Comment l'IA et l’apprentissage à distance transforment l'éducation au Moyen-Orient

Une écolière défavorisée suit un cours en ligne à l'aide d'un appareil prêté par son directeur d’école dans une salle de classe d'une école d'Hyderabad, le 8 juillet 2021, pendant la pandémie de la Covid-19 (Photo, AFP).
Une écolière défavorisée suit un cours en ligne à l'aide d'un appareil prêté par son directeur d’école dans une salle de classe d'une école d'Hyderabad, le 8 juillet 2021, pendant la pandémie de la Covid-19 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Comment l'IA et l’apprentissage à distance transforment l'éducation au Moyen-Orient

  • Les formes d'apprentissage à distance et hybrides utilisées pendant la pandémie sont désormais considérées comme l'avenir de l'éducation
  • Les écoles et les plate-formes en ligne adoptent de nouveaux outils numériques afin d’enrichir et d’améliorer leur enseignement

DUBAÏ: Les avancées technologiques transforment la manière dont les jeunes du Moyen-Orient sont enseignés, tandis que les systèmes éducatifs traditionnels s'adaptent à de nouveaux outils, techniques et dispositifs d'enseignement.

Les formes d'apprentissage à distance et hybrides sont devenues monnaie courante pendant la pandémie de la Covid-19 afin d'aider à maintenir une scolarité ininterrompue. Aujourd'hui, ces dispositifs sont considérés comme l'avenir de l'éducation.

En fait, de nombreuses écoles ont poussé l'apprentissage numérique au-delà du modèle d'enseignement physique et en ligne en introduisant des cours par le biais de l'intelligence artificielle.

Les banques de cours particuliers et de tuteurs en ligne adoptent également les dernières technologies en matière d'IA, de réalité augmentée, de réalité virtuelle, de robotique et de blockchain.

Chaïma, étudiante étrangère au Lycée français international de Riyad, étudie à la maison le 23 mars 2020, les écoles étant fermées durant la pandémie de la Covid-19 (Photo, AFP).

«Les élèves ont commencé à utiliser l'IA. Son utilisation est une certitude et sa capacité à résoudre des problèmes numériques complexes en physique, en chimie et en mathématiques est appréciable», a déclaré à Arab News Imbesat Ahmad, PDG et cofondateur de Filo, une application de tutorat instantané.

Bien que l'adoption de l'IA dans les écoles du Moyen-Orient n'en soit qu'à ses débuts, Ahmad estime que cette technologie présente des avantages considérables lorsqu'elle est utilisée comme outil d'assistance.

Selon un récent rapport, intitulé «Middle East and Africa EdTech and Smart Classroom Market Forecast to 2027» («Prévisions du marché des technologies éducatives et des salles de classe intelligentes au Moyen-Orient et en Afrique jusqu’en 2027»), publié par ReportLinker, le marché de ces outils dans la région Moyen-Orient et Afrique devrait passer d'environ 3,5 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) en 2019 à plus de 7,6 milliards de dollars d'ici 2027.

Rien qu'en Arabie saoudite, le marché de l'apprentissage en ligne a atteint 1,6 milliard de dollars en 2021, et les prévisions indiquent qu'il aura plus que doublé d'ici 2027.

Un autre rapport, «Saudi Arabia E-Learning Market: Industry Trends, Share, Size, Growth, Opportunity and Forecast 2022-2027» («Marché de l’apprentissage en ligne en Arabie saoudite: tendances du secteur, part, taille, croissance, opportunités et prévisions 2022-2027»), compilé par IMARC Group, indique que le secteur connaîtra un taux de croissance annuel composé de 16,05% au cours de la même période.

«À bien des égards, les salles de classe traditionnelles ont connu un changement radical», a expliqué Ahmad. «Elles ne sont plus limitées à un tableau blanc et à des figures en 2D, et les enseignants utilisent des vidéos pour mieux expliquer certains sujets.»

Le lancement cette année de KITMEK, la première école numérique interactive du Moyen-Orient enseignée par un professeur d'IA, témoigne de cette tendance. Fonctionnant exclusivement dans un métavers basé sur le jeu, elle propose aux élèves un programme d'études global, de la maternelle à la cinquième année, pour seulement 1 dollar par mois.

