BUDAPEST: Le Parlement hongrois a entamé mercredi le débat sur l'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède, mais l'issue du vote paraît désormais incertaine du fait des inquiétudes du parti au pouvoir.
Selon le site internet du Parlement, la décision sur la ratification initialement prévue entre le 6 et le 9 mars est désormais fixée au plus tôt au 20 mars.
D'ici là, une délégation de députés est attendue dans les pays nordiques.
Il s'agit "de dissiper leurs préoccupations", a déclaré en début de semaine le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie suédoise Tobias Billstrom.
Si Viktor Orban se dit toujours officiellement favorable à un élargissement de l'alliance atlantique, "des députés ne sont pas très enthousiastes", selon le Premier ministre nationaliste.
Avec son allié démocrate-chrétien KDNP, sa formation, le Fidesz, détient une majorité des deux tiers au Parlement et des doutes ont commencé à émerger la semaine dernière.
Certains s'inquiètent du fait "qu'il y aura une frontière directe entre la Russie et la Finlande de plus de 1.000 km", ce qui présente un risque d'escalade, avait expliqué M. Orban vendredi lors d'un entretien radiophonique.
D'autres dénoncent les critiques récurrentes, "les mensonges flagrants" répandus par les Suédois et les Finlandais sur la situation démocratique en Hongrie.
L'opposition accuse le gouvernement d'user de l'organisation de ce débat interne au Fidesz comme d'une tactique pour retarder la ratification, alors que Viktor Orban est soucieux de maintenir des liens avec Moscou malgré la guerre.
"C'est une excuse très superficielle. D'habitude, vous demandez la permission à M. Orban pour poser une question" parlementaire, a ironisé la députée Agnes Vadai en s'adressant aux élus du parti au pouvoir.
Avec l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande et la Suède ont candidaté à l'Otan en mai 2022.
Les deux pays ont décidé de tourner la page de leur politique de non-alignement militaire en vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de neutralité contrainte ou choisie.
La Hongrie est le seul membre de l'Otan avec la Turquie à ne pas avoir encore ratifié leur entrée.