Ambassadeur de France au Maroc: pas de crise entre Rabat et Paris mais uniquement des «quiproquos»

Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France au Maroc. (Photo, Ambassade de France au Maroc)
Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France au Maroc. (Photo, Ambassade de France au Maroc)
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Ambassadeur de France au Maroc: pas de crise entre Rabat et Paris mais uniquement des «quiproquos»

  • Lors d’un entretien exclusif avec Arab News en français, Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France au Maroc, rejette le terme de crise diplomatique entre les deux pays. Il évoque des «incompréhensions, des «quiproquos», voire de «petites turbulences»
  • «Quel intérêt la France aurait à utiliser le Parlement européen contre le Maroc, un partenaire majeur ?», explique Christophe Lecourtier, réagissant à une polémique après le vote par Bruxelles d’une résolution critique à l’égard du Maroc

PARIS: Les liens profonds qui unissent la France au Maroc ne datent pas d’hier. Les mots ne manquent pas pour les qualifier: partenariat d’exception, exemplaire, relation de solidarité, fraternelle, de confiance… Et pourtant, aujourd’hui, il semblerait que ces relations ne soient plus au beau fixe. Pour nombre d’observateurs, des signaux ne trompent pas. La visite du président français dans le royaume, qui était prévue pour le début d’année, se fait de plus en plus attendre, et le non-remplacement de l’ambassadeur marocain en France depuis la mi-janvier pose question. Parmi les autres dossiers chauds, l’épineuse question du Sahara occidental, où Rabat reproche à Paris sa position ambiguë, les allégations de corruption, les soupçons d'espionnage, ou le vote récent par le Parlement européen d’une résolution critique à l’égard du Maroc, qui aurait été poussée par la France selon Rabat. On peut enfin mentionner les restrictions sur l’octroi de visas pour les Marocains, qui, même si elles ont été levées récemment, ont laissé des séquelles. Ces signes de crispation qui se multiplient sont-ils révélateurs d’une crise diplomatique entre les deux alliés historiques?

Lors d’un entretien exclusif avec Arab News en français, Christophe Lecourtier, l’ambassadeur de France au Maroc, rejette ce terme. Il évoque plutôt des «incompréhensions, des «quiproquos», voire de «petites turbulences». Des termes qui sont au diapason de récents propos tenus par Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse sur sa stratégie en Afrique. Le président français a en effet déclaré qu’il allait continuer à «avancer» pour renforcer la relation de la France avec l’Algérie et le Maroc au-delà des «polémiques» et que ses relations personnelles avec le roi Mohammed VI étaient «amicales». Des propos démentis par une source officielle du gouvernement marocain, qui a déclaré au mensuel Jeune Afrique que «les relations n’étaient ni amicales, ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais et l’Élysée».

Pour Christophe Lecourtier, tout juste nommé au poste d’ambassadeur il y a deux mois, l’heure est à «la clarification afin de retrouver un dialogue constructif avec le Maroc».

Macron viendra, viendra pas?

Un dialogue qui devrait davantage se matérialiser avec la visite attendue d’Emmanuel Macron. L’ambassadeur de France au Maroc assure à Arab News en français qu’elle aura bien lieu. Le diplomate n’a communiqué aucune date, mais le président français devrait très vraisemblablement se rendre au Maroc au cours du premier trimestre 2023. Pour Christophe Lecourtier, le «report» de la visite n’est pas lié aux tensions qui traversent les deux pays. «Cette visite fait l’objet de beaucoup de travail en amont de part et d’autre, afin de refonder le partenariat d’exception qui existe entre la France et le Maroc», explique l’ambassadeur. «Nous avons construit, depuis l’indépendance du Maroc, une relation très intéressante mais aujourd'hui nous sommes dans un autre siècle, il y a d'autres enjeux pour le Maroc. La France aussi a changé et il est donc assez logique, et même nécessaire, de revisiter notre partenariat», poursuit l’ambassadeur, qui regrette que la Covid-19 ait compliqué les relations entre les deux pays.

