Un diplomate iranien jugé en Belgique pour un projet d'attentat près de Paris

Réunion annuelle du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) en 2018 à Villepinte. Le diplomate iranien Assadollah Assadi et trois complices présumés sont jugés à Anvers le 27 novembre 2020 pour complot visant à bombarder le rassemblement de l'opposition iranienne de juin 2018 en France. (Zakaria Abdelkafi / AFP/Fichiers)
Réunion annuelle du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) en 2018 à Villepinte. Le diplomate iranien Assadollah Assadi et trois complices présumés sont jugés à Anvers le 27 novembre 2020 pour complot visant à bombarder le rassemblement de l'opposition iranienne de juin 2018 en France. (Zakaria Abdelkafi / AFP/Fichiers)
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Publié le Vendredi 27 novembre 2020

Un diplomate iranien jugé en Belgique pour un projet d'attentat près de Paris

  • Le diplomate Assadollah Assadi, 48 ans, qui risque la prison à vie et nie les faits reprochés, a été "identifié avec certitude comme un agent du renseignement"
  • L'attentat, déjoué par les autorités belges, devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI),

ANVERS, Belgique : Un diplomate iranien est jugé vendredi en Belgique pour avoir projeté un attentat à l'explosif visant un rassemblement d'opposants au régime de Téhéran, près de Paris à l'été 2018, un dossier qui a suscité des tensions entre la France et l'Iran.

En octobre 2018, Paris avait accusé le ministère du Renseignement iranien d'être derrière cet attentat raté, ce que Téhéran avait fermement démenti.

Le diplomate Assadollah Assadi, 48 ans, qui risque la prison à vie et nie les faits reprochés, a été "identifié avec certitude comme un agent du renseignement", avait affirmé une source diplomatique française.

L'attentat, déjoué par les autorités belges, devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition d'opposants comprenant les Moudjahidine du peuple (MEK).

Le matin même, un couple de Belgo-Iraniens domiciliés à Anvers (nord) est arrêté par la police belge à Bruxelles en possession de 500 grammes d'explosif TATP et d'un détonateur dans sa voiture.

L'interpellation a lieu in extremis, et le rassemblement peut se tenir avec ses invités: des personnalités politiques américaines, britanniques et françaises notamment. Aujourd'hui, une vingtaine d'entre elles sont parties civiles dans la procédure pénale aux côtés du CNRI, dont la Franco-Colombienne et ex-otage des FARC Ingrid Betancourt.

Sur le banc des prévenus, devant le tribunal correctionnel d'Anvers, le couple arrêté, Nassimeh Naami, 36 ans, et Amir Saadouni (40), doit comparaître aux côtés d'Assadollah Assadi, avec un autre complice présumé, Mehrdad Arefani (57).

Tous les quatre ont été inculpés pour "tentatives d'assassinat à caractère terroriste" et "participation aux activités d'un groupement terroriste". Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

M. Assadi, présenté par l'accusation comme le coordinateur du projet, était à l'époque en poste à l'ambassade d'Iran à Vienne. Il a été arrêté lors d'un déplacement en Allemagne, où il ne bénéficiait plus de son immunité diplomatique.

M. Arefani, un poète iranien exilé en Belgique au début des années 2000, a été lui arrêté en France. Il a également été livré à la justice belge en 2018 en vertu d'un mandat d'arrêt européen.

"Rohani absolument furieux"

Les parties civiles le présentent comme un proche d'Assadi, échangeant régulièrement par téléphone avec ce dernier via une carte SIM autrichienne retrouvée en sa possession. Devant les enquêteurs, les deux hommes ont nié se connaître.

"On est devant un terrorisme d'Etat avéré", a déclaré à l'AFP Me Georges-Henri Beauthier, un des avocats belges défendant le CNRI et ses soutiens, avec le Français William Bourdon. Ils estiment que l'explosif très puissant aurait pu faire beaucoup de morts.

Me Dimitri de Béco, défenseur d'Assadollah Assadi, a dénoncé de son côté "le procès politique que tentent de faire les parties civiles", au mépris de la présomption d'innocence.

Révélé par le parquet fédéral belge deux jours après l'arrestation de Bruxelles, ce projet d'attentat avait suscité la colère du président iranien Hassan Rohani, rappelle l'expert français François Nicoullaud.

"En visite au même moment en Europe, il était absolument furieux de cette opération des services (de renseignement iraniens), qui ont le génie d'intervenir à contre-courant du gouvernement", dit cet ancien ambassadeur de France à Téhéran.

A l'époque, Hassan Rohani s'efforçait de conserver la bienveillance des Européens dans le dossier épineux du nucléaire iranien, alors que l'accord international de 2015 venait d'être dénoncé unilatéralement par le président américain Donald Trump.

Quand Paris avait pointé du doigt le renseignement iranien pour le projet de Villepinte, Téhéran (par la voix d'un porte-parole de sa diplomatie) avait démenti en parlant d'un "complot" de "certaines sphères" pour lui nuire dans le dossier du nucléaire. Un rideau de fumée, selon M. Nicoullaud. "Ce n'est pas sérieux", lâche l'analyste.

Hasard du calendrier, ce procès intervient quelques jours après la libération d'une chercheuse australo-britannique, condamnée en Iran pour espionnage au profit d'Israël, et échangée contre trois Iraniens liés à un projet d'attentat à Bangkok.

Ce procès tombe mal pour Téhéran, alors que mercredi, M. Rohani a invité le président élu américain Joe Biden à ouvrir une nouvelle page avec l'Iran en revenant à la "situation qui prévalait" avant Donald Trump.

Le procès est prévu sur deux jours, vendredi et jeudi prochain. Le tribunal devrait ensuite mettre son jugement en délibéré à début 2021.

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.