Des poireaux plutôt que de la viande ? L'inflation s'installe dans le quotidien des Français

Sur cette photo d'archives prise le 3 novembre 2022, des articles alimentaires et des achats sont placés sur le tapis roulant à la caisse d'un supermarché à Septemes-les-Vallons près de Marseille, dans le sud de la France. (Photo de Christophe Simon / AFP)
Sur cette photo d'archives prise le 3 novembre 2022, des articles alimentaires et des achats sont placés sur le tapis roulant à la caisse d'un supermarché à Septemes-les-Vallons près de Marseille, dans le sud de la France. (Photo de Christophe Simon / AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Des poireaux plutôt que de la viande ? L'inflation s'installe dans le quotidien des Français

  • Dans un pays jusque-là relativement protégé de l'inflation, la hausse des prix renoue avec des niveaux inédits depuis les années 1980: 6,2% en février, avec une hausse des prix alimentaires de 14,5% sur un an
  • L'inflation est aussi un dossier explosif de plus pour le gouvernement, s'ajoutant à la contestation du projet de réforme des retraites, qui prévoit le recul de l'âge de départ à 64 ans, avec une vaste journée de mobilisation prévue le 7 mars

PARIS : Une botte de poireaux plutôt que de la viande, une marque plutôt qu'une autre: les prix de l'alimentation atteignent des sommets en France où le gouvernement cherche à atténuer les répercussions sur le ticket de caisse des Français, dans un contexte social déjà tendu.

«Je ne travaille pas, je suis handicapé et (...) sur la nourriture, tout ce qui est viande, ça devient compliqué», dit Rachid Malek, «souvent à découvert» bancaire.

Dans son quartier de l'Est parisien, il voit de plus en plus de clients délaisser l'enseigne Monoprix, réputée plus haut de gamme de l'autre côté de la rue, au profit du Lidl, où les clients s'attendent à des prix plus bas.

«Ici, c'est toujours +blindé+» de monde, raconte-t-il.

Une tendance lourde alors que plus d'un tiers des personnes accueillies dans les banques alimentaires sont, depuis l'automne, des nouvelles venues, selon une étude de l'institut de sondage CSA.

«C'est un choc très difficile à absorber, parce qu'on n'a pas l'habitude de l'inflation», qui était très limitée depuis plusieurs décennies, remarque Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à Ostrum Asset Management.

Dans un pays jusque-là relativement protégé de l'inflation, la hausse des prix renoue avec des niveaux inédits depuis les années 1980: 6,2% en février, avec une hausse des prix alimentaires de 14,5% sur un an.

Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, l'inflation alimentaire a dépassé celle de l'énergie. Or les Français consacrent à l'alimentation une part de leur budget deux fois plus importante qu'aux dépenses énergétiques, selon l'Insee.

Dans la zone euro, l'inflation sur un an a baissé pour le quatrième mois consécutif en février, à 8,5%. Mais là aussi, pour la première fois depuis deux ans, les prix de l'alimentation sont devenus le premier moteur de l'inflation.

«Sur l'alimentaire, sur le prix des biens, sur le prix des services, il y a des augmentations et pas du tout de bouclier tarifaire» en France, le plafonnement mis en place par le gouvernement pour limiter la hausse des prix de l'énergie pour les consommateurs, détaille M. Waechter. Désormais, de plus en plus, «il faut faire des arbitrages» sur sa consommation.

- Panier anti-inflation -

Dans son chariot, «une botte de poireaux et une salade» achetées sur le marché plutôt qu'en grande surface, «parce que c'est cher», et pas de viande, sauf «quand mes filles viennent me voir», décrit Christine Retsch, 68 ans, travailleuse sociale à la retraite vivant dans le Cher (centre de la France).

«Je réduis au maximum les dépenses, même s'il y a des moments de blues où je vais m'acheter du chocolat ou des chips, en sachant que ce n'est pas bien...», admet-elle, interrogée par l'AFP.

L'inflation est aussi un dossier explosif de plus pour le gouvernement, s'ajoutant à la contestation du projet de réforme des retraites, qui prévoit le recul de l'âge de départ à 64 ans, avec une vaste journée de mobilisation prévue le 7 mars.

Pour apaiser les tensions, le gouvernement espère finaliser d'ici à la mi-mars un dispositif de soutien au budget des ménages.

