Otan: la Finlande fait un pas de plus pour adhérer sans la Suède

Le parlement finlandais tiendra un débat final sur l'adhésion à l'OTAN le 28 février 2023, avant ses élections générales et même avant les ratifications de la Turquie et de la Hongrie, augmentant la probabilité que la Suède soit laissée pour compte. (AFP).
Le parlement finlandais tiendra un débat final sur l'adhésion à l'OTAN le 28 février 2023, avant ses élections générales et même avant les ratifications de la Turquie et de la Hongrie, augmentant la probabilité que la Suède soit laissée pour compte. (AFP).
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Publié le Mardi 28 février 2023

Otan: la Finlande fait un pas de plus pour adhérer sans la Suède

  • Les 200 députés du Parlement finlandais, l'Eduskunta, ont entamé leurs débats mardi sur le projet de loi d'adhésion à l'Otan, avec un vote mercredi attendu vers 12H00 GMT
  • La Finlande avait jusqu'ici affiché sa volonté d'adhérer en même temps que la Suède. Mais les grandes difficultés de Stockholm avec Ankara, qui ont culminé en janvier avec une série d'incidents diplomatiques, ont changé la donne

HELSINKI: Voter à l'avance pour entrer le plus vite possible: la Finlande a entamé mardi son débat final au Parlement sur l'adhésion à l'Otan, sans attendre les derniers oui impératifs de la Turquie et de la Hongrie.

Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki veut éviter tout vide politique pour pouvoir prendre le train de l'Otan en marche, une fois l'accord d'Ankara et de Budapest obtenu.

Y compris, si nécessaire, sans attendre la Suède voisine, candidate elle aussi depuis l'an dernier mais confrontée pour l'instant à un veto turc.

Les 200 députés du Parlement finlandais, l'Eduskunta, ont entamé leurs débats mardi sur le projet de loi d'adhésion à l'Otan, avec un vote mercredi attendu vers 12H00 GMT.

La session parlementaire coïncide avec la visite en Finlande du secrétaire général de l'Otan pour des rencontres avec les principaux dirigeants du pays nordique de 5,5 millions d'habitants.

Pour Jens Stoltenberg, "le temps est venu" pour Ankara et Budapest de ratifier, a-t-il réaffirmé. "Tant la Finlande que la Suède ont accompli ce qu'elles avaient promis" à la Turquie, a estimé le chef de l'Otan.

Comme lors d'un vote préliminaire en mai dernier, qui avait débouché sur un plébiscite de 188 voix sur 200, l'issue du scrutin parlementaire ne fait aucun doute, avec un soutien quasi unanime des partis, y compris ceux qui étaient encore défavorables à l'Otan il y a un an.

Seule une poignée de députés d'extrême gauche et d'extrême droite devrait voter contre, invoquant notamment le manque d'assurances sur le fait qu'aucune arme nucléaire ne serait placée sur le territoire finlandais.

"Cette décision et cette loi ne changent pas la position de la Finlande concernant les armes nucléaires", a répondu le ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto.

Avec l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande et la Suède ont décidé de tourner la page de leur politique de non-alignement militaire en vigueur depuis les années 1990, elle-même héritée de décennies de neutralité contrainte ou choisie, en candidatant à l'Otan en mai 2022.

Vingt-huit des 30 membres de l'alliance, dont les Etats-Unis, ont déjà ratifié l'entrée des deux pays nordiques.

Restent la Hongrie, connue pour ses positions plus ambiguës vis-à-vis de Moscou, et la Turquie, qui se veut médiatrice du conflit en Ukraine et règle de vieux litiges avec la Suède, principalement sur le cas de militants kurdes vivant dans le pays nordique.

La Finlande avait jusqu'ici affiché sa volonté d'adhérer en même temps que la Suède. Mais les grandes difficultés de Stockholm avec Ankara, qui ont culminé en janvier avec une série d'incidents diplomatiques, ont changé la donne.

Même M. Stoltenberg a reconnu début février que le plus important n'était pas que les pays entrent ensemble dans l'Otan, mais que leur adhésion se fasse le plus vite possible.

Finlande et Suède séparées 

La Turquie a elle confirmé lundi qu'elle pourrait dissocier la ratification de la Finlande de celle de la Suède.

Quant à la Hongrie, elle n'a jamais jusqu'ici évoqué de contreparties à sa ratification, mais celle-ci, attendue en mars, est toujours nimbée d'incertitudes.

L'adoption de la loi finlandaise ne signifie pas qu'Helsinki entrera automatiquement après les ratifications hongroise et turque.

Mais elle fixe un calendrier clair: après l'adoption, le président finlandais Sauli Niinistö a trois mois maximum pour la signer à son tour.

Ce dernier a déjà dit qu'il le ferait "dès l'adoption". "S'il y a des raisons pratiques, je peux attendre (...) mais pas au-delà des élections du 2 avril".

Ensuite, conformément aux usages de l'Otan, il faut envoyer les instruments d'accession à Washington "dans les quelques semaines tout au plus", a expliqué le chancelier de la Justice Tuomas Pöysti.

Une majorité de Finlandais (53%) veulent entrer dans l'Otan sans attendre la Suède, selon un sondage publié début février.

La Finlande était suédoise jusqu'en 1809, avant de devenir un grand duché russe jusqu'à son indépendance lors de la révolution bolchévique de 1917.

Le pays nordique, soumis à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.

De grandes clôtures vont être installées sur des portions de la ligne de 1.340 kilomètres, en conséquence des tensions avec la Russie.

Le chantier, qui doit durer plus de trois ans et coûter 380 millions d'euros, a commencé ce mardi et doit s'étaler jusqu'en 2026, ont annoncé les garde-frontières.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.