Pour M. Lecourtier, «la visite du président de la République, lorsqu'elle interviendra, doit permettre de poser avec le Maroc un certain nombre de jalons importants pour démontrer ce caractère d'exception entre les deux pays et qui se prolongera dans les dix, vingt ans à venir. Le terme d'exception veut bien dire ce qu'il veut dire. Il y a donc des exigences de part et d’autre».

Le diplomate tient à mettre en avant les avancées réalisées par le Maroc, qui rappelle-t-il, a élaboré un nouveau modèle de développement. Une stratégie «très claire et ambitieuse», se félicite-t-il. «L’enjeu est aujourd’hui de voir comment la France peut contribuer à apporter sa pierre, parmi d’autres partenaires, pour permettre la réussite de cet agenda.»

Vers un renforcement du partenariat économique?

Les relations économiques entre Paris et Rabat sont très étroites. La France est le deuxième partenaire commercial du Maroc après l’Espagne. Selon la dernière étude du Trésor français, la France a investi près de 11 milliards d’euros en 2019 au Maroc. Le pays représente plus de 35% du stock d’investissements étrangers (IDE) du royaume chérifien.

Fort de son profil résolument tourné vers le financier et l’économique (il a notamment dirigé le cabinet de Christine Lagarde avant de devenir directeur général de Business France), Christophe Lecourtier serait-il l’homme de la situation pour œuvrer au renforcement du partenariat économique entre les deux pays? Les relations tumultueuses entre la France et le Maroc pourraient-elles plomber les échanges commerciaux?

Ce n’est absolument pas le cas, assure l’ambassadeur de France, qui rappelle les différents projets existants et en développement. Fin 2018, le Maroc a en effet inauguré la première ligne à grande vitesse (LGV) d’Afrique, fruit d’un partenariat entre l’Office national des chemins de fer (ONCF) et la SNCF. Un grand succès technique, industriel et commercial, dont tous les Marocains peuvent être fiers», affirme l'ambassadeur. Le royaume souhaite faire construire une nouvelle ligne à grande-vitesse Marrakech-Agadir et prolonger l’actuel LGV Tanger-Casablanca. La France est-elle favorite pour remporter le marché? Pour l’ambassadeur, le ferroviaire français continuera  d’accompagner le développement du Maroc dans les années à venir, et il appartient aux entreprises françaises de faire aux autorités marocaines et à l’ONCF une offre qui soit la plus compétitive possible. Le Maroc tend en effet de plus en plus à diversifier ses partenaires, et des pays comme la Chine et l’Espagne n’ont pas caché leur désir de remporter ce juteux marché, évalué à plus de 75 milliards de dirhams (environ 6,8 milliards d’euros).

Pour le diplomate, le partenariat économique ne se limite pas à la ligne grande vitesse. «La France peut apporter sa contribution à bien d’autres projets», assure-t-il, en citant le secteur automobile dont Renault est le fer de lance, avec 11 000 emplois directs dépendant de l’entreprise française au Maroc – ou  le secteur de l’énergie, pour lequel le Maroc a de grandes ambitions.

Résolution contre le Maroc au Parlement européen: la France a-t-elle joué un rôle?

Parmi les sujets de friction entre la France et le Maroc, il y a évidemment l’adoption le 19 janvier par les eurodéputés d’une résolution condamnant la liberté de la presse au Maroc, à laquelle viennent s’ajouter des soupçons d’une implication de Rabat dans le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen depuis décembre.

Le vote des eurodéputés a entraîné une levée de boucliers médiatique au Maroc. La classe politique marocaine a aussi vivement réagi en accusant la France d’être à l’origine de la résolution, affirmant qu’un proche de la présidence française, Stéphane Séjourné, chef du groupe centriste Renaissance (Renew) à Bruxelles avait «orchestré» une campagne antimarocaine. L’ambassadeur français réaffirme à Arab News en français que «cette résolution n’engage pas la France».

«Il y a des constructions qu’on lit sur les réseaux sociaux ou dans la presse qui sont extraordinairement alambiquées et qui prêtent à la France un rôle qu’elle n’a pas joué», affirme Christophe Lecourtier. «Quel intérêt la France aurait à utiliser le Parlement européen contre le Maroc, qui est un partenaire majeur et avec lequel elle nourrit de grands projets pour l’avenir?», s’interroge l’ambassadeur.

