Ukraine: la Chine s'entremet pour des pourparlers de paix, Macron salue son engagement

Des membres du public assistent à un rassemblement de soutien à l'Ukraine sur la place de la République à Paris le 24 février 2023, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion militaire russe lancée contre l'Ukraine. (AFP)
Des membres du public assistent à un rassemblement de soutien à l'Ukraine sur la place de la République à Paris le 24 février 2023, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion militaire russe lancée contre l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Samedi 25 février 2023

Ukraine: la Chine s'entremet pour des pourparlers de paix, Macron salue son engagement

  • Proche partenaire de la Russie, la Chine s'était jusque-là gardée de prendre position à propos de l'invasion russe, entrée dans sa deuxième année
  • Se démarquant des doutes américains ou allemands, Emmanuel Macron a estimé que «le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon» et annoncé qu'il se rendrait à Pékin «début avril»

KIEV: La Chine, qui a appelé Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers de paix, a annoncé qu'elle allait recevoir le président bélarusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen de Moscou, suivi de son homologue français Emmanuel Macron qui a salué l'implication de Pékin.

Proche partenaire de la Russie, la Chine s'était jusque-là gardée de prendre position à propos de l'invasion russe, entrée dans sa deuxième année. Elle a avancé vendredi un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l'intégrité territoriale et s'oppose à tout recours de l'arme nucléaire.

Si les Occidentaux ont globalement accueilli cette intervention diplomatique chinoise avec scepticisme, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à "travailler" avec Pékin et annoncé son intention de rencontrer son homologue Xi Jinping.

La Russie a dit "apprécier" les efforts chinois, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l'annexion russe de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou.

Se démarquant des doutes américains ou allemands, Emmanuel Macron a estimé que "le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon" et annoncé qu'il se rendrait à Pékin "début avril".

Sur le terrain, l'Ukraine a dit surveiller l'activité de la flotte russe en mer Noire. Selon la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, les forces russes ont mobilisé neuf navires dont un lanceur de missiles: "depuis hier, ils ont doublé leur groupement ce qui pourrait indiquer des préparatifs pour une nouvelle expansion".

"Une alerte aérienne a déjà sonné à deux reprises aujourd'hui, sur tout le territoire de l'Ukraine et dans les régions méridionales", a-t-elle ajouté faisant état pour le moment d'activités de reconnaissance.

Le Parlement ukrainien a annoncé avoir voté vendredi l'accroissement à deux kilomètres de large d'une bande le long des frontières ukraino-russe et ukraino-bélarusse qui "sera concrètement un territoire miné".

Loukachenko mardi à Pékin 

Sur le front diplomatique, Pékin a annoncé une visite d'Etat de mardi à jeudi d'Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine. Le Bélarus a prêté son territoire pour le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine le 24 février 2022.

Le Kazakhstan, poids lourd économique d'Asie centrale, allié de la Russie mais qui maintenait jusqu'ici une position d'équilibre sur le conflit ukrainien, a apporté son soutien aux propositions chinoises.

M. Macron, dont le pays est membre du Conseil de sécurité de l'ONU, a estimé qu'une paix n'est "possible que si elle passe par un arrêt de l'agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien".

Le chef d'Etat français a appelé Pékin à "ne livrer aucune arme à la Russie" et à "nous aider à faire pression sur la Russie pour qu'évidemment elle n'utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation".

Partenaire stratégique de Moscou, la Chine s'était abstenue jeudi lors du vote d'une résolution par l'Assemblée générale de l'ONU exigeant un retrait "immédiat" des troupes russes. Samedi, elle entravait un communiqué commun du G20 Finances réuni en Inde, selon plusieurs responsables au fait des discussions.

Moscou a indiqué "partager les considérations de Pékin" tout en insistant sur la nécessité de "reconnaître les nouvelles réalités territoriales".

"Je veux croire que la Chine sera du côté d'un monde juste, c'est-à-dire de notre côté", a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Victoire inévitable»

M. Zelensky, devenu dans le monde entier le visage de la résistance ukrainienne, avait visé vendredi une "victoire inévitable" cette année contre la Russie.

Le numéro deux du Conseil de sécurité russe, l'ex-président Dmitri Medvedev avait également promis la "victoire", affirmant que la Russie était prête à aller jusqu'aux "frontières de la Pologne".

En visite à Kiev, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait annoncé l'arrivée des quatre premiers chars de combat Leopard 2, et que d'autres blindés arriveraient "dans quelques jours". De son côté, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a évoqué la livraison de quatre chars Leopard 2 supplémentaires à l'Ukraine, portant à huit sa contribution en la matière.

L'Union européenne a approuvé vendredi soir son dixième train de sanctions, destinées à frapper l'économie russe et des entreprises iraniennes accusées de soutenir son invasion. M. Zelensky a appelé samedi à encore "renforcer la pression" sur Moscou.

Outre de nouvelles restrictions des exportations russes vers l'UE pour 11 milliards d'euros, il prévoit le gel des avoirs de trois banques russes ainsi que de nombreuses entités dont des entreprises iraniennes accusées de fournir des drones à Moscou, selon des sources diplomatiques.

Les Etats-Unis avaient auparavant annoncé, en coordination avec les pays du G7, une nouvelle salve de sanctions, ciblant notamment des entreprises et personnes russes des secteurs du métal, des mines, des équipements militaires ou des semi-conducteurs.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »