Pressée d'agir, la grande distribution prend ses propres mesures anti-inflation

Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances (Photo, AFP).
Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 06 mars 2023

Pressée d'agir, la grande distribution prend ses propres mesures anti-inflation

  • Intermarché a annoncé dimanche le lancement d'une campagne sur «500 produits anti-inflation»
  • Monoprix, enseigne du groupe Casino, a communiqué dans la même journée sur le maintien jusqu'à fin juin de son dispositif «Monopetitsprix»

PARIS: Pressées d'agir pour freiner l'envolée des prix, les enseignes de la grande distribution ont multiplié dimanche les annonces de modération de prix, rendant superflu le projet de "panier anti-inflation" unique envisagé par le gouvernement.

Mi-janvier, Bercy avait dit travailler à l'élaboration d'un panier qui devait comporter dans un premier temps une vingtaine de produits de première nécessité, puis une cinquantaine.

Mais l'idée a buté sur l'impossibilité pour le gouvernement d'encadrer trop rigoureusement les prix, pour des questions de concurrence.

"Nous avons rencontré (le ministre de l'Économie) Bruno Le Maire avant-hier, et il nous l'a confirmé, il n'y aura pas de panier anti-inflation", a déclaré samedi sur France Info la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.

"C'est compliqué parce que les grands distributeurs ne sont pas forcément d'accord sur le panier", a reconnu de son côté le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau sur RMC.

Sans attendre de projet gouvernemental, Système U avait été dès début février la première enseigne à lancer son propre panier de "150 produits à prix coûtants" pour "une durée indéterminée", se contentant de la marge minimale prévue par la loi pour ces articles.

Ce weekend, Carrefour, Intermarché et Monoprix lui ont emboîté le pas.

Carrefour a annoncé au JDD qu'il allait lancer mi-mars son propre "panier anti-inflation" composé de 200 produits vendus en moyenne deux euros et "à prix bloqués" jusqu'à mi-juin. Il concerne 100 produits "du quotidien" et 100 autres labellisés "sains" avec un Nutri-Score A et B, commercialisés sous les marques Carrefour et Simpl.

Et Intermarché a de son côté annoncé dimanche le lancement d'une campagne sur "500 produits anti-inflation", pour 470 d'entre eux des articles de ses propres marques de distributeur et pour 30, des "produits frais de rayons traditionnels -viande, poisson, fruit ou légume", selon un communiqué.

Monoprix, enseigne du groupe Casino, a communiqué dans la même journée sur le maintien jusqu'à fin juin de son dispositif "Monopetitsprix" concernant 300 produits à des prix bloqués, auxquels viendront s'ajouter 87 produits supplémentaires à "prix contrôlés".

Inflation à deux chiffres 

"Nous échangeons, et échangerons encore demain de manière constructive, avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la ministre du Commerce Olivia Grégoire sur les solutions qui aideront les Français à faire face au choc de l'inflation qui percute leur pouvoir d'achat", a indiqué Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires auquel appartient l'enseigne Intermarché.

Une réunion est prévue lundi matin à Bercy entre les deux ministres et la grande distribution, au cours de laquelle sera dévoilé un nouveau rapport de l'Inspection générale des finances sur les marges dans la filière alimentaire, depuis les agriculteurs jusqu'aux consommateurs en passant par l'industrie agro-alimentaire.

Le président du comité stratégique des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, rejette pour sa part sur les industriels la responsabilité de la hausse des prix des produits alimentaires, qui s'est accélérée à 14,5% sur un an en février, selon une estimation provisoire de l'Insee.

Selon lui, les 10% de hausse en moyenne que les agro-industriels ont réussi à imposer aux grandes surfaces lors des négociations qui viennent de s'achever vont se rajouter aux augmentations passées, si bien que les prix vont monter de 25% en 18 mois.

Il a accusé sur Europe 1 les fournisseurs de ne pas avoir été "transparents" et déplore "une sorte de culture industrialiste qui se fait au détriment du consommateur".

Pour le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard également, le niveau de l'inflation alimentaire "va rester à deux chiffres jusqu'à cet été en s'élevant probablement au-dessus de celui atteint actuellement", a-t-il dit dans le JDD.

Face à cette situation, il s'est dit satisfait que Bruno Le Maire ait "décidé de laisser à chacun la liberté de définir les opérations de son choix".

"Il était essentiel que tous les acteurs puissent s'engager en même temps, mais avec une pleine autonomie d'action. Le résultat en sera d'autant plus puissant", estime M. Bompard.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.