WASHINGTON: Un grand jury aux Etats-Unis enquêtant sur des interférences du camp de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2020 dans l'Etat de Géorgie, a recommandé des inculpations contre plusieurs personnes, a révélé à des médias américains mardi la jurée principale, sans préciser si l'ancien président était concerné.
Le grand jury s'est attaché depuis sept mois à examiner les accusations selon lesquelles Donald Trump et ses alliés ont tenté de changer les résultats de l'élection présidentielle en Géorgie, Etat du sud du pays, qui a voté pour Joe Biden.
Emily Kohrs a affirmé à MSNBC: "Ce n'est pas une liste courte" pour évoquer le nombre de personnes ciblées par ces recommandations du grand jury, et les griefs qui leur sont reprochés. Mais la jurée n'a pas donné de noms.
Mme Kohrs a aussi dit à la chaîne que plus d'une douzaine de personnes étaient visées.
Sur cette liste, "il y a certainement des noms que vous reconnaîtriez", a-t-elle ajouté avant de préciser: "Il y a des noms également que vous ne reconnaîtriez peut-être pas".
Emily Kohrs n'a pas révélé si Donald Trump lui-même, qui a récemment annoncé sa candidature à la Maison Blanche pour 2024, faisait partie de cette liste.
La jurée a en revanche affirmé au New York Times que les gens ne seraient pas "choqués" par les révélations du jury. "C'est pas sorcier", a-t-elle dit.
Le panel d'enquête composé de 23 jurés a reçu les dépositions de 75 témoins, dont l'un des ex-directeurs de cabinet de Donald Trump à la Maison Blanche, Mark Meadows, ou encore le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham, et l'ex-maire de New York et ancien avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani.
Un juge de Géorgie a autorisé la publication la semaine dernière de trois sections caviardées du rapport du grand jury, révélant que ses membres n'ont découvert aucune preuve de fraude électorale à grande échelle, sapant ainsi les affirmations de Donald Trump selon lesquelles l'élection lui a été volée.
La procureure locale Fani Willis prendra la décision finale d'inculper ou non les personnes visées par les recommandations du grand jury.
L'enquête avait été lancée après un appel de Donald Trump le 2 janvier 2021, dans lequel il intimait à des responsables électoraux de "trouver" les 11.780 votes qui lui manquaient pour remporter cet Etat face à Joe Biden.
C'est l'une des multiples enquêtes examinant les actes potentiellement pénalement répréhensibles de l'ancien président républicain et de ses proches, accusés d'avoir fomenté un plan pour rester au pouvoir malgré la défaite à la présidentielle de 2020.