La rivalité avec la Chine, question «existentielle» pour des parlementaires américains

Le président Mike Gallagher préside la première audience du comité restreint de la Chambre des États-Unis sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois, dans l'immeuble de bureaux de Cannon House le 28 février 2023 à Washington, DC. (AFP)
Le président Mike Gallagher préside la première audience du comité restreint de la Chambre des États-Unis sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois, dans l'immeuble de bureaux de Cannon House le 28 février 2023 à Washington, DC. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

La rivalité avec la Chine, question «existentielle» pour des parlementaires américains

  • Conseiller Chine sous l'administration Trump, Matthew Pottinger a souligné l'importance pour Pékin de la guerre d'influence, assurant que Xi Jinping voit la propagande comme une «arme magique»
  • La commission doit travailler sur les nombreuses menaces posées par la puissance chinoise dans les domaines économiques, technologiques et militaires

WASHINGTON: Une nouvelle commission du Congrès américain dédiée à la rivalité avec la Chine a tenu mardi sa première audition publique, les parlementaires soulignant la menace "existentielle" que constitue selon eux le parti au pouvoir à Pékin.

La commission de la Chambre des représentants "sur la compétition stratégique entre les Etats-Unis et le parti communiste chinois", composée d'élus républicains et démocrates, se voit comme une force de lutte contre l'influence du géant asiatique.

Cette audition intervient après que de récents différends entre les deux premières économies de la planète ont émaillé leurs relations, Washington accusant Pékin d'envisager la livraison d'armes létales à la Russie en guerre, quelques semaines après l'épisode du ballon chinois abattu par un chasseur américain.

L'audition a été brièvement interrompue par une manifestante qui, depuis les bancs du public, s'est élevée avec un t-shirt "La Chine n'est pas notre ennemi". Alors qu'elle était expulsée, un autre a crié "cette commission est une démonstration de force, ça n'a rien à voir avec la paix", avant d'être lui-même mis dehors.

Après la Commission, le Parlement européen interdit TikTok à son personnel

Le Parlement européen a informé mardi son personnel qu'il interdisait le réseau social chinois TikTok sur les appareils professionnels, invoquant des inquiétudes en matière de sécurité des données, après une mesure similaire de la Commission européenne jeudi dernier.

La présidente du Parlement, Roberta Metsola, et le secrétaire général, Alessandro Chiocchetti, ont décidé que l'application TikTok ne pourrait plus être utilisée sur les appareils professionnels, comme les ordinateurs, téléphones mobiles ou tablettes, à compter du 20 mars.

"A cette date, l'accès internet au réseau social depuis les ordinateurs du Parlement sera bloqué", est-il précisé dans un courrier de la Direction générale de l'innovation et du support technologique (DG ITEC) du Parlement à l'attention des quelque 8.000 fonctionnaires et agents de l'institution.

Par ailleurs, il est aussi "fortement" recommandé aux membres du personnel de retirer TikTok de leurs appareils personnels.

La Commission européenne avait annoncé la semaine dernière que son personnel avait jusqu'au 15 mars au plus tard pour désinstaller l'application de leurs appareils professionnels. Une mesure similaire doit être prise par le Conseil européen, l'instance représentant les 27 Etats membres.

Ces interdictions surviennent alors que TikTok, dont la société mère ByteDance est chinoise, fait l'objet d'une surveillance croissante des Occidentaux en raison de craintes que Pékin puisse accéder aux données des utilisateurs à travers le monde.

Bruxelles emboîte le pas à Washington. Aux États-Unis, une loi ratifiée par le président Joe Biden début janvier interdit le téléchargement et l'utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l'État fédéral américain.

Une vingtaine d'États américains ont pris une mesure de ce type pour leurs propres employés. Et, au Congrès, un projet de loi en discussion pourrait même aboutir à l'interdiction totale de l'application aux Etats-Unis.

Dans l'UE, ByteDance fait l'objet d'une enquête de l'autorité irlandaise de protection de la vie privée, qui le soupçonne d'enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.

TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes.

Mais le groupe nie farouchement tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.

Pour H.R. McMaster, ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, cette perturbation illustre le besoin pour le Congrès américain de révéler "la nature véritable de l'agression" menée par le parti au pouvoir à Pékin.

"Ce n'est pas un sympathique match de tennis", a prévenu dans son introduction le président de la commission, l'élu républicain Mike Gallagher.

"Il s'agit d'une lutte existentielle sur la manière de vivre la vie au 21e siècle", a-t-il déclaré.

Conseiller Chine sous l'administration Trump, Matthew Pottinger a souligné l'importance pour Pékin de la guerre d'influence, assurant que le président Chinois Xi Jinping voit la propagande comme une "arme magique". "Mais cette magie s'essouffle peu à peu", a-t-il affirmé aux élus du Congrès.

La commission doit travailler sur les nombreuses menaces posées par la puissance chinoise dans les domaines économiques, technologiques et militaires.

La Chine était au menu de multiples réunions ce mardi sur la colline du Capitole à Washington, soulignant sa centralité dans les débats de politique étrangère.

La commission des Affaires étrangères de la chambre basse a débattu d'un projet de loi porté par les républicains qui donnerait l'autorité au président Joe Biden pour bannir complètement TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, aux Etats-Unis.

Et une commission dédiée aux questions scientifiques s'interrogeait également sur l'impact de la compétition chinoise sur la R&D aux Etats-Unis.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.