PARIS: Emmanuel Macron a annoncé samedi qu'il se rendrait en Chine "début avril", en appelant Pékin à "aider à faire pression sur la Russie" afin de "stopper l'agression" et "bâtir la paix".
"Le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon", a salué le président français au lendemain de la publication par la Chine d'un document appelant à des pourparlers de paix et une "solution politique".
Emmanuel Macron, qui s'est exprimé en marge d'une visite au Salon de l'agriculture, a expliqué que cette paix n'était "possible que si elle passe par un arrêt de l'agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien".
Le président français a appelé Pékin à "ne livrer aucune arme à la Russie" et à "nous aider à faire pression sur la Russie pour qu'évidemment elle n'utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation".
La Chine cherche depuis quelques semaines à jouer un rôle de médiateur dans le conflit russo-ukrainien.
Dans son document en 12 points publié un an jour pour jour après l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, Pékin s'oppose clairement à tout recours à l'arme nucléaire.
Les autorités chinoises ont par ailleurs annoncé une visite d'Etat de mardi à jeudi du président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine, et qui avait prêté son territoire pour le lancement de l'offensive russe.
Partenaire stratégique de Moscou, la Chine s'était abstenue jeudi lors du vote d'une résolution par l'Assemblée générale de l'ONU exigeant un retrait "immédiat" des troupes russes. Samedi, elle entravait un communiqué commun du G20 Finances réuni en Inde, en raison de divergences sur l'Ukraine, selon plusieurs responsables au fait des discussions.
Réagissant au document chinois, Moscou a indiqué "partager les considérations de Pékin" tout en insistant sur la nécessité de "reconnaître les nouvelles réalités territoriales".
"Je veux croire que la Chine sera du côté d'un monde juste, c'est-à-dire de notre côté", a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a jugé "positive" l'implication de Pékin et dit prévoir une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping.
Le président américain Joe Biden a pour sa part estimé vendredi que les Etats-Unis n'ont "pour l'instant pas de preuve" de livraisons par la Chine d'armes à la Russie, en disant ne pas "anticiper d'initiative majeure de la part de la Chine pour fournir des armes à la Russie".