LONDRES: L'armée britannique a annoncé mercredi l'ouverture d'une base militaire dans le Grand Nord norvégien, afin de renforcer les capacités de l'Otan dans l'Arctique dans un contexte d'inquiétudes causées par l'invasion russe de l'Ukraine.
Alors que la Norvège, frontalière de la Russie, refuse d'accueillir des bases permanentes de soldats étrangers, celle de Camp Viking doit ouvrir pour dix ans au nord de Tromsø et accueillir des commandos qui vont s'entraîner au combat dans des conditions de froid extrême.
"La localisation du camp est idéale pour dissuader les menaces dans la région et permet au Royaume-uni de réagir rapidement en cas de besoin pour protéger le flanc nord de l'Otan et son proche allié, la Norvège", a expliqué le ministère britannique de la Défense dans un communiqué.
Cette base, proche d'installations militaires norvégiennes, pérennisera la présence de commandos britanniques dans la zone, où un millier d'entre eux ont participé cet hiver à des manoeuvres.
Sa construction a été justifiée par "la réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d'opérations" justifiant "de nouvelles installations pour l'ère moderne".
De son côté, le ministère norvégien de la Défense a précisé que l'installation était un ancien centre d'entraînement d'abord utilisé par des pays alliés, puis par les Marines néerlandais.
"Le camp est norvégien et financé" par la Norvège, a-t-il indiqué dans un courriel.
Membre fondateur de l'Otan, le pays scandinave se refuse depuis 1949 à accueillir sur son sol des bases militaires étrangères permanentes en temps de paix afin de ne pas provoquer la Russie voisine, mais il accueille régulièrement des troupes alliées pour leur permettre de s'entraîner au combat par grand froid.
La base britannique "n'est ni nouvelle ni d'une quelconque manière une entorse à la politique norvégienne concernant les bases", a souligné le ministère, relevant aussi qu'elle n'était occupée par des troupes étrangères qu'environ six mois par an.
Le royaume, qui partage une frontière de 198 km avec la Russie dans le Grand Nord, a fourni à l'Ukraine de multiples équipements militaires, dont de l'artillerie et des munitions, pour se défendre face à l'invasion russe.
Concernant ses voisins, le conflit a poussé la Finlande et la Suède à candidater à l'Otan en mai 2022, tournant la page de leur politique de non-alignement militaire en vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de neutralité contrainte ou choisie.