Le jour de ce vote, un autre événement n’est pas passé inaperçu: le roi Mohammed VI a mis officiellement fin aux fonctions de Mohammed Benchaâboun, ambassadeur du Maroc à Paris.  Aucun ambassadeur n’a été nommé depuis. Si le timing interroge, M. Lecourtier rejette toutefois toute corrélation, et assure qu’il ne faut pas en tirer «des conséquences ou des conclusions définitives». «L’ambassadeur du Maroc en France est revenu dans son pays pour occuper des fonctions importantes pour lesquelles il avait déjà été désigné (sa nomination avait été rendue publique le 18 octobre 2022)», assure-t-il. «Cela s’est passé récemment», renchérit-il.

L’épineux dossier du Sahara occidental

Un autre dossier sensible concerne la politique étrangère du Maroc: le dossier du Sahara, considéré comme une cause nationale. Le Maroc souhaite que la France emboîte le pas des États-Unis, qui ont reconnu clairement la souveraineté du Maroc sur ce territoire. L’ambassadeur rappelle à ce sujet que la position de la France est «restée constante». La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, l’a très clairement rappelé lors de sa venue au Maroc à la mi-décembre, souligne le diplomate. «La France a toujours été aux côtés du Maroc, notamment auprès des instances compétentes, notamment aux Nations unies, à une époque où le Maroc avait plus de difficultés à faire comprendre ses positions. La France a été depuis de nombreuses années dans une logique visant à soutenir les positions du Maroc sur le règlement de cette affaire», souligne-t-il.

France-Maroc-Algérie: la difficile équation

Considérés tantôt comme des frères ennemis, tantôt comme des rivaux régionaux, Alger et Rabat sont à couteaux tirés depuis des années. Ils ont d’ailleurs rompu leurs liens diplomatiques. Pour nombre d’observateurs, le rapprochement entre la France et l’Algérie, récemment fragilisé, aurait créé un refroidissement des relations entre Paris et Rabat. Certains vont même jusqu’à dire que la France doit se fâcher avec Rabat pour se rapprocher d’Alger.

«Nous ne sommes pas dans une logique où ce qu’on fait avec l’un s’apprécie par rapport à l’autre», assure Christophe Lecourtier. L’ambassadeur regrette que les relations entre la France, le Maroc et l'Algérie soient décrites comme «une sorte de balance», comme s’il était nécessaire de faire un choix entre les deux pays. «C’est une version qui est assez éloignée de la réalité», précise-t-il. «La France a des raisons historiques, mais aussi humaines de préserver et de faire évoluer sa relation avec le Maroc, mais il est aussi assez naturel qu'elle puisse parler à l'Algérie», poursuit M. Lecourtier, qui rappelle que les enjeux sont différents dans ces pays.

Les visas: un vrai retour à la «normale»?

Autre sujet de discorde et qui a fait couler beaucoup d’encre, la politique française de restrictions des visas pour le Maghreb. En septembre 2021, Emmanuel Macron avait décidé de réduire de moitié les permis d’entrée accordés aux Marocains. Un moyen pour Paris de sanctionner la réticence du Maroc à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière en France.

Une mesure qui a suscité de vives réactions au Maroc, mais aussi dans l’Hexagone. Certains y ont vu une mesure «inhumaine», «discriminatoire», voire «humiliante». Lors de son déplacement au Maroc, la ministre française des Affaires étrangères avait annoncé un «retour à la normale» pour l’octroi de visas aux Marocains. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a quant à lui salué «une décision unilatérale» française qui «va dans le bon sens». Un collectif d’associations au Maroc dénonce toutefois un «retour à la normale» qui tarde à se concrétiser, avec un nombre «trop important de refus sans raisons» et une procédure jugée trop complexe, avec notamment le recours à des opérateurs privés.

 

L’ambassadeur de France au Maroc assure cependant à Arab News en français que la délivrance des visas a repris son cours normal. Il affirme que le taux de refus est revenu à peu près au niveau de 2019 et qu’il a été divisé par deux par rapport à l'année 2022. Il y a d’innombrables rendez-vous, environ 8 000 par semaine, dit-il.

Les demandes de visa sont traitées rapidement, avec bienveillance, confie-t-il, même s’il admet qu’il y a «des sujets qui parasitent un peu cette reprise». M. Lecourtier fait ainsi allusion à l’action d’officines, d’intermédiaires qui ne rendent parfois pas suffisamment lisible l’évolution de la politique française des visas. «Nous allons trouver des solutions à cette situation», rassure-t-il.

Il ajoute qu’en 2022, le Maroc a été, juste après l'Inde, le premier bénéficiaire des visas  Schengen accordés par la France, et cela même pendant une année où les conditions n'étaient pas optimales. L’ambassadeur se dit optimiste. «Nous allons faire une très bonne année 2023 et tourner la page d'une année difficile et qui a effectivement pu être mal perçue par toute une série de personnes habituées à se rendre en France et qui se sont émues d'un traitement moins favorable que par le passé.»

L’éducation et la langue française en recul au Maroc?

Les liens entre les Marocains et la France ont toujours été très forts, que ce soit en ce qui concerne le tourisme, les échanges commerciaux ou l’éducation.

Le français a une place privilégiée dans le paysage linguistique marocain. Selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), 13,5 millions de Marocains sont francophones, soit  36% de la population. Les Marocains occupent également la première place des étudiants étrangers en France, et sont plus de 45 000, représentant 12% des étudiants étrangers. Cependant, nombre d’observateurs et d’experts en linguistique observent un «déclin progressif» de la langue de Molière au Maroc. Cette tendance à s’éloigner de la langue française, mais aussi du système d’éducation français, s’expliquerait par une sorte de «désamour» de la France, lié à une crise qui ne dit pas son nom entre les deux pays.

 

Pour l’ambassadeur de France au Maroc, les faits parlent d’eux-mêmes. Il assure qu’il n’y a jamais eu autant d’élèves dans les écoles françaises. Il y a d’ailleurs, selon lui, des projets d’écoles qui sont à l’étude pour accroître davantage l’offre en matière d’établissements scolaires en français.

«Dans la réforme de l’Éducation nationale, au Maroc, il y a aussi la volonté de réintroduire le français de la primaire à la fin des études secondaires», soutient-t-il. «À charge pour nous d’offrir le meilleur et de demeurer attractifs. Nous devons nous réinventer et ne pas donner le sentiment que l’on fait partie des meubles. C’est un challenge, mais je suis très optimiste!». L’ambassadeur estime qu’il est tout à fait naturel et souhaitable que les Marocains puissent apprendre d'autres langues, mais «qu’au vu de la proximité géographique, des liens qui nous unissent, le français doit forcément être considéré comme un atout. Dans les années à venir, le français sera l’une des langues les plus parlées au monde, de plus en plus de personnes vont parler la langue en Afrique subsaharienne. Pour le Maroc qui rayonne dans cette partie du monde, parler le français est un véritable atout», fait-il remarquer.

Le Maroc: un partenaire pivot en Afrique

Le Maroc est bien présent en Afrique et joue un rôle majeur sur le continent. Le pays est le premier investisseur en Afrique de l’Ouest et figure parmi les cinq premiers en Afrique subsaharienne. Sur la période 2009-2019, ses investissements directs sur l’ensemble du continent ont enregistré une croissance moyenne de 8,3% par an. C’est un fait, le Maroc constitue une porte d’entrée privilégiée vers l’Afrique. Récemment, le président français a émis le souhait de nouer de nouvelles relations avec les États du continent et a affirmé que «l’Afrique n’est pas un pré carré», refusant de voir dans le continent un terrain de compétition.

«La dynamique du Maroc vers l’Afrique nous intéresse beaucoup. Le Maroc a une relation séculaire avec l’Afrique subsaharienne. La France a noué des relations beaucoup plus tard. Je pense qu'au XXIᵉ siècle, il y a énormément de choses qu'on doit pouvoir faire avec le Maroc et pas simplement dans le business, par exemple concernant les défis autour de la sécurité alimentaire – dans un contexte de changement climatique qui pose de grands défis à beaucoup de pays du Sahel –, mais aussi de la transition énergétique. Le Maroc est très en pointe sur ces sujets-là, la France aussi», assure Christophe Lecourtier. Travailler avec le Maroc permettrait d’être «encore plus efficace avec les pays concernés», ajoute-t-il.

Qu’il s’agisse d’une crise ou juste de «petites turbulences», la France et le Maroc vivent une période charnière. L’ambassadeur de France fraîchement nommé a la lourde tâche d’œuvrer à la réconciliation, il se dit enthousiasmé par son nouveau poste. «Il y a énormément de choses à faire pour construire l'avenir de la présence française au Maroc, l'avenir de la relation bilatérale et avec modestie l'avenir du Maroc. Il y a tellement de perspectives d'évolution dans ce pays. C’est une mission très exaltante!»

Sur un plan plus personnel, le diplomate ne cache pas son attachement pour le Maroc: «C’est un pays que j'aime depuis longtemps, mais que je réapprends à voir à la fois avec les yeux d’ambassadeur mais aussi avec le cœur!»

 


Le musée de Jeddah organise un spectacle culturel pour mettre à l'honneur le patrimoine

Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
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  • Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.
  • L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne.

JDEDDAH : Le musée du centre Tariq Abdulhakim de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite.

Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.

Les festivités ont débuté par un accueil des visiteurs avec du café saoudien traditionnel, servi en quatre variétés distinctes, conformément aux directives de la Journée de la fondation.

Tayeb Abdullh Altayeb, directeur du musée du centre Tariq Abdulhakim, a déclaré : « L'idée est de célébrer notre nation et ses composantes culturelles, que nous reflétons à travers les différentes offres du musée. Notre principal objectif est de préserver le patrimoine musical et les arts du spectacle saoudiens.

« Tariq Abdulhakim était lui-même un champion de la culture. Il a soutenu la création de la fanfare militaire et a remporté un prix de l'UNESCO pour la préservation de l'identité saoudienne. Il est normal que, à l'occasion de la Journée de la fondation, nous soulignions ses efforts et que nous alignions notre secteur culturel sur la Vision 2030. »

Un responsable du musée a déclaré : « Nous voulons nous assurer que tout le monde a accès aux aspects culturels de l'Arabie saoudite, en particulier lors de la Journée de la fondation. Notre mission est d'être un centre d'activation à faible coût, offrant des programmes pour le public et les enfants afin de les éduquer sur notre patrimoine et nos traditions. »

Les responsables ont noté que le musée sert également de plateforme aux groupes traditionnels, aux artistes et aux écoles pour présenter leurs arts, et ont ajouté que les espaces du musée sont conçus pour accueillir tous les âges, y compris les personnes handicapées.

La journée d'ouverture de la célébration comprenait un défilé artistique interactif et un atelier d'arts du spectacle alliant artisanat et performances en direct. L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne. L'exposition présentait des vêtements traditionnels provenant des principales régions du Royaume, offrant ainsi aux visiteurs un aperçu de l'histoire et de la civilisation de l'Arabie saoudite.

Sari Salem Hariri, cofondateur et directeur général d'Al-Mugasap, a déclaré : « Nous avons sélectionné des vêtements traditionnels provenant de diverses régions du Royaume. Ils ont été exposés dans des boîtes spéciales pour mettre en valeur la beauté et l'élégance de leurs motifs, ajoutant ainsi de la valeur à notre patrimoine culturel. »

L'événement comprenait également plusieurs sections consacrées à la nourriture traditionnelle et à l'artisanat, ainsi que des jeux interactifs, des spectacles musicaux en direct et une chorale scolaire qui a interprété avec enthousiasme des chansons nationales, symbolisant ainsi l'attachement de la jeune génération au patrimoine du Royaume.

Des artistes traditionnels de tout le Royaume, dont un groupe de Taif, dont Tariq Abdulhakim a été membre, ont également participé à l'événement.

