PARIS: Environ 5.000 manifestants selon les syndicats, 2.600 selon la préfecture, ont défilé vendredi dans le calme à Rennes pour protester contre le projet de réforme des retraites et le recours au 49.3 par le gouvernement, a constaté l'AFP.
La préfecture d'Ille-et-Vilaine a précisé que la manifestation réunissait à la mi-journée "2.600 personnes dont 750 jeunes (étudiants et lycéens)" et "pas d'ultragauche détecté quant à présent".
Les jeunes ont pris la tête du cortège, déclaré en préfecture, qui s'est élancé vers 11H30 dans les rues de la capitale bretonne au son de "Bella ciao". "Tu nous mets 64, on te mai 68", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une jeune femme.
"Aujourd'hui dans la rue, demain on continue" ou "la retraite à 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se bat pour la garder", scandaient des manifestants.
"L’espoir que cette réforme soit retirée est toujours là. (...) On est sur un moment social important (qui peut aboutir) à une remise en cause du gouvernement. Je pense qu’on n'en est pas loin. En tout cas, on ne lâchera pas !", a assuré Philippe Melaine, 49 ans, professeur de SVT (Sciences de la vie et de la terre) dans un lycée public rennais.
"Le gouvernement devrait s’interroger: s’il y a une colère aussi grande, ça va déboucher sur des violences, c’est sûr !", a-t-il ajouté.
Jeudi soir, après l'annonce par le gouvernement du recours au 49.3, de violentes manifestations avaient éclaté dans le centre de Rennes. Un "groupe de 300 ultras" a commis des violences "sidérantes", avait dénoncé la maire socialiste de Rennes Nathalie Appéré, dégradant de "multiples enseignes" et mettant le feu à plusieurs dizaines de poubelles et palettes.
Selon la préfecture, 14 interpellations ont été réalisées au cours de la nuit, donnant lieu à 13 gardes à vue "dont quatre pilleurs, sept jets de projectiles et dégradations, un port d'arme et un visage dissimulé" et "une vérification d'identité".