RDC: après l'horreur des ADF, la désolation dans un village

A l'hôpital général de référence de Kalunguta, à 7 km de Mukondi, la plupart des blessés admis après l'attaque ont des plaies à la tête (Photo, AFP).
A l'hôpital général de référence de Kalunguta, à 7 km de Mukondi, la plupart des blessés admis après l'attaque ont des plaies à la tête (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 mars 2023

RDC: après l'horreur des ADF, la désolation dans un village

  • Au total, selon des sources administratives et de la société civile, plus de 40 personnes ont été tuées dans les deux villages
  • Maintenant Mukondi est un village fantôme, presque tout le monde s'est enfui

MUKONDI, RD Congo: Seuls de rares rescapés hantent le village de Mukondi dans l'est de la République démocratique du Congo après le massacre de plus de 40 personnes dans la nuit de mercredi à jeudi par des rebelles présumés des ADF, affiliés au groupe Etat islamique (EI).

"Ma belle-soeur et mon neveu ont été tués à la machette devant moi", raconte tristement Kavugho Tsongo, cultivatrice de 40 ans, sortie du massacre avec des coupures et un bras fracturé.

"Ils étaient venus comme des visiteurs... Nous leur avons même souhaité la bienvenue", dit-elle en évoquant l'arrivée des assaillants à Mukondi. Mais ensuite, "ils ont sillonné le village durant toute la nuit", brûlant des maisons, tuant sans pitié.

"Ils ont utilisé des armes blanches, des machettes, des haches, il n'y a pas eu de tirs", précise le chef du village, Deogratias Kasereka.

Mukondi, où une équipe de l'AFP a pu se rendre vendredi, est un grand village du territoire de Beni, dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, dont le chef lui-même ne connaît pas précisément le nombre d'habitants.

Mais il sait qu'ici, "il y a eu 31 morts", et que d'autres personnes ont été tuées dans le village de Mausa, à 2 km de là.

Au total, selon des sources administratives et de la société civile, plus de 40 personnes ont été tuées dans les deux villages, dans cette attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliés à l'EI.

A l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils sont accusés d'avoir massacré des milliers de civils.

Maintenant Mukondi est un village fantôme, presque tout le monde s'est enfui.

Maisons en feu

Kavugho sait juste que les assaillants s'exprimaient en swahili, langue parlée en Afrique de l'Est et dans l'est de la RDC. Et qu'"ils portaient des vêtements semblables à ceux des militaires".

Kambale Kivyeku, 58 ans, a aussi entendu les rebelles parler swahili, mais aussi une autre langue, qu'il n'a pas comprise ni identifiée.

Agriculteur, il venait de quitter son champ quand, arrivé à Mukondi, il a vu des maisons en feu. Des hommes étaient là, il leur a demandé ce qui se passait.

"Sans le savoir, je venais de parler aux rebelles. Ils m'ont dit de me mettre à terre et ont pointé une arme sur moi", déclare Kambale. Les assaillants l'ont ensuite frappé avec une branche d'arbre et aujourd'hui encore, Kambale ne sait pas "par quelle magie" il a pu leur échapper.

"J'ai perdu un membre de ma famille et ma maison a été brûlée", témoigne de son côté Moïse Kambale Kirimbi, 38 ans, cultivateur lui aussi. "Je ne sais pas où aller", lâche-t-il.

Il déplore qu'il n'y ait pas de militaires dans le secteur, où des "maï-maï", groupes armés le plus souvent communautaires, disent assurer la sécurité. Moïse demande au gouvernement de "venir traquer les rebelles".

Ils sont venus du parc des Virunga tout proche et y seraient retournés après leur forfait. "Il faut les empêcher de revenir", implore-t-il.

Tout près du bâtiment administratif de la commune, les habitants interrogés disent qu'une fosse commune contient six corps. Ils ajoutent avoir compté 16 bâtiments brûlés, dont le poste de santé.

A l'hôpital général de référence de Kalunguta, à 7 km de Mukondi, la plupart des blessés admis après l'attaque ont des plaies à la tête.

Le médecin directeur, Justin Muyisa, dit en avoir reçu 17, dont 11 enfants, quatre femmes et deux hommes. Certains dans un état critique, d'autres moins gravement atteints. "Nous n'avons aucune assistance, nous avons un besoin urgent de médicaments", plaide le médecin, en espérant ne pas avoir à accueillir d'autres blessés.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.