Samy Gemayel: le Hezbollah a brisé l’amitié historique entre le Liban et les pays arabes

Samy Gemayel. (Photo Antoine Ajoury)
Samy Gemayel. (Photo Antoine Ajoury)
Short Url
Publié le Vendredi 10 mars 2023

Samy Gemayel: le Hezbollah a brisé l’amitié historique entre le Liban et les pays arabes

  • Les monarchies du Golfe ont entrepris, sous l’impulsion de leurs dirigeants, une véritable révolution, estime le chef des Kataëb
  • Le rôle de la communauté internationale est de contraindre l’Iran à cesser son ingérence dans le pays, déclare le député du Metn

BEYROUTH: Lors de l’ouverture du 32e congrès des Kataëb, le mois dernier, au cours duquel Samy Gemayel a été réélu chef du parti pour un troisième mandat, le député du Metn (Mont-Liban) a lancé une attaque virulente contre le Hezbollah, annonçant ainsi une nouvelle étape dans son opposition à la formation chiite.

«Le Hezbollah a réussi durant les six dernières années à prendre totalement le contrôle du pays avec l’aide de ses alliés. Il veut asseoir sa domination sur le pays pour les six années à venir», explique d’emblée le jeune leader maronite à Arab News en français. «On va ainsi droit vers la catastrophe si on poursuit dans la même mouvance, en isolant le Liban et en coupant ses liens avec la communauté internationale d’une part et en brisant son amitié historique avec les pays arabes d’autre part», affirme Samy Gemayel.

samy gemayel
Samy Gemayel. (Photo Antoine Ajoury)

Le chef des Kataëb estime en outre que «le Liban restera isolé si on continue dans l’alignement de l’axe de la Moumanaa [le Hezbollah et ses alliés, NDLR]». Il lance un appel clair pour un soutien arabe accru: «Nous avons besoin de nos amis arabes pour aider notre pays, pour y investir, afin de le sortir de la crise économique dans laquelle il se bat depuis plusieurs années.» Selon lui, «le pays ne pourra pas accomplir des réformes, ni s’ouvrir sur le monde, ni exporter vers des marchés qui lui resteront fermés». Samy Gemayel précise que l’objectif de son parti est de sortir de cette situation pour que le Liban ne plonge pas définitivement dans la pauvreté.


Les pays arabes, bouteille d’oxygène du Liban
«Nous considérons que la bouteille d’oxygène du Liban, ce sont les pays arabes. Il ne faut pas oublier que 500 000 Libanais travaillent dans le Golfe. On ne pourra jamais assez remercier ces pays d’avoir reçu tous ces Libanais qui ont fui leur pays pour trouver une vie meilleure. Ils ont été accueillis et traités avec beaucoup de respect, malgré le positionnement d’un Liban aujourd’hui sous l’influence du Hezbollah. Les pays arabes font la différence entre le peuple libanais qui veut vivre en paix dans le monde arabe et le gouvernement libanais placé sous la tutelle du Hezbollah», explique Samy Gemayel. Ce dernier s’indigne du chemin pris par le pays du Cèdre, alors que «les monarchies du Golfe ont entrepris, sous l’impulsion de leurs dirigeants, une véritable révolution».

«On constate aujourd’hui dans les pays arabes une transformation impressionnante qui aurait dû être très attractive pour les Libanais. Après une longue période de stagnation, certains pays arabes ont décidé de tout miser sur les développements humain et économique ainsi que sur l’ouverture sur le monde. Je pense que le rôle du Liban a toujours été de pousser les Arabes dans cette direction. Aujourd’hui les pays arabes sont en train de faire leur révolution, alors que nous sommes en retard», développe le jeune député.

Selon lui, «le Liban aurait dû être une partie intégrante de ce changement profond dans les sociétés arabes, surtout en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït et au Qatar… Tous ces pays sont désormais à la pointe de la technologie et du développement, avec une croissance économique fulgurante et des dirigeants jeunes qui ont une vision et une ambition pour leur pays».

Pour Samy Gemayel, «le Liban devait être le partenaire principal de ces pays et profiter de cette dynamique arabe pour faire partie de cette expansion. Malheureusement, on se retrouve esseulé dans une période où le Liban aurait dû être au centre de cette révolution».

Reconnaissance envers les pays arabes
En tant que représentant des Libanais, le député du Metn estime qu’il est «de son devoir d’avoir de bonnes relations avec tous les pays arabes et d’être reconnaissant au nom de tous les Libanais qui vivent dans ces pays-là». Il s’agit en outre de «demander que le Liban redevienne partie prenante de ce monde arabe qui se développe, qui progresse et qui évolue d’une manière très rapide». Samy Gemayel confie qu’il est «impressionné par le leadership arabe aujourd’hui», ajoutant: «Nous sommes impatients de récupérer notre souveraineté et notre décision pour pouvoir retravailler avec nos partenaires et nos amis arabes, qui ont beaucoup d’avance sur nous», martèle-t-il.