Khalid Jammali, manager du groupe, a déclaré à Arab News : « C'est l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite : « Il s'agit de l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite. Nous sommes ici pour représenter la région de Najd, et Tariq Abdulhakim a joué un rôle majeur dans la création de cet héritage. Ses idées ont permis d'élever la qualité et les normes de ces spectacles ».

La célébration s'achèvera par un concert sur le patrimoine national le 23 février, avec un mélange de chansons nationales traditionnelles et modernes. Cette grande finale réunira des artistes et des créateurs de divers domaines, créant un pont entre le passé et le présent tout en célébrant la riche histoire du Royaume et sa vision de l'avenir.

Ghada Shehri, une visiteuse, a déclaré : « L'événement n'était pas seulement divertissant, mais aussi profondément éducatif. J'ai habillé mes enfants avec des vêtements traditionnels saoudiens et ils étaient ravis de voir d'autres personnes habillées de la même manière.

« C'était une occasion merveilleuse de leur faire découvrir notre patrimoine et notre culture de façon amusante et attrayante. La promenade de la mode traditionnelle a été un moment fort pour nous. En voyant les différents styles vestimentaires régionaux, mes enfants ont pris conscience de la diversité de notre Royaume.

Salman Mohammed, un autre visiteur, a déclaré : « Le musée a fait un travail incroyable en présentant le patrimoine saoudien à travers la musique, la nourriture et l'art. Mes enfants ont été particulièrement fascinés par le spectacle de la chorale de l'école. Cela m'a fait chaud au cœur de les voir si engagés et curieux de notre culture. »

Nawwaf Al-Harbi, propriétaire de Dokhan Ahjar Precious Metals and Gemstones, a présenté l'art du polissage des pierres précieuses, avec des pierres provenant de diverses régions d'Arabie saoudite, à l'occasion de la Journée de la fondation.

« Nous polissons ces pierres pour les sertir dans de l'or ou de l'argent, afin de mettre en valeur la beauté des pierres précieuses naturelles de La Mecque, de Médine et d'ailleurs. Notre objectif est de faire découvrir cet artisanat traditionnel et nous nous engageons à transmettre le savoir-faire à un large public », a-t-il déclaré.

Les visiteurs peuvent s'inscrire à l'avance via la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les dirigeants félicitent le roi et le prince héritier saoudiens à l'occasion de la Journée de la fondation

L'Arabie saoudite a déclaré le 22 février comme date officielle pour célébrer la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Dossier : AFP)
L'Arabie saoudite a déclaré le 22 février comme date officielle pour célébrer la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Dossier : AFP)
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  • Les dirigeants arabes ont félicité le roi Salmane ben Abdulaziz et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite à l'occasion de la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite

RIYAD : Les dirigeants arabes ont félicité le roi Salmane ben Abdulaziz et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite à l'occasion de la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite.

L'émir du Koweït, le cheikh Meshal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, a envoyé un câble de félicitations au roi et au prince héritier saoudiens à l'occasion de la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cheikh Meshal a fait l'éloge des réalisations remarquables de l'Arabie saoudite dans divers domaines, qui ont renforcé sa position régionale et mondiale.

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jassim Mohammed al-Budaiwi, a également félicité les dirigeants saoudiens à cette occasion, déclarant que cette journée occupe "une place spéciale et précieuse pour le peuple du Royaume d'Arabie saoudite, et qu'elle est le témoin vivant de son grand héritage et de ses impressionnantes réalisations".

Les dirigeants des Émirats arabes unis ont également envoyé des câbles de félicitations aux dirigeants saoudiens à l'occasion de la Journée de la fondation.

L'Arabie saoudite a déclaré le 22 février comme date officielle pour célébrer la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. Cette journée remonte à trois siècles, lorsque le premier État saoudien a été créé en 1727 sous la direction de l'imam Muhammad ben Saud.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La KSGAAL lance un rapport sur la statut mondial de l'enseignement de la langue arabe

Khaled Al-Qousi, directeur du département des politiques linguistiques à la KSGAAL, a prononcé un discours lors du colloque international sur la situation de l'enseignement de l'arabe dans le monde, qui s'est achevé mercredi à Paris. (Photo Fournie/KSGALL)
Khaled Al-Qousi, directeur du département des politiques linguistiques à la KSGAAL, a prononcé un discours lors du colloque international sur la situation de l'enseignement de l'arabe dans le monde, qui s'est achevé mercredi à Paris. (Photo Fournie/KSGALL)
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  • Ce rapport a été publié lors d'un symposium international de deux jours sur l'état de l'enseignement de la langue arabe, les 18 et 19 février, au siège de l'UNESCO à Rabat.
  • Le rapport « représente une étape importante vers l'établissement d'une base de connaissances complète sur l'enseignement de la langue arabe.

