Le jour où Maradona a joué en Arabie saoudite

Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)
Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)
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Publié le Jeudi 26 novembre 2020

Le jour où Maradona a joué en Arabie saoudite

  • Un an plus tard, il se retrouve à Djeddah, vêtu du maillot d'Al-Ahli
  • Le nombre de microphones placés devant l’héro du sud-américain pendant la conférence de presse a rarement été observé dans l’histoire du championnat asiatique

LONDRES: Est-ce que Diego Maradona est le meilleur que le monde ait jamais vu? Le débat risque de redevenir d’actualité avec l'annonce de la mort du joueur de foot mercredi, à l'âge de 60 ans. Les heureux fans saoudiens qui l'ont vu en action à Djeddah en 1987 insisteront certainement qu'il était le meilleur, mais même ceux qui n’en sont pas vraiment convaincus pleurent avec le monde arabe la perte de l’icône argentine.

La notoriété de Maradona à l’échelle planétaire remonte à l’année où il a mené l'Argentine à la victoire lors de la Coupe du monde 1986. A l’apogée de sa force, sa performance au Mexique reste à jamais gravée dans les mémoires.

C’est pour dire l’ampleur de ce moment fort où, un an plus tard, il se retrouve à Djeddah, vêtu du maillot d'Al-Ahli. Il s’était joint à l’équipe afin de célébrer le 50e anniversaire du club avec un match hors-concours contre Brondby, du Danemark.

SSC Napoli, où il jouait toutes les semaines, était inquiet de voir sa vedette se diriger vers l'Arabie saoudite. Le club craignait une éventuelle blessure, mais on ne disait pas non à Maradona, et il a obtenu gain de cause, d’autant plus que la compensation de 100 000 $ était trop généreuse pour être refusée.

Galvanisé par la présence de la star, Al-Ahli a battu ses adversaires danois 5-2. Deux buts ont été réalisés par Maradona. Le premier survole superbement le gardien danois alors que le deuxième se fait avec quasi désinvolture. Au-delà de ses talents, c’était surtout son amour du football qui enchantait et enchante encore ses fans.

Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)
Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)

Maradona n'a marqué qu'une seule fois contre un adversaire arabe, mais les fans du Maroc se souviennent certainement de leur défense complément déboussolée par le maestro lors d'un match amical de 1994 contre l'Argentine. Ce but sera l’avant-dernier qu’il marquera au sein de la sélection nationale;  Avec un contrôle anti-dopage positif lors de la Coupe du monde suivante, il ne joue plus jamais sur la scène internationale.

Maradona se réinvente entraîneur de l'équipe argentine qu’il emmène en quart de finale à la Coupe du monde 2010. Le match se termine en une défaite de 4-0 contre l'Allemagne. Moins d'un an plus tard, le joueur de 50 ans a cependant surprend le monde du football et ébahit les fans des Émirats arabes unis et de la région en dirigeant Al-Wasl. L'Asie de l'Ouest a certainement connu de meilleurs entraîneurs avec meilleur parcours, mais ces considérations sont reléguées à l’arrière-plan face à l’occasion de côtoyer un nom de telle envergure dans le monde du foot.  

Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)
Diego Maradona a joué un match d'exhibition pour Al-Ahli à Djeddah en 1987 (Photo, Twitter)

Je me souviens de l’excitation au stade d’Abu Dhabi lors de son premier match à Al Jazira en septembre 2011. La foule, plus nombreuse que d'habitude, a été couverte par les médias du monde entier qui voulaient tous l’occasion de s’entretenir avec la légende. Le nombre de microphones placés devant l’héro du sud-américain pendant la conférence de presse a rarement été observé dans l’histoire du championnat asiatique.

Ce fut un succès fulgurant avant même le début du match, et le club fait la une des journaux du monde entier. «D'un point de vue commercial, c'était une décision réalisable et judicieuse», a déclaré Marwan bin Beyat, le président du club. «Le nom d'Al-Wasl a explosé dans les grands media internationaux. La publicité que nous avons reçue est comparable à celle des plus grands clubs du monde».

Sur le terrain, ce premier match était divertissant, mais s'est soldé par une défaite de 4-3 pour les visiteurs, ce qui donne le ton au reste de la saison. Malgré l’absence de moment ennuyeux, cela se solde par une vraie déception. Maradona est licencié en juillet 2012, après 14 mois agités à la tête d'Al-Wasl, mettant fin à la saison en laissant ainsi le club à la huitième place.

Maradona admire son nouveau maillot avec Marwan Bin Bayat, président d’Al-Wasl lors d'une conférence de presse à Dubaï, en 2011 (Photo, AFP/File)
Maradona admire son nouveau maillot avec Marwan Bin Bayat, président d’Al-Wasl lors d'une conférence de presse à Dubaï, en 2011 (Photo, AFP/File)

Gabriel Calderon, l'ancien international argentin qui a joué avec Maradona lors des Coupes du monde 1982 et 1990 et entraîneur aux Emirats Arabes Unis en même temps que Maradona, a affirmé que son compatriote était sans doute le meilleur joueur du monde.

«Avec lui dans votre équipe, vous réalisez que tout est possible», a déclaré Calderon, qui a entraîné Bani Yas et suivi Maradona à Al-Wasl, ainsi qu’entrainer des clubs en Arabie saoudite.

«Il savait parfaitement que sa tâche en tant qu'entraîneur aux Émirats Arabes Unis ne serait pas facile. Il était le centre de l'attention des médias, mais en réalité il adorait simplement le football, aimait côtoyer les joueurs, et faisait de son mieux pour les aider. Il a gardé de nombreux bons souvenirs de son séjour et je suis sûre que les fans l'aimaient bien aussi».

Maradona n’a pas dit son dernier mot aux Émirats arabes unis avec Al-Wasl. En 2017 il obtient la position de coach avec Al-Fujairah en deuxième division, mais il quitte l'année suivante après avoir échoué à obtenir de meilleurs résultats.

Les détails de ces revers n’ont plus aucune importance au moment où le monde entier pleure le décès de la légende. Le monde arabe en particulier ne garde que des souvenirs exceptionnels de Diego Maradona, le joueur qui a brièvement mais intensément illuminé l’Arabie saoudite en 1987.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.