Le chef des Kataëb revient ensuite sur le rôle négatif que joue Téhéran au Liban à travers le parti chiite. «Aujourd’hui, le régime iranien est en train de piloter le Hezbollah selon ses propres intérêts. L’Iran décide de l’avenir du pays à travers le Hezbollah, qui fait partie intégrante du système sécuritaire iranien», insiste-t-il. Se fondant sur ce constat, il juge sans hésitation qu’il est nécessaire que soit exercée une pression internationale sur la République islamique. «Le rôle de la communauté internationale est de contraindre l’Iran à cesser son ingérence dans la vie politique du Liban pour qu’il nous laisse la possibilité, à nous les Libanais, de nous asseoir ensemble et de décider de notre avenir.»

Alors que beaucoup de Libanais attendent une solution venant de l’extérieur, Samy Gemayel réfute de son côté le fait que «la communauté internationale de décider à notre place. Son rôle est d’intervenir pour faire cesser l’influence iranienne sur l’avenir du Liban», insiste-t-il.
Issu d’une famille politique traditionnelle et chef d’un parti historique enraciné dans la vie libanaise, Samy Gemayel est considéré aujourd’hui à la pointe du mouvement de changement qui secoue le pays depuis plusieurs années.

«Quand j’ai été élu en 2015 président du parti Kataëb, j’avais un programme clair: faire de la politique autrement. Et c’est exactement ce que j’ai essayé de faire au parti qui a toujours été révolutionnaire à travers chaque période de l’histoire du Liban. Il était donc temps que les Kataëb reprennent cet étendard dans la vie politique libanaise», explique-t-il, ajoutant: «Je considère que le Liban a besoin actuellement d’un vrai changement, d’une vraie révolution.»

C’est pour ces raisons que le parti a été à la pointe du mouvement de changement durant ces huit dernières années. Nous sommes convaincus que son rôle est de toujours œuvrer pour l’intérêt général des Libanais, qui est, aujourd’hui, un changement politique profond».

La milice et la mafia
Revenant ainsi sur les causes de l’effondrement du système libanais, Samy Gemayel admet qu’«il y a certainement d’autres acteurs que le Hezbollah qui ont entraîné le pays vers la faillite; c’est pour cela qu’on parle de l’alliance entre la milice et la mafia. En effet, le Hezbollah a créé un partenariat avec des partis et des responsables politiques au Liban qui ont bénéficié de la mainmise du parti chiite sur le pays grâce à un feu vert donné à la corruption et à des positions clés au sein de l’État, comme celle du gouverneur de la Banque du Liban. Ce dernier fait partie du système défendu par le Hezbollah. Il a contribué, avec tous les responsables politiques corrompus durant des années, à faire vaciller le Liban sur le plan économique».

Il résume ainsi la situation: «Les causes de la chute du système économique libanais sont d’abord l’influence du Hezbollah à travers l’isolement du pays, le développement d’une économie parallèle, les passages illégaux des frontières ouvertes, etc. Il y a en outre la participation de la mafia politique, qui, avec la corruption et la mauvaise gouvernance du pays, a contribué à la faillite de l’État.»

Malheureusement, en face de la caste au pouvoir, il y a une opposition diverse et divisée. Les forces du changement, au Liban, n’ont pu se réunir autour d’un programme commun, ou même d’un candidat pour la présidence de la république, un poste vacant depuis près de six mois.

Selon lui, «l’unification de l’opposition n’est pas impossible. Nous sommes en train d’y œuvrer tous les jours, et je pense qu’on y arrivera. Il faut simplement que tout le monde continue à travailler d’une façon positive et qu’on continue à coopérer. On peut arriver à unifier l’opposition dans cette bataille présidentielle et, je l’espère, dans d’autres batailles». D’un point de vue pratique, il y a des réunions qui ont lieu tous les jours, il y a des contacts permanents pour unifier les visions et les positions des différents acteurs de l’opposition. J’espère qu’on va y arriver le plus tôt possible», indique Samy Gemayel.

Le Liban en otage
Répondant enfin sur une question relative au fédéralisme comme solution pour le Liban, le député du Metn affirme qu’«il n’y a aucun changement dans le système politique libanais qui résout le problème du Hezbollah. Le fédéralisme ne le résout pas non plus. La question du Hezbollah est relative à la souveraineté du pays. Ainsi, tout changement du système politique sera vain tant qu’il y a une milice armée qui prend le Liban en otage».

«Dès que nous aurons résolu le problème des armes du Hezbollah et cette prise d’otage que nous subissons tous, nous pourrons nous asseoir tous ensemble en tant que Libanais et discuter d’une réforme du système politique. Alors, il faudra mettre toutes les idées sur la table et les discuter sans tabou. Mais, actuellement, ce n’est pas encore le moment. Aujourd’hui, il faut libérer le Liban de la tutelle du Hezbollah avant de le réformer», conclut-il.

 


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

Short Url
  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
Short Url
  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.