RIYAD : L'Académie mondiale Roi Salman pour la langue arabe et l'Organisation islamique mondiale pour l'éducation, les sciences et la culture (ICESCO) ont publié un rapport intitulé « Le statut de l'enseignement de la langue arabe dans le monde ».

Le lancement du rapport a eu lieu lors d'un symposium international de deux jours sur le statut de l'enseignement de la langue arabe, les 18 et 19 février, au siège de l'ICESCO à Rabat.

Abdullah Al-Washmi, secrétaire général de la KSGAAL, a déclaré dans un communiqué de presse que le rapport s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'académie pour promouvoir l'enseignement de l'arabe dans le monde entier et « pour faire évoluer l'enseignement de l'arabe en tant que deuxième langue à l'échelle mondiale ». 

Il « se concentre sur l'élaboration de politiques et de stratégies qui élèvent les normes d'enseignement tout en menant une évaluation approfondie des établissements d'enseignement de l'arabe » et « vise à élargir la portée de la langue, à surmonter les principaux défis et à favoriser des partenariats plus solides avec les organisations régionales et internationales qui se consacrent à l'enseignement de l'arabe », a ajouté M. Al-Washmi.

Le rapport « représente une étape importante vers l'établissement d'une base de connaissances complète sur l'enseignement de la langue arabe et servira de référence clé pour les décideurs politiques et les institutions académiques dans l'élaboration de programmes d'études et de programmes éducatifs », a-t-il poursuivi.

Salim M. AlMalik, directeur général de l'UNESCO, a salué la « vision pionnière de l'Arabie saoudite dans la promotion de la langue arabe et sa mission de préservation et de promotion de son statut ».

Dans le communiqué de presse, il a déclaré : « Le renforcement de la langue arabe dans son contexte islamique et sur la scène mondiale est un devoir commun et une responsabilité historique qui exigent des efforts unifiés et une collaboration soutenue.

Selon le communiqué de presse, il s'agit du premier rapport à évaluer « les réalités de l'enseignement de la langue arabe dans les pays non arabophones ». Il fournit une « analyse approfondie » de plus de 300 établissements d'enseignement dans 30 pays, comprend une analyse des perspectives d'emploi des diplômés et « identifie les principaux défis auxquels l'enseignement de la langue arabe est confronté et propose des solutions pratiques pour améliorer les politiques éducatives et renforcer la coordination entre les parties prenantes concernées ».

Mahmoud Al-Mahmoud, chef du secteur de la planification et de la politique linguistique à la KSGAAL, a déclaré à Arab News que le rapport visait à « provoquer un changement de paradigme dans l'enseignement de l'arabe en tant que seconde langue », ajoutant qu'il fournirait « aux institutions éducatives, aux chercheurs et aux parties prenantes concernées l'occasion de renforcer les domaines qui ont besoin d'être développés ». 

Khaled Al-Qousi, directeur du département des politiques linguistiques à la KSGAAL, a déclaré que le rapport comprenait des recherches sur les perspectives d'emploi et les taux d'embauche des diplômés des programmes de langue arabe dans divers pays, et qu'il évaluait « l'accessibilité des opportunités d'emploi pour les diplômés de ces programmes sur le marché du travail mondial ». 

Selon le communiqué de presse, les résultats « soulignent la nécessité de favoriser les partenariats stratégiques entre les programmes de langue arabe et les secteurs clés, notamment l'éducation, la diplomatie, le commerce et les médias, afin de s'assurer que les diplômés puissent tirer pleinement parti de ces opportunités ».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com