En Italie, dérapage périlleux du coût des aides à la rénovation énergétique

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, le 21 février 2023 (Photo de Genya Savilov / AFP
La Première ministre italienne Giorgia Meloni, le 21 février 2023 (Photo de Genya Savilov / AFP
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Publié le Dimanche 26 février 2023

En Italie, dérapage périlleux du coût des aides à la rénovation énergétique

  • Ce programme baptisé «superbonus», destiné aux travaux allant de l'isolation thermique aux panneaux solaires en passant par le remplacement des chaudières et fenêtres, avait été lancé en mai 2020 pour stimuler l'économie
  • Comme prévu, le programme a stimulé le secteur de la construction, mais pour un coût faramineux de 61,2 milliards d'euros pour les caisses de l'Etat, selon le ministère des Finances

ROME : Le gouvernement italien cherche à suspendre un dispositif d'incitation fiscale pourtant très populaire visant à rendre les habitations moins énergivores, mais dont les coûts «hors de contrôle» risquent de faire exploser le déficit budgétaire.

Ce programme baptisé «superbonus», destiné aux travaux allant de l'isolation thermique aux panneaux solaires en passant par le remplacement des chaudières et fenêtres, avait été lancé en mai 2020 pour stimuler l'économie après la récession causée par la pandémie de Covid-19.

En dépit du scepticisme des écologistes quant à son efficacité, les Italiens se sont empressés de profiter de ce mécanisme à travers lequel l'Etat prend en charge 110% du coût des interventions à travers des crédits d'impôt ou une réduction d'impôt.

Comme prévu, le programme a stimulé le secteur de la construction, mais pour un coût faramineux de 61,2 milliards d'euros pour les caisses de l'Etat, selon le ministère des Finances.

La Première ministre Giorgia Meloni a jugé le week-end dernier la situation «hors de contrôle», dénonçant des fraudes de l'ordre de 9 milliards d'euros.

En outre, le caractère négociable des crédits d'impôt a selon elle «généré une sorte de monnaie parallèle (...) risquant d'avoir un impact dévastateur sur le budget».

Le dispositif permet en effet aux propriétaires de déduire le coût des travaux de leurs impôts sur plusieurs années, ou de vendre ce crédit d'impôt à leur constructeur, qui le revend à une banque, laquelle récupère ensuite l'argent auprès de l'Etat.

Pour Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor interrogé par l'AFP, cette mesure pourrait avoir un impact sur le déficit italien, qui pourrait être revu à la hausse de manière substantielle, tandis que le secteur de la construction et le gouvernement «pourraient avoir des problèmes de liquidité».

- Boom de la construction -

Le déficit de l'Italie devait s'élever à 5,6% du PIB en 2022 et tomber à 4,5% en 2023, selon les prévisions du gouvernement, mais des chiffres révisés intégrant probablement le coût du superbonus sont attendus mercredi.

Le superbonus a été introduit par le gouvernement de coalition de l'ancien Premier ministre Giuseppe Conte, du Mouvement cinq étoiles, une formation populiste à la fibre écologiste.

Cette mesure a été «fondamentale après le Covid-19, tant pour la relance de l'économie italienne que pour le redémarrage du secteur de la construction», a fait valoir Angelica Donati, présidente de l'Association nationale des entreprises de construction (ANCE), dans un entretien avec l'AFP.

Le secteur de la construction a connu une croissance de 21,6% en 2021, contribuant largement à alimenter la relance économique post-pandémie de l'Italie.

Mais le programme a entraîné beaucoup plus de travaux que prévu initialement et les banques ont cessé d'acheter les crédits d'impôt l'année dernière, laissant de nombreuses entreprises de construction en difficulté.

Le gouvernement de Mme Meloni avait déjà cherché à limiter les subventions, en réduisant le superbonus de 110% à 90%.

- Occasion perdue -

Mais la semaine dernière, il a mis soudainement un terme à l'utilisation des crédits d'impôt, tout en essayant de trouver le moyen de débloquer les crédits existants, d'un montant estimé à 19 milliards d'euros de travaux effectués, mais non encore payés.

Selon l'ANCE, quelque 25.000 entreprises de construction risquent la faillite.

Le gouvernement étudie parallèlement des alternatives au «superbonus».

Les écologistes espèrent aussi un changement du dispositif actuel, qu'ils considèrent comme une occasion manquée d'amorcer un changement vers des logements plus écologiques et moins énergivores.

Selon une étude de la Banque d'Italie, le «superbonus» n'est «pas un moyen rentable» pour lutter contre le changement climatique.

Pour Matteo Leonardi, cofondateur du groupe de réflexion italien sur le changement climatique ECCO, ce projet manquait également «d'ambition».

«Il n'a pas été lié à des objectifs climatiques, ce qui en aurait justifié les coûts», a-t-il expliqué à l'AFP, ajoutant que les travaux avaient comme seule condition de faire monter les logements de deux classes énergétiques.

Il est également reproché au superbonus de ne pas avoir suffisamment favorisé des technologies innovantes comme les pompes à chaleur.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.