«Inconcevable» et pourtant: devenir mère malgré le cancer

Mère et enfant (AFP)
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Publié le Dimanche 12 mars 2023

«Inconcevable» et pourtant: devenir mère malgré le cancer

  • La survenue (ou la découverte) d'un cancer concerne 0,05 à 0,1% des grossesses, soit entre 350 et 700 grossesses par an en France, associées avant tout à des cancers gynécologiques
  • Certains traitements peuvent être initiés pendant la grossesse et poursuivis après la naissance. Seule la radiothérapie est proscrite

PARIS : «Porter la vie et avoir un cancer, ça paraît totalement impossible». Pourtant, chaque année, quelques centaines de femmes apprennent qu'elles sont atteintes de cette maladie pendant leur grossesse, une situation particulièrement délicate et angoissante à gérer.

Virgilia Hess, 33 ans, savourait le fait d'attendre son premier enfant. Mais en décembre, son obstétricienne lui découvre «une boule dans la poitrine». «Elle m'a dit que c'était fréquent lors d'une grossesse, puis dans le doute, m'a prescrit une échographie, +histoire qu'on n'en parle plus+», a expliqué à l'AFP cette présentatrice météo de BFM-TV.

Les examens radiographiques révèlent une lésion ou une tumeur, «pas forcément cancéreuse». Mais après quelques jours d'attente interminables, les résultats de la biopsie tombent: «un cancer de stade 1, assez agressif».

«Il fallait que je démarre la chimiothérapie tout de suite», raconte-t-elle. «Pendant plusieurs semaines, je me réveillais la nuit en me disant que j'avais rêvé ce qui m'arrivait... On ne pense pas au cancer quand on a la trentaine, encore moins quand on est enceinte; c'est totalement antinomique, inconcevable car on ne se sent pas du tout malade et qu'on porte la vie», ajoute-t-elle.

Finalement «boostée» par sa grossesse, la jeune femme, qui a annoncé mardi sur Twitter avoir accouché avec un mois d'avance d'une petite fille, souhaite aider, en racontant son expérience, toutes celles qui vivent la même épreuve.

La situation reste - heureusement - assez rare: la survenue (ou la découverte) d'un cancer concerne 0,05 à 0,1% des grossesses, soit entre 350 et 700 grossesses par an en France, associées avant tout à des cancers gynécologiques.

Ces chiffres devraient toutefois augmenter au cours des prochaines années puisque le risque de cancer s'accroît avec l'âge et que les femmes ont des enfants de plus en plus tard.

«Le souci, avec ces cancers, c'est qu'il y a un retard de diagnostic, toutes les études le montrent», confie Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue-oncologue à l'institut Curie.

Ils atteignent en effet des femmes jeunes, qui ne sont pas les cibles des campagnes de dépistage organisées.

- Chimiothérapie possible -

Dans le cas des cancers du sein, les plus fréquents chez les femmes enceintes, la poitrine est physiologiquement modifiée par la grossesse, ce qui fait qu'«elle est plus difficile à palper et qu'on ne se méfie pas toujours si un sein semble un peu différent», plus dense ou granuleux, prévient Mme Hamy-Petit.

«Au moindre signe, au moindre doute, il ne faut pas hésiter à exiger un examen de dépistage», préconise la gynécologue.

D'autant plus qu'ils sont tout à fait réalisables pendant une grossesse, sans risque pour le fœtus.

Si un cancer est découvert, «la prise en charge doit être au maximum similaire à ce qui se ferait pour une femme qui n'est pas enceinte», souligne Anne-Sophie Hamy-Petit.

La chirurgie est possible à n'importe quel moment de la grossesse. Quant à la chimiothérapie, elle peut être proposée à partir du milieu du deuxième trimestre et au cours du troisième trimestre. Certains traitements peuvent être initiés pendant la grossesse et poursuivis après la naissance. Seule la radiothérapie est proscrite.

«Tout dépend de la localisation de la tumeur et de l'avancée du cancer», explique Lucie Véron, gynécologue au centre anti-cancer Gustave-Roussy. «On conseille aussi à la femme d'être prise en charge dans une maternité spécialisée, dans le cas où l'accouchement serait déclenché avant terme», poursuit-elle.

En 2008, le réseau «Cancer associé à la grossesse» a été créé en France pour optimiser les prises en charge thérapeutiques. «Depuis une dizaine d'années notre travail a beaucoup consisté à prouver qu'on pouvait proposer des chimiothérapies jusqu'à un stade avancé de la grossesse et qu'on n'était pas obligé de faire naître les bébés prématurément», indique Lise Selleret, gynécologue à l'hôpital Tenon (AP-HP) à Paris et responsable opérationnelle du réseau.

«Il faut parfois encore convaincre les femmes qu'un traitement n'est pas nocif pour leur bébé», ajoute-t-elle. Et qu'il pourra leur sauver la vie.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".