et la délégation iranienne par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Vendredi, M. Araghchi a fait état de « progrès » dans les discussions précédentes.

« Plus nous avançons, plus nous avons besoin de consultations et d'examens, et plus les délégations ont besoin de temps pour examiner les questions soulevées », a-t-il indiqué. 

De son côté, le vice-président des États-Unis, JD Vance, a estimé mercredi que ces négociations étaient sur la « bonne voie ».

Les pourparlers américano-iraniens visent à conclure un nouvel accord qui empêcherait l'Iran de se doter de l'arme atomique, ambition que Téhéran a toujours niée avoir, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie. 

Dans un entretien diffusé vendredi, Steve Witkoff a déclaré que l'administration Trump s'opposerait à tout enrichissement, après avoir initialement suggéré une certaine flexibilité concernant le maintien par Téhéran d'un enrichissement à faible échelle de l'uranium à des fins civiles.

« Cela signifie démantèlement, interdiction de la militarisation, et que Natanz, Fordo et Ispahan – leurs trois installations d'enrichissement – doivent être démantelés », a-t-il déclaré au média conservateur Breitbart News.

Et M. Witkoff d'ajouter au sujet des pourparlers : « S'ils ne sont pas productifs dimanche, ils ne continueront pas et nous devrons emprunter une autre voie ».

Les pourparlers se déroulent dans un contexte d'examen minutieux des principaux aspects du programme nucléaire de Téhéran, en particulier son stock d'uranium enrichi et le rythme de ses activités d'enrichissement.

Des gouvernements européens s'interrogent sur l'opportunité d'utiliser le mécanisme prévu par l'accord de 2015, qui permet de rétablir les sanctions de l'ONU en cas de non-respect par l'Iran de ses engagements. Ce mécanisme arrivera à échéance en octobre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui s'oppose aux pourparlers entre l'Iran et les États-Unis, a appelé au démantèlement des installations nucléaires de Téhéran et à l'arrêt de son programme de missiles balistiques dans le cadre d'un accord crédible, selon ses dires.

De son côté, Téhéran insiste pour que les pourparlers portent uniquement sur la question nucléaire et la levée des sanctions, excluant toute négociation sur l'arsenal militaire.

La réunion de dimanche à Oman intervient quelques jours avant une tournée régionale de M. Trump, qui le mènera en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.