Parmi les mesures envisagées, un panier-inflation proposé par la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, qui a assuré mercredi que cette proposition, objet de nombreuses critiques, n'avait pas été définitivement écartée.

Agir sur les prix alimentaires «est plus compliqué» que de plafonner le prix de l'électricité «car il y a beaucoup plus de fournisseurs», rappelle M. Waechter, qui évoque également «une problématique de qualité» des produits retenus pour un tel panier et donc «une question de santé publique».

En attendant, le prix du panier de courses va encore grimper: c'est la seule certitude à l'issue des négociations commerciales entre supermarchés et industrie agroalimentaire qui ont pris fin mercredi soir, chacun s'accordant pour prédire une hausse de l'ordre de 10% qui se répercutera tôt ou tard sur les consommateurs.


56 projets annoncés à Choose France, avec la perspective de 10 000 créations d'emplois

Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse
  • Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français

PARIS: Avec une moisson "record" selon l'Elysée de 56 projets pour 15 milliards d'euros, et la perspective de 10.000 emplois créés, les annonces du 7ème sommet Choose France lundi touchent aux domaines-phares de l'intelligence artificielle, de la décarbonation, mais aussi de la santé et de la finance

IA: Microsoft et Amazon en pointe

Sept projets portent sur ce domaine.

Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse et l'agrandissement d'autres à Paris et Marseille. Il veut aussi former un million de Français à l'intelligence artificielle et 2.500 start-up dans leur adoption de l'IA.

Amazon annonce plus de 1,2 milliard d'euros d'investissements permettant de créer plus de 3.000 emplois directs en CDI. Ils visent à renforcer son réseau logistique et soutenir le développement de l'infrastructure cloud d'Amazon Web Services (AWS).

Le Japonais Telehouse, leader mondial des data-centers à forte connectivité, allouera 1 milliard d'euros pour construire et opérer trois nouveaux data-centers éco-responsables dans le sud et en Ile-de-France (100 emplois).

Décarbonation: engrais, frites, terres rares

Onze projets sont annoncés au sommet.

FertigHy (Espagne) veut investir 1,3 milliard d'euros à Languevoisin (Somme) dans une usine d'engrais qui réduirait fortement les rejets de dioxyde de carbone.

Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français, dans le Pas-de-Calais et la Marne.

Le groupe chimique belge Solvay consacrera 100 millions d'euros à reconvertir son usine de La Rochelle pour lancer la première phase d'une unité de production à grande échelle de terres rares, indispensables aux moteurs des voitures électriques.

Mobilité verte

Dix annonces concernent ce secteur.

En particulier, l'allemand Lilium doit investir 400 millions d'euros en Nouvelle-Aquitaine pour produire un avion régional électrique et reconditionner les batteries de cet avion. 850 emplois seraient créés.

Le groupe européen Skeleton Technologies compte investir 600 millions d'euros et créer 300 emplois pour développer à Toulouse des batteries de nouvelle génération puis les construire.

La start-up suisse KL1 compte implanter une usine de raffinage de nickel à Blanquefort (Gironde), pour 300 millions d'euros, représentant 200 emplois.

Le seul investisseur indien du sommet, Motherson, mettra 150 millions d'euros dans AD Industries (aérospatial) à Brive-la-Gaillarde (Corèze).

 


Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi s’associent pour augmenter le nombre de visiteurs

Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
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  • Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes
  • L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme

DJEDDAH: Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi sont convenus de travailler ensemble pour augmenter le nombre de croisiéristes internationaux dans la ville tout en préservant son intégrité culturelle et historique.

Le programme, mis en place en 2018 sous les auspices du ministère de la Culture, supervise diverses initiatives au sein de la région dite «historique» de Djeddah dans le but de la promouvoir en tant que centre culturel.

Cruise Saudi appartient au Fonds public d’investissement et gère les services et les infrastructures en lien avec les croisières, y compris le développement de terminaux et l’organisation d’excursions à terre.

Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes.

Les deux parties ont signé un protocole d’accord pour stimuler l’activité économique et promouvoir la région, en utilisant l’expertise du secteur privé pour améliorer l’expérience des visiteurs.

L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme qui seraient bénéfiques pour l’ensemble de la communauté.

