Barrage sur le Nil: l'Éthiopie maintient son calendrier

Vue du Nil Bleu en 2019  à son déversement en Éthiopie dans le Grand barrage de la Renaissance. Photo Eduardo Soteras AFP
Vue du Nil Bleu en 2019 à son déversement en Éthiopie dans le Grand barrage de la Renaissance. Photo Eduardo Soteras AFP
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Barrage sur le Nil: l'Éthiopie maintient son calendrier

  • Se justifiant par un accroissement local des contaminations due à la pandémie de coronavirus, l'Éthiopie a indiqué samedi qu'elle entendait commencer à remplir le réservoir de son gigantesque barrage sur le Nil "dans les deux prochaines semaines".
  • L’Éthiopie s’engage néanmoins à essayer de conclure un accord définitif avec l'Égypte et le Soudan pendant cette période, sous l'égide de l'Union africaine.

ADDIS ABEBA: "Il est vraisemblable que nous dirigions, à moins de pouvoir appliquer un mécanisme de distanciation physique strict ou un confinement dur, vers une situation où le taux d'infection continuera à augmenter", selon Anant Bhan, un expert en santé publique. "Contrairement à la Chine, où la pandémie était relativement plus concentrée, autour de Wuhan et de quelques autres villes, l'Inde a une diffusion plus étendue qui rend les choses un peu plus compliquées pour le système de santé", a-t-il expliqué. Le communiqué publié samedi matin par le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed vient contredire en partie les déclarations vendredi soir des dirigeants égyptien et soudanais assurant que l'Ethiopie avait accepté de surseoir à la mise en eau de son barrage jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé.

Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), qui doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, avec une capacité de production de plus de 6.000 mégawatts, est source de vives tensions régionales. Si l'Éthiopie voit le barrage de 145 mètres de haut comme essentiel à son développement et à son électrification, le Soudan et l'Égypte craignent qu'il ne restreigne leur accès à l'eau. L'Égypte, qui considère ce projet comme une menace "existentielle", a appelé la semaine dernière le Conseil de sécurité à intervenir. Une nouvelle réunion du Conseil doit avoir lieu lundi.

Vendredi, les dirigeants des trois pays se sont entretenus lors d'une visioconférence organisée et présidée par le chef de l'Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice de l'Union africaine. Dans la soirée, les services du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi faisaient état d'un "accord final légalement contraignant et visant à prévenir toute action unilatérale, y compris la mise en eau du barrage". Même tonalité du côté de Khartoum, où selon le Premier ministre Abdalla Hamdok, il a été "convenu que la mise en eau du barrage serait reportée jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé".

Mais dans communiqué samedi matin, Addis Abeba ne mentionne pas de report en tant que tel et semble s'en tenir à son calendrier tout en se disant prêt à poursuivre les discussions en vue d'un accord définitif. "Il est vraisemblable que nous dirigions, à moins de pouvoir appliquer un mécanisme de distanciation physique strict ou un confinement dur, vers une situation où le taux d'infection continuera à augmenter", selon Anant Bhan, un expert en santé publique. "Contrairement à la Chine, où la pandémie était relativement plus concentrée, autour de Wuhan et de quelques autres villes, l'Inde a une diffusion plus étendue qui rend les choses un peu plus compliquées pour le système de santé", a-t-il expliqué.

L'implication de l'UA

"L'Éthiopie a prévu de commencer à remplir le Gerd d'ici deux semaines, pendant lesquelles les travaux de construction se poursuivront. C'est au cours de cette période que les trois pays se sont accordés à trouver un accord final sur les quelques questions encore en suspens", indique le communiqué éthiopien. Des discussions tripartites sur la mise en service et la gestion du barrage avaient repris plus tôt en juin, les principaux points achoppement demeurant le fonctionnement de l'installation en période de sécheresse et les mécanismes de résolution des éventuels différends.

L'Éthiopie s'est montrée réticente à l'implication de parties tierces dans le processus, notamment après la tentative de médiation de l'administration américaine, à la demande de l'Égypte, qui s'est soldée en février par un échec, Addis Abeba accusant notamment les États-Unis de favoriser l'Égypte. Le gouvernement d'Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a également critiqué l'Égypte pour avoir détaillé ses griefs dans une lettre transmise en mai au Conseil de sécurité des Nations unies, une démarche qualifiée de tentative "d'exercer des pressions diplomatiques externes". Dans son communiqué samedi, Addis Abeba s'est félicité de l'implication de l'Union africaine dans le dossier, réaffirmant que "les questions africaines doivent trouver des solutions africaines".
Vendredi, les autorités soudanaises ont précisé que les comités techniques des trois pays tenteraient de trouver un accord définitif dans les deux semaines. "La reprise des discussions techniques tripartites sur le remplissage et les règles de gestion du Gerd, ainsi que l'implication de l'Union africaine, sont des développements plus que bienvenus", a estimé William Davison, de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group. Le chercheur a estimé "opportun que l'UA facilite désormais les discussions" et ajouté que les Nations unies ne devraient prendre le relai qu'en dernier recours.

Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 km, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est. L'Egypte tire 97% de ses besoins en eau de ce fleuve.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.