En Afrique de l’Est, vingt-deux millions de personnes en insécurité alimentaire, victimes de la sécheresse

Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane a mis en œuvre 87 projets d’une valeur de plus de 232 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en Somalie. (Agence de presse saoudienne)
Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane a mis en œuvre 87 projets d’une valeur de plus de 232 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en Somalie. (Agence de presse saoudienne)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

En Afrique de l’Est, vingt-deux millions de personnes en insécurité alimentaire, victimes de la sécheresse

  • Plus de trois millions de personnes dans la région sont exposées à une insécurité alimentaire aiguë, ce qui signifie qu’elles passent régulièrement un jour ou plus sans manger et ont vendu leurs biens pour survivre
  • «Nous avons besoin d’un financement de la part de tous les donateurs, y compris l’Arabie saoudite, pour pouvoir répondre aux besoins constants», affirme M. Dunford

RIYAD: Des millions de personnes risquent de mourir de faim en Afrique de l’Est, au moment où la région fait face à la pire sécheresse jamais enregistrée, selon un haut responsable de l’ONU.

Dans un entretien exclusif accordé à Arab News, Michael Dunford, directeur régional du Programme alimentaire mondial des Nations unies pour l’Afrique de l’Est, déclare: «La situation actuelle en Afrique de l’Est, y compris la Corne de l’Afrique, est la pire que nous ayons vue dans l’histoire récente en matière de sécurité alimentaire.»

«Nous souffrons de la pire sécheresse depuis plus de soixante ans. Nous avons eu cinq faibles saisons des pluies. Nous entrons désormais dans la sixième saison des pluies et nous nous attendons à ce qu’elle soit également sous-performante. Cela signifie que plus de vingt-deux millions de personnes sont touchées par la sécheresse elle-même.

Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est.
Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est.

M. Dunford, qui a assisté au troisième Forum humanitaire international de Riyad plus tôt cette semaine, poursuit: «L’Éthiopie, le nord du Kenya et la Somalie sont confrontés à une crise. La Somalie est le pays qui me préoccupe le plus, plus de la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire.»

«Le PAM a considérablement intensifié ses opérations en 2022. Nous soutenons déjà plus de cinq millions de personnes. Le problème, c’est que la situation va continuer à se détériorer à moins que les pluies n’arrivent.»

Dans un communiqué publié en novembre, un consortium de seize organisations internationales a déclaré que la perte à grande échelle de récoltes et de revenus en raison de la grave sécheresse des deux dernières années avait plongé des millions de personnes en Somalie, au Kenya et en Éthiopie dans une situation de crise.

«Nous sommes un partenaire à long terme des Saoudiens. Nous cherchons à voir comment établir des relations à plus long terme et avoir des flux de financement plus importants et plus fiables.»- Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est

Plus de trois millions de personnes dans la région sont exposées à une insécurité alimentaire aiguë, ce qui signifie qu’elles passent régulièrement un jour ou plus sans manger et ont vendu leurs biens pour survivre, selon le communiqué.

En Somalie, la sécheresse a contraint plus de 1,3 million de personnes à abandonner leurs fermes et à s’installer dans des sites de déplacement.

M. Dunford affirme que le PAM avait levé plus de 4,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) l’année dernière, sachant que les États-Unis sont le plus gros donateur, mais souhaite élargir sa base de donateurs.

«Nous avons besoin d’un financement de la part de tous les donateurs, y compris l’Arabie saoudite, pour pouvoir répondre à ces besoins constants», affirme M. Dunford.

«Au cours des six prochains mois, le PAM aura besoin de plus de 455 millions de dollars pour nos opérations en Somalie. Le gouvernement américain a principalement porté la responsabilité et nous demandons à tous les donateurs de fournir un soutien.»

«Nous avons reçu un grand soutien de l’Arabie saoudite. Au cours des cinq dernières années, le PAM a reçu plus d’un milliard de dollars. Nous sommes un partenaire à long terme des Saoudiens», ajoute-t-il.

« Nous sommes impatients de voir comment nous pouvons continuer à construire cette relation, au niveau des contributions financières notamment, mais aussi comment nous pouvons travailler ensemble au-delà de la réponse humanitaire dans des domaines comme la résilience, l’atténuation du changement climatique et, enfin, le développement de ces pays ».

Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane contribue à l’opération en Somalie, soutient M. Dunford.

«Nous espérons qu’ils viendront nous rendre visite le mois prochain pendant que nous distribuons des contributions grâce à leurs ressources. Nous cherchons à voir comment établir des relations à plus long terme et avoir des flux de financement plus importants et plus fiables.»

M. Dunford a également mis en lumière l’incidence du changement climatique sur la région.

«Comme je l’ai dit, vingt-deux millions de personnes sont actuellement touchées par la sécheresse au Soudan du Sud. Un autre million de personnes ont été déplacées parce qu’elles ont fait face à quatre années d’inondations continues et que les eaux stagnent toujours», précise-t-il.

«Le changement climatique est donc bien réel. Ainsi, lorsqu’une situation est mauvaise, elle est aggravée. Nous devons être capables de renforcer la résilience de ces populations, non seulement vis-à-vis de la crise actuelle mais aussi de la prochaine crise et de celle d’après.»

«Ces types de chocs climatiques vont se poursuivre. Il est important de savoir dans quelle mesure nous sommes, en tant qu’acteurs du développement, capables de préparer les besoins de la population et de soutenir les gouvernements de ces pays.

Mais M. Dunford souligne que des leçons avaient été tirées des crises précédentes.

Après une sécheresse en 2011, 260 000 personnes sont mortes et la famine a frappé après deux faibles saisons des pluies, poursuit-il.

Mais, maintenant, malgré cinq mauvaises saisons, la Somalie n’est pas en situation de famine, ce qui montre que la manière dont les investissements ont été faits et les réponses ajustées fonctionnent, conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com