«Le secteur du tourisme connaît une période de croissance et de prospérité, ce qui contribue à renforcer la présence du Royaume sur la carte touristique mondiale, conformément à l’initiative Vision 2030», déclare Abdelaziz ben Ibrahim al-Issa, directeur général du Programme du quartier historique de Djeddah.

«Notre partenariat stratégique avec Cruise Saudi vise non seulement à stimuler la croissance économique, mais également à participer activement à la régénération du quartier. Nous nous engageons à protéger le patrimoine matériel et immatériel qui a valu au quartier son classement sur la liste de l’Unesco.»

Lars Clasen, PDG de Cruise Saudi, soutient: «Ce partenariat est essentiel dans la régénération stratégique et la durabilité du quartier. Grâce à cette alliance, nous nous engageons à présenter aux touristes de Cruise Saudi une expérience inspirante au moyen du patrimoine enrichi du quartier.»

«Le quartier historique de Djeddah est l’une de nos destinations les plus populaires en termes d’excursions terrestres et nous constatons à quel point les voyageurs internationaux aiment explorer ses sites historiques uniques à travers les visites et les expériences que nous proposons.»

«Ce protocole d’entente représente notre vision commune et marque une nouvelle étape passionnante, ouvrant la voie à des efforts de collaboration pour attirer davantage de visiteurs vers cette destination enchanteresse tout en protégeant son patrimoine et son authenticité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le groupe Emirates annonce un bénéfice annuel record de 5,1 milliards de dollars

L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
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  • Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024
  • La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional

DUBAÏ: Le groupe Emirates, basé à Dubaï et propriétaire de la compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient, a annoncé lundi un bénéfice net annuel record de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 71% par rapport à l'année précédente.

Le fleuron de l'émirat du Golfe a "placé la barre très haut en réalisant une nouvelle performance record" sur l'exercice 2023-2024 clos fin mars, s'est félicité son PDG, Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum, dans un communiqué, en soulignant "la forte demande de transport aérien et de services liés aux voyages dans le monde".

Le groupe avait déjà dégagé un profit record l'année dernière, de 3 milliards de dollars, après deux années de fortes pertes dues à la crise du Covid-19.

En pleine pandémie, Emirates avait enregistré des pertes annuelles record de 5,5 milliards de dollars en 2020-2021, ramenées à 1,1 milliard de dollars l'exercice suivant. Ces pertes ont été effacées par les bénéfices cumulés ces deux dernières années, a souligné le communiqué.

A elle seule, la compagnie aérienne a engrangé 4,7 milliards de dollars de profits cette année, en hausse de 63% sur un an. Le groupe détient également Dnata, une entreprise de services à l'aéroport de Dubaï, dont les bénéfices ont été multiplié par quatre, à 400 millions de dollars.

La situation financière du groupe "nous place aujourd'hui dans une position solide" et "nous permet d'investir pour offrir des produits et des services encore meilleurs et une plus grande valeur ajoutée", a ajouté son patron.

Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024 dans "de nouveaux avions, installations, équipements, entreprises et technologies de pointe pour soutenir ses plans de croissance", selon le communiqué.

Emirates devrait recevoir 10 nouveaux avions Airbus de type A350 en 2024-2025, mais la compagnie est confrontée aux retards de livraisons de l'avionneur américain Boeing auquel elle a commandé au total 205 appareils 777X.

«Environnements volatils»

La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional marqué par plus de sept mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum a néanmoins dit s'attendre "à ce que la demande des clients pour le transport aérien et les voyages reste forte dans les mois à venir", malgré les risques liés notamment aux "environnements volatils provoqués par des changements socio-politiques".

Pour soutenir la croissance de son transport aérien, Dubaï a annoncé la construction d'un nouveau terminal de passagers à l'aéroport Al-Maktoum, pour un montant de plus de 34,8 milliards de dollars.

Cet aéroport situé à une cinquantaine de km du centre de Dubaï accueille depuis 2010 une petite partie du trafic, mais sa capacité est appelée à croître pour atteindre 260 millions de passagers par an.

Il doit prendre la relève de l'aéroport international de Dubaï (DXB), dont la capacité maximale est de 120 millions de passagers, et dont la situation, au centre de l'émirat empêche toute extension.

Selon cheikh Ahmed ben Saeed Al-Maktoum, qui est également le président de Dubaï Aviation City Corporation, la première phase du projet sera achevée d'ici 10 ans, et permettra "d’accueillir 150 million de passagers par an".