RIYAD: Lors de la création du premier État saoudien, les vêtements traditionnels présentaient de nombreuses caractéristiques. Certaines ont perduré, d'autres se sont estompées.
Une chose est sûre: les vêtements saoudiens traditionnels font un retour en force le jour de la fondation de l'État, le 22-Février.
Chaque région du Royaume possède des vêtements traditionnels qui la caractérisent. Dans la région de Diriyah, le bisht al-Barqa et l'al-Moassamah figurent parmi les tenues les plus populaires.
Le bisht al-Barqa fait partie des costumes traditionnels les plus populaires des hommes qui vivent dans la région de Diriyah. Il s'agit d'un vêtement en laine de chèvre tissé à la main. Ouvert sur le devant, il présente des manches longues et larges. Il est de couleur noire ou marron avec de fines rayures blanches.
Ce vêtement est apparu sous le premier État saoudien, mais les générations successives l'ont porté elles aussi. Il était populaire et continue de l'être auprès de la famille royale saoudienne, notamment auprès des princes et de leurs fils.
«Le bisht Al-Barqa est un bisht, c’est-à-dire un manteau que les hommes de la région portaient. “Bisht” est le nom que les habitants du centre du pays, d'Al-Aridh et de Diriyah donnaient à l'abaya, qu'elle soit portée par les hommes ou par les femmes», confie à Arab News Laila al-Bassam, spécialiste du patrimoine ainsi que des costumes et des textiles traditionnels arabes.
Pour elle, le centre du pays ne s'est pas laissé influencer par le monde extérieur; cette région a donc conservé ses vêtements traditionnels.
«Le costume traditionnel n'a subi aucune influence extérieure ici. [Il suffit] d'observer la manière dont ces influences extérieures ont remodelé les vêtements dans les régions côtières, fréquentées par les pèlerins et les voyageurs», explique-t-elle. «Les habitants de la région centrale, de la région de Diriyah et de la région d'Al-Aridh ont quant à eux choisi de conserver les vêtements traditionnels.»
Les lignes qui caractérisent l'abaya ou le bisht sont les mêmes pour les femmes et les hommes. Cependant, une broderie appelée «Moassamah» orne les épaules des bisht pour femmes.
La Moassamah est fabriquée à partir de laine de mouton et agrémentée de zari (boutons) et d'ama'iI (tresses). Entourant la tête et les épaules, elle recouvre les deux côtés. Ces derniers sont composés de cercles et se terminent par des kshakeesh (fils non tressés).
La Moassamah vient parfaire l'abaya pour femmes. Elle comprend des fils de soie noire en forme de cordons ou de tresses. Elle est réalisée à partir d'une fine corde que l'on place autour de l'ouverture des manches, des épaules et de l'ouverture frontale. Elle est parfois ornée de fils dorés.
«La principale différence entre les abayas des hommes et celles des femmes est la suivante: elles couvraient les têtes des femmes, descendaient jusqu'au sol et comportaient deux ouvertures pour les mains. En revanche, les hommes portaient les abayas sur les épaules», explique Mme Al-Bassam.
La princesse Noura bent Abdelrahmane al-Saoud portait l'abaya Al-Moassamah. Ses abayas étaient réalisées par des femmes qui recevaient une rémunération pour leur travail. Spécialisées en ornementation, la plupart d'entre elles étaient originaires d'Al-Kharj, de Wadi al-Dawasir et d'Al-Aflaj.
La princesse Noura dessinait ses abayas. Ses designs étaient simples, mais élégants, et les ornements qu'elle choisissait étaient particulièrement prisés.
Pour Mme Al-Bassam, il faut sensibiliser les nouvelles générations à l'histoire et au patrimoine des vêtements traditionnels et aux activités organisées à l'occasion du Jour de la fondation.
«La mode traditionnelle est une identité qui nous relie à nos racines et à notre terre. Nous la respectons. Lorsque nous portons les abayas, un sentiment de fierté et d'appartenance nous envahit. Lorsque j'assiste à des défilés de mode, je me réjouis de voir de jeunes gens vêtus de tenues traditionnelles. Ils les portent avec beaucoup d'allégresse», explique-t-elle.
«Ils ressentent la beauté de ces vêtements. Lorsqu’ils enfilent leurs vêtements de tous les jours, ils sentent la différence. Pour les fêtes et les journées nationales, ils se tournent vers les tenues traditionnelles. Il s'agit d'un élément fondamental qui marie présent et passé et nous procure un sentiment d'appartenance.»
«Nous devons sensibiliser les nouvelles générations à un stade précoce. Ces costumes doivent être intégrés aux programmes scolaires. Il faut sensibiliser très tôt la nouvelle génération aux tenues nationales traditionnelles.»
Ce texte est la traduction d’un article paru dans Arabnews.com