PARIS: C’est une œuvre magistrale de Taha Hussein que les éditions Orients, sous la direction d’Ysabel Saïah-Baudis, ont choisi de remettre au goût du jour en la traduisant.
Depuis plus de dix siècles, Shéherazade enflamme l’imaginaire; pourtant, sa propre parole, on ne l’avait presque jamais entendue. Taha Hussein, le géant de la littérature égyptienne, la fait parler alors que, devenue reine, forte et magnanime, elle distrait son mari, le roi, en continuant à lui raconter des contes pleins de sagesse.
Les Rêves de Shéherazade, un roman qui n’avait jamais été traduit en français, est illustré par Dia Azzawi, le célèbre peintre irakien qui a travaillé sur tous les grands mythes arabes. Avec quinze dessins, dont la couverture du livre, il contribue à compléter le portrait de Shéherazade, cette héroïne.
André Miquel, qui a préfacé l’ouvrage, fait lui aussi parler Shéherazade à sa manière. Philippe Vigreux, qui a également traduit l’Égyptien Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, parvient à redonner au récit sa force universelle.
Taha Hussein, auteur d’une œuvre immense où se conjuguent critique, histoire, fiction et poésie, fait figure de rénovateur de la littérature arabe tant par ses idées que par son style. Surtout connu en France pour Le Livre des jours, une admirable autobiographie romancée traduite dans de nombreuses langues, il continue de rayonner, près de cinquante ans après sa disparition.
Les Rêves de Shéhérazade est sorti en France le 17 février.