PARIS: «Harmonies and Peace» («Musiques pour la paix»): c’est le thème de la 29e édition du Festival Al-Bustan, qui se tient au Liban jusqu’au 19 mars 2023. Au programme, pas moins de dix-neuf prestations musicales qui apporteront la paix, la sérénité et le réconfort... «Ce thème a justement été choisi pour faire face aux crises multiples auxquelles notre pays se trouve confronté. Nous sommes déterminés, plus que jamais, à résister à l’adversité à travers la culture et la musique», confie Laura Lahoud, vice-présidente du festival, à Arab News en français.
Le festival n’a jamais arrêté de se produire malgré les nombreuses crises que traverse le pays du Cèdre, à l’exception des deux années de fermeture obligatoire en raison de la pandémie de Covid-19. Il est devenu au fil des années le rendez-vous annuel de tous les amateurs de musique classique. Cette édition propose un programme particulièrement éclectique.
«Plus d’une trentaine de musiciens et de chanteurs venus des quatre coins du monde sont au rendez-vous et présentent un vaste répertoire du patrimoine classique européen», précise la vice-présidente du festival. Parmi eux, «l’Orchestra della Magna Grecia, placé sous la direction de la talentueuse Italienne Gianna Fratta, et la violoniste coréo-américaine Elly Suh en ouverture, Renaud Capuçon, Abdel Rahman El Bacha, Natalie Clein, Elena Stikhina, et bien d’autres…» Les artistes locaux ne sont pas en reste et se succèdent également sur scène, comme Georges Khabbaz avec Better Days to come (جايي الإيام), un titre qui résonne comme un véritable message à l’intention des Libanais.
Cette année encore, le festival a choisi d’organiser certains de ses concerts «hors les murs» de l’hôtel Al-Bustan. «Le premier concert a eu lieu en plein air dans la région d’Aïn el-Mreisseh, à Beyrouth, et le second a lieu le 14 mars sur les marches de l’escalier Saint-Nicolas, dans le quartier de Gemmayzé, toujours dans la capitale libanaise, avec l’accordéoniste français Félicien Brut», explique Laura Lahoud. «Des concerts gratuits ont été aussi donnés dans des hôpitaux pour les enfants qui souffrent du cancer, en partenariat avec le Children Cancer Center, avec la pianiste ukrainienne Valentina Lisitsa; un autre a été organisé à l’hôpital de l’université américaine de Beyrouth à destination du corps médical et des adultes atteints également touchés par la maladie», précise-t-elle.
Le festival tient à mettre à promouvoir l’aspect éducatif: des cours gratuits donnés par de grands musiciens internationaux sont proposés à de jeunes musiciens. «On organise aussi des répétitions auxquelles on invite des aveugles, des malentendants, des orphelins, des jeunes de SOS-Enfants, par exemple. Il y a une grande répétition qui aura lieu le 15 mars, ainsi qu’un très beau concert auquel nous invitons cinq cents enfants issus d'écoles défavorisées. Certains d’entre eux n'ont jamais entendu un concert de musique classique de leur vie. Il y a donc aussi une mission éducative et sociale. Depuis l’effondrement financier que connaît le Liban, nous avons par ailleurs tenu à réduire le prix des billets. L’objectif est de permettre au maximum de personnes d’assister aux concerts. La musique doit être accessible au plus grand nombre», conclut Laura Lahoud.