Ukraine: La Russie maintient son objectif de prendre Bakhmout

Des soldats ukrainiens conduisent un véhicule de combat d'infanterie le long d'une route non loin de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 5 mars 2023, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie (Photo, AFP).
Des soldats ukrainiens conduisent un véhicule de combat d'infanterie le long d'une route non loin de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 5 mars 2023, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Ukraine: La Russie maintient son objectif de prendre Bakhmout

  • Les Ukrainiens comptent résister pour user encore davantage les forces offensives russes en prévision d'une contre-offensive qu'ils lanceront avec les armements lourds et les blindés modernes promis par les Occidentaux
  • Comme en écho, la Pologne a annoncé mardi qu'elle livrerait dès cette semaine dix de ses chars de combat Leopard 2 allemands, au maniement desquels des soldats ukrainiens ont été formés

KIEV: La Russie a affirmé mardi qu'elle combattrait jusqu'à la prise de Bakhmout, épicentre de combats particulièrement meurtriers depuis des mois dans l'Est ukrainien, jugeant la ville cruciale pour la suite de son offensive malgré la défense acharnée des Ukrainiens.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, récusant les spéculations sur un retrait tactique, a ordonné d'envoyer des renforts dans cette ville pratiquement détruite, malgré les récentes avancées russes et la menace d'encerclement. Les Ukrainiens comptent résister pour user encore davantage les forces offensives russes en prévision d'une contre-offensive qu'ils lanceront avec les armements lourds et les blindés modernes promis par les Occidentaux.

Comme en écho, la Pologne a annoncé mardi qu'elle livrerait dès cette semaine dix de ses chars de combat Leopard 2 allemands, au maniement desquels des soldats ukrainiens ont été formés.

Bakhmout "est un noeud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass", a déclaré mardi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

"Sa prise permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur", a-t-il ajouté, lors d'une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision.

Experts et observateurs doutent de la valeur stratégique de Bakhmout, mais la ville a pris une importance symbolique et tactique, au fil des difficultés des Russes à s'en emparer en plus de sept mois de combats depuis août.

Il s'agit de la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'invasion russe en février 2022.

Moscou a besoin d'une victoire

Moscou est à la recherche d'une victoire au moins symbolique depuis ses revers cinglants de l'automne, et espère que la chute de la ville pourra lui ouvrir le contrôle de la partie du Donbass, région industrielle de l'est de l'Ukraine, qui lui échappe encore.

La ville, qui compte à peine 4 000 habitants contre 70 000 avant l'invasion, a été largement ravagée.

Après de récentes avancées, les Russes semblent contrôler les accès à la ville au Nord, au Sud et à l'Est, créant la menace d'un encerclement.

Les troupes du groupe paramilitaire Wagner mènent cette attaque au prix de pertes très importantes, de l'aveu même du patron de ce groupe de mercenaires, Evguéni Prigojine, qui se trouve dans la zone des combats.

Mais ce dernier est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire, qu'il accuse de ne pas livrer suffisamment de munitions à ses hommes engagés en première ligne à Bakhmout. Selon lui, les lignes russes s'effondreraient si ses hommes devait se replier.

Il s'est ainsi moqué mardi du ministre russe de la Défense, disant ne "pas l'avoir rencontré" sur le champ de bataille, alors que le ministère de la Défense a affirmé samedi sans en dire plus que M. Choïgou s'était rendu dans la zone des combats. Dimanche, le ministre était à Marioupol, à plus d'une centaine de kilomètres du front.

Du côté ukrainien, la bataille a donné naissance à un nouveau héros, après la diffusion virale d'une vidéo semblant montrer l'exécution sommaire d'un soldat prisonnier des Russes, d'une rafale de kalachnikov après avoir lancé "Gloire à l'Ukraine!".

L'armée ukrainienne a identifié l'homme mardi comme étant "le militaire de la 30e brigade mécanisée Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura", précisant qu'il avait été porté disparu aux abords de Bakhmout le 3 février.

"La vengeance de notre héros sera inéluctable", a ajouté l'armée.

L'Ukraine a un nouveau héros 

L'AFP n'a pas pu vérifier de manière indépendante l'origine des images ni si elles montrent, comme l'affirment les responsables ukrainiens, l'exécution d'un prisonnier, ce qui constituerait un crime de guerre.

Cette vidéo est devenue virale lundi sur les réseaux sociaux, de très nombreuses publications, photos et dessins rendent hommage à ce soldat, son courage et son patriotisme.

Le président Zelensky a promis lundi de "trouver les assassins" et son chef de la diplomatie, Dmytro Kouleba, a réclamé une enquête de la Cour pénale internationale (CPI).

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, était quant à lui attendu à Kiev pour son troisième voyage en Ukraine depuis le début de la guerre, notamment pour évoquer la prologation de l'accord avec la Russie sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué dans un communiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.

En Russie, où la répression des critiques de l'invasion de l'Ukraine et du président Vladimir Poutine fait rage, un étudiant de 23 ans a été condamné à huit ans et demi de prison pour avoir publié sur Telegram des informations "fausses" sur l'armée russe.

Enfin, le Bélarus, allié de Moscou, a affirmé mardi avoir arrêté une vingtaine de personnes suspectées d'avoir participé au sabotage d'un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk.

Fin février, l'opposition bélarusse en exil a affirmé qu'un avion militaire russe avait été détruit sur l'aérodrome de Matchoulichtchy, des médias rapportant qu'il s'agissait d'un avion radar de surveillance et de commandement A-50.

Le Kremlin a refusé de s'exprimer à ce sujet, mais le président bélarusse, Alexandre Loukachenko a reconnu qu'un A-50 russe avait été pris pour cible, assurant cependant que l'appareil n'avait pas été "lourdement endommagé".

Il a affirmé que le principal suspect agissait pour le compte de l'Ukraine.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »