Le jour anniversaire de l'invasion, l'Ukraine juge sa victoire « inévitable»

«Je suis fier de toi. Nous sommes tous, chacun et chacune, fiers de vous!», a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une cérémonie sur la place Sainte-Sophie à Kiev, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe (Photo, AFP).
«Je suis fier de toi. Nous sommes tous, chacun et chacune, fiers de vous!», a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une cérémonie sur la place Sainte-Sophie à Kiev, à l'occasion du premier anniversaire de l'invasion russe (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 25 février 2023

Le jour anniversaire de l'invasion, l'Ukraine juge sa victoire « inévitable»

  • Volodymyr Zelensky, devenu dans le monde entier le visage de la résistance ukrainienne, a fixé l'objectif de vaincre le géant russe « cette année»
  • A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée jeudi soir aux couleurs du drapeau ukrainien. A Berlin, la carcasse d'un char russe a été installée devant l'ambassade de Russie, le canon tourné vers celle-ci

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vendredi viser une "victoire inévitable" cette année contre la Russie, soutenu par de nombreux pays et par l'UE et le G7 qui ont annoncé un nouveau renforcement de leurs sanctions envers Moscou.

En Russie, le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a lui aussi promis la "victoire", affirmant que la Russie était prête à aller jusqu'aux "frontières de la Pologne".

Volodymyr Zelensky, devenu dans le monde entier le visage de la résistance ukrainienne, a fixé l'objectif de vaincre le géant russe "cette année".

"Si les partenaires tiennent parole et respectent les délais, une victoire inévitable nous attend", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Si le général (et chef d'état-major américain Mark) Milley souhaite qu'on repousse l'ennemi plus vite, il doit accélérer les livraisons d'armes", a-t-il ajouté, assis dans un fauteuil, vêtu d'un pull noir et d'un pantalon kaki, drapeau et armoiries de l'Ukraine derrière lui.

En visite à Kiev, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé plus tôt l'arrivée des quatre premiers chars de combat Leopard 2, et que d'autres blindés arriveraient "dans quelques jours".

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pour sa part annoncé que son pays allait livrer quatre chars Leopard 2 supplémentaires à l'Ukraine, portant à huit sa contribution en la matière.

La présidence suédoise de l'UE a par ailleurs indiqué que l'union avait approuvé vendredi soir un nouveau train de sanctions contre l'économie russe.

"Aujourd'hui, l'UE a approuvé un 10e train de sanctions qui comprend notamment des restrictions plus strictes en matière d'exportation de technologies et de biens à double usage, des mesures restrictives ciblées contre les personnes et les entités qui soutiennent la guerre, diffusent de la propagande ou livrent des drones utilisés par la Russie dans la guerre et des mesures contre la désinformation russe", a indiqué la présidence suédoise.

A Kiev, le président Zelensky a rendu hommage dans la matinée aux soldats ukrainiens sur le front et ceux tombés au combat, lors d'une cérémonie sur le parvis de la cathédrale Sainte-Sophie6

 Petit frère à la guerre

Des commémorations ont eu lieu localement, notamment à Boutcha, site d'un massacre de civils imputé aux troupes russes.

Galyna Gamoulets, 64 ans, est une habitante de cette banlieue de Kiev. "Le petit frère de mon mari est à la guerre, à Bakhmout (...) Il dit que c'est très dur", raconte-t-elle, en référence à cette ville de l'Est, théâtre d'une bataille acharnée depuis l'été.

Dans le monde, le ton était généralement à la solidarité avec l'Ukraine. Des manifestations ont été organisées dans de nombreuses villes.

L'assemblée générale de l'ONU a exigé jeudi à une majorité écrasante un retrait "immédiat" des troupes russes. Mais il y a eu des abstentions notables, à commencer par la Chine, partenaire stratégique de la Russie.

Les dirigeants de l'Otan, de la France, de l'Allemagne et de l'UE ont tous réitéré leur soutien à l'Ukraine. Le G7 a menacé de "coûts sévères" les pays qui continueraient à aider la Russie à contourner les sanctions.

A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée jeudi soir aux couleurs du drapeau ukrainien. A Berlin, la carcasse d'un char russe a été installée devant l'ambassade de Russie, le canon tourné vers celle-ci.

A Hollywood, une trentaine de stars ont transmis leur "amour" et adressé leurs prières à l'Ukraine.

"Nous pensons à vous, nous vous envoyons de l'amour, nous vous envoyons notre force, nos prières et vous gardons toujours dans nos cœurs", a déclaré l'actrice oscarisée Julia Roberts.

"Et la force sera toujours avec vous", a promis Mark Hamill, qui a joué le rôle de Luke Skywalker dans la saga "La Guerre des Etoiles".

 Guerre par procuration 

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi, en coordination avec les pays du G7, une nouvelle salve de sanctions, ciblant, entre autres, des entreprises et personnes russes des secteurs du métal, des mines, des équipements militaires ou des semi-conducteurs.

Interrogé sur ABCNews, le président américain Joe Biden a toutefois renouvelé son opposition à toute livraison "à ce stade" à l'Ukraine de chasseurs F-16, demandés par M. Zelensky.

La Chine a appelé à tenir des pourparlers de paix russo-ukrainiens, évoquant le respect de l'intégrité territoriale ukrainienne et des revendications sécuritaires russes. Une équation jusqu'ici impossible.

Les Occidentaux ont largement balayé cette initiative, mais M. Zelensky a jugé "nécessaire" de "travailler" avec Pékin et a dit prévoir une rencontre avec son homologue Xi Jinping.

Moscou a dit "apprécier" l'effort chinois, mais estimé que l'intégrité de l'Ukraine ne pouvait être respectée, jugeant que l'annexion revendiquée par Moscou de régions ukrainiennes était "une nouvelle réalité territoriale".

Vladimir Poutine a déclenché au petit matin du 24 février 2022 le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale.

Un an plus tard, des villes entières ont été détruites, une partie du pays est occupée et le bilan humain est de plus de 150.000 morts et blessés dans les deux camps selon des estimations occidentales. Quelque huit millions d'Ukrainiens ont été déplacés.

Passé le choc initial, l'armée ukrainienne a infligé une série de revers au Kremlin, repoussant l'envahisseur de Kiev, du nord, du nord-est et dans le sud. Avec l'hiver, le front s'est stabilisé, mais les deux camps préparent de nouvelles offensives.

Vladimir Poutine a accusé toute la semaine l'Occident de mener une guerre contre lui par procuration, tout en jurant de poursuivre "méthodiquement" son offensive.


Sur l'Ukraine, les pays du G7 cherchent à afficher une certaine unité

De gauche à droite, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne (UE), Takeshi Iwaya, ministre japonais des affaires étrangères, David Lammy, ministre britannique des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, Mélanie Joly, ministre canadienne des affaires étrangères, Marco Rubio, secrétaire d'État américain, Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, et Antonio Tajani, ministre italien des affaires étrangères, posent pour une photo lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à La Malbaie, au Québec, le 13 mars 2025. (AFP)
De gauche à droite, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne (UE), Takeshi Iwaya, ministre japonais des affaires étrangères, David Lammy, ministre britannique des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, Mélanie Joly, ministre canadienne des affaires étrangères, Marco Rubio, secrétaire d'État américain, Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, et Antonio Tajani, ministre italien des affaires étrangères, posent pour une photo lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à La Malbaie, au Québec, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Les chefs de diplomatie du G7 poursuivent jeudi soir leurs discussions pour parvenir à parler d'une même voix sur l'Ukraine malgré une approche américaine devenue plus conciliante à l'égard de Moscou
  • L'unité du groupe est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s'est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine

Charlevoix, Canada: Les chefs de diplomatie du G7 poursuivent jeudi soir leurs discussions pour parvenir à parler d'une même voix sur l'Ukraine malgré une approche américaine devenue plus conciliante à l'égard de Moscou avec Donald Trump.

Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères du Canada, pays hôte du G7, doit tenir une conférence de presse vendredi à 8H30 (12H30 GMT) pour le dernier jour des discussions.

L'unité du groupe - Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon - est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s'est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale avec ses proches alliés.

Le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Toshihiro Kitamura, a dit espérer que le G7 parvienne à une déclaration d'unité sur l'Ukraine.

"Si nous ne le faisons pas, cela ne fera que profiter à des pays comme la Chine et la Russie", s'est inquiété M. Kitamura.

Selon une source diplomatique à l'AFP, "il reste du travail" pour s'accorder malgré les désaccords. "Tout le monde s'observe, chacun reste sur ses positions mais sans se montrer offensif", a décrit cette même source.

Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les Etats-Unis.

- "Très fermes" -

L'Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral de trois jours des ministres des Affaires étrangères du G7 à Charlevoix, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.

Il intervient juste après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l'invasion russe.

Pendant la réunion du G7, Vladimir Poutine, dont le monde entier attendait la réponse, s'est dit depuis Moscou "pour" une trêve.

"Mais il y a des nuances" et des "questions importantes" à régler, a-t-il immédiatement temporisé, demandant à en discuter avec les Etats-Unis.

Washington presse Moscou d'accepter une trêve "sans conditions", comme gage de bonne volonté.

"Nous devons être très fermes sur le fait que tout cessez-le-feu ne peut être assorti de conditions", a renchéri la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dans une interview à CNN jeudi en marge du sommet.

"Si la Russie veut mettre fin à cette guerre, ils n'ont qu'à arrêter de bombarder l'Ukraine", a-t-elle souligné.

En ouvrant la session formelle du G7, Mélanie Joly a appelé les puissances à "continuer à soutenir l'Ukraine face à l'agression illégale de la Russie" pour aboutir à "une paix juste et durable en Ukraine".

"A quoi servirait un cessez-le-feu qui, dans deux ou quatre ans, conduirait à plus de souffrance, plus de destructions, plus de guerre en Europe?", a averti en amont la ministre allemande Annalena Baerbock.

- Trump encore à l'attaque -

Outre l'Ukraine, les chefs de diplomatie ont également abordé le conflit au Proche-Orient et la détérioration de la situation en Syrie.

Toutes ces discussions sont compliquées par les très fortes tensions entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Le secrétaire d'Etat Marco Rubio est le premier haut responsable américain à fouler le sol canadien depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.

Jeudi, ce dernier a menacé la France et l'Union européenne d'imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.

La veille, des taxes douanières de 25% sont entrées en vigueur sur les importations d'acier et d'aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.

Cette guerre commerciale se double pour le Canada d'une menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le "51e Etat" américain.

Le milliardaire a continué jeudi sur sa lancée des dernières semaines, estimant que le Canada "ne fonctionne que s'il est un État" américain.

"Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu'ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les États-Unis", a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.


Un effondrement de l'Unrwa condamnerait une génération d'enfants palestiniens, dit son chef

Sur cette photo prise le 6 juillet 2024, des enfants réagissent après un bombardement israélien alors qu'ils se réfugient à l'école Jaouni gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. (AFP)
Sur cette photo prise le 6 juillet 2024, des enfants réagissent après un bombardement israélien alors qu'ils se réfugient à l'école Jaouni gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. (AFP)
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  • Le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, a assuré que l'organisation faisait face à une situation financière extrêmement tendue, soulignant qu'il existait un "risque réel d'effondrement et d'implosion de l'agence"
  • Si cela devait se produire, a-t-il déclaré à l'AFP, "nous sacrifierions définitivement une génération d'enfants, qui seraient privés d'une éducation correcte"

GENEVE: Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a prévenu jeudi que si l'agence des Nations unies, en proie à d'importantes difficultés financières, devait disparaître, une génération d'enfants serait privée d'éducation, "semant les graines d'un plus grand extrémisme".

Le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, a assuré que l'organisation faisait face à une situation financière extrêmement tendue, soulignant qu'il existait un "risque réel d'effondrement et d'implosion de l'agence".

Si cela devait se produire, a-t-il déclaré à l'AFP, "nous sacrifierions définitivement une génération d'enfants, qui seraient privés d'une éducation correcte".

"Si vous privez 100.000 filles et garçons de Gaza, par exemple, d'éducation, et s'ils n'ont aucun avenir", a-t-il mis en garde, et "s'ils n'ont comme seule école que leur désespoir et une vie dans les décombres, je dirais que nous ne faisons que semer les graines d'un plus grand extrémisme".

"C'est la recette d'un désastre", a-t-il ajouté.

Créée en 1949, l'Unrwa opère dans les Territoires palestiniens occupés en fournissant des services aux réfugiés, notamment dans les domaines de l'éducation, la santé et l'assainissement.

M. Lazzarini a qualifié l'agence de "bouée de sauvetage" pour près de six millions de réfugiés palestiniens à qui elle vient en aide à Gaza, en Cisjordanie occupée, au Liban, en Jordanie et en Syrie.

Mais les autorités israéliennes accusent des employés de l'Unrwa d'implication dans l'attaque du 7-Octobre.

Ces accusations avaient poussé d'importants donateurs à suspendre leur financement de l'agence. Une enquête onusienne avait établi en août que neuf membres de son personnel "pourraient avoir été impliqués".

Fin janvier, Israël a mis fin à l'action de l'Unrwa sur son territoire, conséquence d'une loi votée en octobre qui n'interdit en revanche pas son activité en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza.

M. Lazzarini avait estimé en début de semaine que l'Unrwa ne pourrait être remplacée, si elle venait à disparaître, que par des institutions palestiniennes. Il avait à cette occasion admis que d'autres organisations pourraient se substituer à l'Unrwa pour acheminer des camions d'aide humanitaire à Gaza.

Mais il a souligné que le champ d'action de l'UNRWA était beaucoup plus vaste. "Nous fournissons avant tout des services de type gouvernemental", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Je ne vois donc pas d'ONG ou d'agences de l'ONU se lancer soudainement dans la fourniture de services de type public".


Pakistan: arrivée des premiers cercueils après une spectaculaire prise d'otages

Jeudi, alors que les premiers cercueils arrivaient, un responsable des chemins de fer du Baloutchistan a affirmé à l'AFP que 21 corps seulement avaient été identifiés. (AFP)
Jeudi, alors que les premiers cercueils arrivaient, un responsable des chemins de fer du Baloutchistan a affirmé à l'AFP que 21 corps seulement avaient été identifiés. (AFP)
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  • Le Jaffar Express, parti pour rallier Peshawar plus au nord en 30 heures, avait à son bord environ 450 passagers, des civils et des militaires en permission, qui ont été surpris par l'explosion qui a fait sauter les rails sous la locomotive
  • Ont débuté plus de 30 heures de combats entre séparatistes qui avaient pris des passagers en otage, sur la base de leur profession ou de leur ethnie selon des témoignages de rescapés, et les forces de sécurité, déployées au sol et dans les airs

MACH: Au moins 25 dépouilles ont été ramenées jeudi dans la région du Baloutchistan au Pakistan, les premières retrouvées sur les lieux de la spectaculaire prise d'otages dans un train qui a tenu le pays en haleine durant deux jours.

A bord d'un train, les 25 cercueils sont entrés en gare de Mach, devenue hôpital de campagne et centre de crise improvisé depuis que l'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), principal groupe séparatiste de cette province du sud-ouest, s'est emparée d'un train mardi.

Le Jaffar Express, parti pour rallier Peshawar plus au nord en 30 heures, avait à son bord environ 450 passagers, des civils et des militaires en permission, qui ont été surpris par l'explosion qui a fait sauter les rails sous la locomotive.

Ont débuté plus de 30 heures de combats entre séparatistes qui avaient pris des passagers en otage, sur la base de leur profession ou de leur ethnie selon des témoignages de rescapés, et les forces de sécurité, déployées au sol et dans les airs.

Mercredi soir, les autorités ont annoncé avoir libéré plus de 340 passagers et évoqué des victimes, mais les bilans diffèrent selon les sources qui ne parviennent pas au nombre de passagers annoncés à bord.

L'armée a déclaré dans un communiqué que "21 otages innocents" avaient été tués par leurs ravisseurs et que quatre soldats étaient morts lors des opérations de sauvetage.

Mais un haut-gradé avait auparavant rapporté à l'AFP un bilan plus élevé: 27 soldats tués alors qu'ils étaient otages à bord du train et un autre tué dans les combats contre les séparatistes.

Jeudi, alors que les premiers cercueils arrivaient, un responsable des chemins de fer du Baloutchistan a affirmé à l'AFP que 21 corps seulement avaient été identifiés.

Les 25 cercueils renferment les corps de "19 passagers membres de l'armée, un policier, un responsable ferroviaire et quatre corps restent à identifier", a-t-il dit.

Ce décompte a été confirmé à l'AFP par un gradé participant aux opérations de transfert des dépouilles.

Les autorités assurent en outre que les "33 terroristes" impliqués dans la prise d'otages ont été tués.

Tout au long de l'attaque de la BLA, d'une ampleur inédite, les passagers ayant réussi à échapper à leurs ravisseurs ont raconté les uns après les autres avoir vu nombre de leurs compagnons de route abattus par les assaillants montés dans le train.

Mercredi en fin de journée, après des heures de marche puis de train, onze d'entre eux qui étaient parvenus à échapper à la vigilance de leurs ravisseurs sont arrivés à Quetta, la capitale de la région aux confins de l'Iran et de l'Afghanistan.

"Suppliaient de les épargner" 

Toute la nuit, "ils ont abattu beaucoup de gens (...) certains les suppliaient de les épargner au nom de Dieu", a raconté à l'AFP Mohammed Navid, précisant que les victimes étaient "des Pendjabis et des Sairakis", deux ethnies issues d'autres provinces.

Mercredi matin, dit-il, "ils ont relâché leur attention, ils pensaient qu'on n'oserait pas partir" mais "on s'est échappés et ils nous ont tiré dessus dans le dos".

Ils ont d'abord "pris les femmes à part, leur disant de fuir" et ont "épargné les personnes âgées", avant de désigner des passagers et de les tuer, abonde Noumane Ahmed, un autre rescapé.

Des responsables locaux ont annoncé que les recherches de corps se poursuivaient sur le site de l'attaque et les autorités avaient en prévision envoyé une centaine de cercueils à Quetta.

Le bureau du Premier ministre Shehbaz Sharif a annoncé qu'il se rendrait au Baloutchistan jeudi pour "dire sa solidarité aux habitants", auxquels il ne s'est jusqu'ici pas adressé.

Le Baloutchistan, malgré ses réserves d'hydrocarbures et de minerais, est la province la plus pauvre du Pakistan.

La minorité baloutche ne cesse de réclamer sa part des richesses générées par l'exploitation du sous-sol et les immenses projets chinois comme les flambant neufs aéroport et port de Gwadar.