KITMEK offre aux enfants défavorisés une éducation gratuite grâce à son programme de parrainage (Photo fournie).

«L'avenir, c'est l'école numérique et les enseignants IA, car ils peuvent dispenser un enseignement de la plus haute qualité, personnalisé en fonction des capacités d'apprentissage de l'enfant», a déclaré Anand Kadian, PDG de KITMEK, à Arab News.

«Tous les secteurs ont connu une révolution numérique et il est temps que le système éducatif évolue.»

En plus de couvrir les matières principales du programme, l'école en ligne offre aux élèves la possibilité de suivre des cours supplémentaires de phonétique, d'aptitudes à la vie quotidienne, de compétences en communication et d'éducation financière.

Les élèves peuvent gagner des pièces de monnaie pendant leurs cours en répondant correctement aux questions, qu'ils peuvent ensuite utiliser pour jouer à des jeux sur la plate-forme.

«Les enfants peuvent apprendre et réapprendre à leur propre rythme et accéder facilement aux classes inférieures pour réviser n'importe quel sujet», a expliqué Kadian.

Anand Kadian, PDG de KITMEK (Photo fournie).

Le programme d'études comprend quatre examens par classe et repose sur un système multilingue en pleine expansion. Accessible sur un téléphone de base sans connexion Internet, la plate-forme offre également aux enfants défavorisés une éducation gratuite grâce à son programme de parrainage.

Selon les recherches de l'Unesco, de l'Unicef et de la Banque mondiale, jusqu'à 70% des enfants des pays à revenu faible ou intermédiaire sont considérés comme étant en situation de «pauvreté éducative», ce qui signifie qu'ils n'ont pas acquis les connaissances de base à l'âge de dix ans.

«Les enfants qui vont à l'école peuvent utiliser cette plate-forme pour payer leurs frais de scolarité et pour ceux qui n'ont pas les moyens d'aller à l'école, cela devient une école à domicile», a indiqué Kadian.

Cependant, malgré les progrès récents des technologies de l'IA dans le secteur, les éducateurs hésitent encore à abandonner complètement l'enseignement en classe.

Manal Hakim, cofondatrice et PDG de Geek Express (Photo fournie).

«L'apprentissage par l'IA est certes une tendance croissante dans l'éducation, mais il ne doit pas être considéré comme un remplacement des méthodes d'enseignement traditionnelles», a déclaré à Arab News, Manal Hakim, cofondatrice et PDG de Geek Express, une école de codage en ligne basée dans la région MENA.

Partisane de l'utilisation de la technologie de l'IA uniquement comme outil d'assistance, elle a signalé qu'«elle peut améliorer l'expérience d'apprentissage et fournir des possibilités d'apprentissage personnalisées, mais elle ne peut pas complètement remplacer les enseignants humains».

Chez Geek Express, les étudiants peuvent apprendre à développer des jeux vidéo, des sites web, des applications et des modèles d'IA en suivant des cours de codage et des camps de programmation à Dubaï, Abu Dhabi et Sharjah.

L'école technologique en ligne, qui propose un programme accrédité pour les élèves de la maternelle à la terminale, offre des cours interactifs en direct où les étudiants peuvent rejoindre des formateurs certifiés par Microsoft sur Zoom afin de développer leurs propres projets dans le cadre d'un parcours d'apprentissage centré sur l'étudiant et basé sur la ludification.

Le marché de ces outils continuant à se développer au Moyen-Orient et en Afrique, Hakim croit qu'il est très probable que l'apprentissage en ligne devienne une composante établie du système éducatif.

«L'intégration de l'apprentissage et des cours en ligne dans les programmes d'enseignement nécessitera une collaboration entre les établissements d'enseignement, les entreprises de technologie de l'information et les décideurs politiques afin de garantir que la technologie et le contenu soient efficaces et répondent aux besoins des étudiants», a-t-elle expliqué.

Pour faciliter une transition rapide des modèles d'enseignement traditionnels vers les modèles numériques, Hakim estime que les établissements d'enseignement pourraient intégrer des plate-formes et des outils d'apprentissage en ligne dans leurs programmes existants afin d'offrir aux étudiants des options d'apprentissage mixte.

Il s'agit d'une combinaison de cours traditionnels en face à face et d'activités d'apprentissage en ligne, telles que des classes virtuelles, des forums de discussion et des conférences vidéo.

Hakim estime également que les écoles pourraient proposer des cours en ligne aux étudiants qui préfèrent étudier à distance. Pour ce faire, elles pourraient collaborer avec des entreprises de technologie de l'information et des plates-formes d'apprentissage en ligne, en accordant des licences sur la technologie et en développant des solutions personnalisées.

«Ces cours et ces programmes peuvent être conçus pour répondre aux mêmes objectifs et résultats d'apprentissage que les cours traditionnels en présentiel», a-t-elle expliqué.

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EN BREF

• Le marché des technologies de l'éducation au Moyen-Orient et en Afrique devrait passer d'environ 3,5 milliards de dollars en 2019 à plus de 7,6 milliards de dollars d'ici 2027.

• Rien qu'en Arabie saoudite, le marché de l'apprentissage en ligne a atteint 1,6 milliard de dollars en 2021, et les prévisions indiquent qu'il aura plus que doublé d'ici 2027

Malgré la levée des restrictions liées à la pandémie, de nombreux étudiants continuent de s'appuyer sur les cours particuliers en ligne, les examens pratiques et l'apprentissage à la demande afin d’améliorer leurs notes et d’atteindre leurs objectifs éducatifs.

«La tendance des étudiants à opter pour des cours privés en dehors de l'école devrait persister dans les années à venir à cause de la compétitivité croissante des environnements académiques et du désir des étudiants d'obtenir un avantage sur leurs pairs», a expliqué Hakim.

Filo a fait son entrée dans le secteur de l'éducation pendant la pandémie en fournissant un accès à un apprentissage personnalisé en temps réel.

«À une époque où l'apprentissage traditionnel était au point mort, la plate-forme a permis aux étudiants d'accéder non seulement à un “expert académique”, mais aussi à un “expert de domaine” qui a planifié stratégiquement leurs cours pour une étude ininterrompue, ainsi qu'à un “conseiller académique” qui a suivi en permanence les progrès de l'étudiant et lui a fourni des retours en temps réel sur les domaines dans lesquels il devait s'améliorer», a souligné Ahmad, le PDG de Filo.

Selon lui, au fur et à mesure de l'évolution du paysage des technologies de l'éducation au cours des trois dernières années, l'apprentissage synchrone s'est imposé comme le mode d'éducation privilégié par les élèves – une approche soutenue par les parents.

Des élèves irakiens portant des masques vont en classe le premier jour de la nouvelle année scolaire dans la ville de Mossoul, au nord du pays, le 29 novembre 2020, au milieu de la pandémie de la Covid-19 (Photo, AFP).

Offrant aux étudiants l'accès à la plus grande communauté de tuteurs au monde, composée de plus de 60 000 enseignants, Filo affirme être au service d'environ 3,5 millions étudiants dans le monde et dispenser plus de 70 000 cours par jour.

«La plate-forme met les étudiants en contact avec un tuteur en direct dans les 60 secondes, ce qui leur permet de surmonter les obstacles académiques en temps réel, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout au long de la semaine et même le dimanche», a avisé Ahmad.

Selon lui, depuis le lancement de la plate-forme en 2020, plusieurs tendances éducatives sont devenues évidentes. «Le comportement des étudiants a évolué, passant de questions spécifiques ou de problèmes numériques à une demande d'explication de l'ensemble du concept par les tuteurs», a-t-il soutenu.

Ils vont même jusqu'à dire: «Expliquons-le au tuteur pour savoir si nous avons bien compris le concept», ce qui démontre l'avantage du tutorat individuel, qui n'est souvent pas disponible dans les salles de classe traditionnelles.

Se référant à un format d'apprentissage qui permet aux étudiants de suivre des cours dans un laps de temps plus court qu'un semestre traditionnel, Ahmad a souligné: «Je pense que l'apprentissage accéléré sera bientôt adapté par les enseignants. Nous pouvons nous attendre à ce qu'il devienne la tendance.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

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Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.