RIYAD: Dans un contexte d’écosystème financier difficile, l’agence mondiale de notation Moody’s a révisé sa perspective de la note souveraine des banques du Maroc de «négative» à «stable».
Cette évaluation met l’accent sur les efforts continus du gouvernement marocain pour soutenir le secteur bancaire.
«La finance islamique a fait relativement peu de progrès au Maroc jusqu’à présent, malgré l’importante population musulmane au sein du pays», note Moody’s dans son rapport.
Même si les musulmans représentent plus de 90% de la population totale du pays, le secteur bancaire islamique ne représentait que 1,4% de l’ensemble des actifs bancaires à la fin de l’année 2021.
Néanmoins, «le capital des banques marocaines restera stable, mais modeste, par rapport à celui de leurs pairs des marchés émergents et africains», selon le rapport.
L’agence a maintenu une perspective stable dans les secteurs bancaires du Nigeria, de l’Égypte, du Kenya et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Les perspectives bancaires négatives de l’Afrique du Sud ont également été revues à la hausse.
L’instabilité mondiale causée par les menaces climatiques, les pandémies et, plus récemment, la guerre en Ukraine ont fragilisé l’environnement bancaire africain.
Malgré les environnements opérationnels difficiles dans bon nombre de ces pays, la structure de financement, le capital et la rentabilité des banques devraient rester stables, ajoute Moody’s.
«La rentabilité sera soutenue par l’amélioration des marges nettes d’intérêt grâce à la hausse des taux d’intérêt qui compensera la hausse des coûts et les provisions pour pertes sur prêts», déclare Constantinos Kypreos, vice-président senior chez Moody’s.
«Les ratios de fonds propres déclarés seront également stables, les banques pouvant potentiellement réduire les versements de dividendes si nécessaire.»
Moody’s souligne que la qualité des actifs de presque toutes les banques devrait baisser, ce qui indique que les revenus disponibles des ménages et les bénéfices des entreprises ont diminué.
Les systèmes bancaires africains resteront financés par des dépôts et des liquidités, permettant ainsi une stabilité financière. Quant aux banques nigérianes et égyptiennes, les liquidités en devises étrangères continueront de constituer une menace.
L’agence prévoit une faible croissance pour l’Afrique du Sud et une croissance robuste pour l’Égypte, le Kenya et l’Uemoa.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com