PARIS: La France est prête "à accompagner" la Géorgie "vers le statut de pays candidat" à l'Union européenne, a déclaré jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Cette déclaration survient après deux jours de violentes manifestations en Géorgie et le retrait, jeudi matin, par les autorités, d'un texte de loi jugé répressif par ses détracteurs.
Selon la porte-parole, Anne-Claire Legendre, le texte de loi "contribuait à discréditer le travail des organisations non gouvernementales et des médias et allait à l'encontre du large soutien de la population géorgienne à la perspective européenne du pays", a-t-elle commenté lors d'un point presse.
La porte-parole a réitéré le souhait de la France de voir "la Géorgie reprendre le chemin de ses efforts menés pour consolider un Etat de droit" et à "accélérer ses réformes", qui "s'inscrivent dans ce cheminement vers le statut de pays candidat" à l'Union européenne (UE).
"Et nous sommes prêts à accompagner la Géorgie sur ce chemin", a poursuivi jeudi la porte-parole.
Le 18 février, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s'était entretenue avec son homologue géorgien, Ilia Darchiashvili, au sujet de l'intégration de Tbilissi à l'UE.
Tbilissi ambitionne officiellement de rejoindre l'UE et l'Otan, une orientation prise après la "révolution des roses" de 2003.
Mais plusieurs mesures récentes du gouvernement actuel, comme le projet de loi qui prévoyait que les organisations recevant plus de 20% de leur financement de l'étranger soient obligées de s'enregistrer en tant qu'"agents de l'étranger", sous peine d'amende, ont jeté le doute sur le maintien des aspirations pro-occidentales, l'opposition l'accusant de soutenir Moscou.
L'opposition a lancé jeudi un nouvel appel à manifester après deux jours de heurts dans ce pays du Caucase, malgré l'annonce par les autorités du retrait d'un texte de loi jugé répressif par ses détracteurs.
Ex-république soviétique du Caucase d'environ quatre millions d'habitants, la Géorgie est secouée depuis des années par une crise politique symptomatique de son tiraillement entre l'Europe et la Russie. Moscou et Tbilissi se sont affrontés en 2008 dans une courte guerre remportée par l'armée russe.