L’histoire de l’Arabie saoudite racontée à travers sa culture culinaire

Jareesh traditionnel avec du blé et du poulet. Plat arabe. (Photo, Shutterstock)
Jareesh traditionnel avec du blé et du poulet. Plat arabe. (Photo, Shutterstock)
Qursan: un plat à base de légumes et de pâte (Shutterstock)
Qursan: un plat à base de légumes et de pâte (Shutterstock)
Qursan avec du poulet (Shutterstock)
Qursan avec du poulet (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

L’histoire de l’Arabie saoudite racontée à travers sa culture culinaire

  • La plupart des plats étaient préparés toute l’année, mais certains repas riches en ghee, comme le hunaini, étaient plus courants en hiver
  • Certains agriculteurs avaient une politique de porte ouverte pour les voisins, qui venaient chercher des produits frais, difficiles à trouver ailleurs, avant de repartir

RIYAD: Certes, le jreesh et le qursan font partie des plats traditionnels célèbres de Diriyah, mais leur origine remonte à plusieurs siècles.

À l’approche du Jour de la fondation, qui commémore la création du premier État saoudien, Arab News fait la lumière sur ces plats délicieux qui racontent une histoire transmise de génération en génération.

Si le fondateur de l’État, l’imam Mohammed ben Saoud, a mené l’Arabie saoudite sur la voie de la renaissance éducative et économique au XVIIIe siècle, la culture culinaire de l’époque était, quant à elle, assez simple.

Le jreesh, par exemple, fabriqué à partir de blé broyé par des meules que l’on trouve couramment dans les maisons, et souvent partagé entre voisins, était autrefois un plat consommé au petit déjeuner, au déjeuner ou au dîner.

La base liquide du plat était faite d’eau et de laban, un type de lait acidifié, qui était versé sur des oignons avant que soit incorporé le blé concassé, qui donnait une consistance semblable à celle d’une bouillie. On y ajoutait certaines épices, comme le cumin et les piments, pendant que les ingrédients cuisaient, avant de les mélanger à l’aide d’ustensiles en feuilles de palmier ou en bois. Le repas était ensuite arrosé de ghee.

Le qursan est un autre plat populaire, à base de pain, avec des légumes comme la citrouille, le maïs et les haricots cuits dans une sauce, comme le marqoq, un mets à base de pâte, de viande et de légumes.

Noura al-Hamidi, spécialiste de l’alimentation traditionnelle, déclare à Arab News: «Le régime alimentaire saoudien se concentrait principalement sur ce que les gens produisaient dans leurs fermes. S’ils produisaient du blé, ils consommaient du blé. S’ils produisaient des dattes, ils mangeaient des dattes. La viande n’était pas abondante. L’ingrédient principal du repas était ce qui était le plus disponible dans l’environnement des gens.»

Les dattes et le blé étaient les principaux moyens de subsistance. La plupart des plats étaient préparés toute l’année, mais certains repas riches en ghee, comme le hunaini, étaient plus courants en hiver.

Certains agriculteurs avaient une politique de porte ouverte pour les voisins, qui venaient chercher des produits frais, difficiles à trouver ailleurs, avant de repartir.

Dans la région de Diriyah, au début du XVIIIe siècle, les femmes étaient les gardiennes de la cuisine.

«Quand est-ce que les hommes cuisinaient? Lors de grandes occasions, comme un mariage, par exemple. Mais les femmes faisaient la plupart du travail. Même lors de certaines occasions spéciales, ils se réunissaient tous pour préparer les plats. L’un faisait la pâte, un autre la roulait, un autre encore cuisinait le jreesh, etc.», déclare Noura al-Hamidi.

Les célébrations étaient des activités collaboratives, un peu comme tous les autres événements de la région. Des grossesses au prêt de vêtements, les voisins et les familles étaient les piliers de la communauté et c’était également le cas lors de la préparation d’une fête. Les petites filles contribuaient à la cuisine dès l’âge de 9 ans.

«Tous coopéraient pour cuisiner les meilleurs plats, surtout si chaque personne était connue pour un plat spécifique. L’une fait le meilleur jreesh... Le marqoq d’untel est inimitable, le qursan de celui-là est divin. Mais, bien sûr, le plus important était d’apprécier la cuisine, de maîtriser les recettes et de garantir la propreté», explique la spécialiste.

Les ustensiles de cuisine étaient simples, en cuivre, placés sur du bois de chauffage ou des lampes à huile. La nourriture était consommée à la main ou à l’aide d’ustensiles de bois. Avant l’existence des restaurants, tout était préparé et dégusté à la maison.

«Aujourd’hui, nous n’apprécions plus les difficultés de cette époque. C’est assez différent avec le commerce et l’ouverture sur le monde. Regardez où nous en sommes maintenant et tout le chemin que nous avons parcouru», ajoute Mme Al-Hamidi.

À l’époque, de nombreuses innovations fascinantes ont vu le jour, avec l’utilisation de techniques simples et d’objets trouvés, comme des paniers fabriqués à partir de feuilles de palmier.

La viande était un mets exquis que l’on réservait pour les occasions spéciales, comme les célébrations de l’Aïd. Elle était découpée en morceaux et distribuée aux voisins.

Pour conserver la viande pendant de plus longues périodes, elle était tranchée finement «comme des rubans» et séchée à l’aide de grandes quantités de sel, nous confie l’experte.

Elle était ensuite, dit-on, placée dans l’eau pendant vingt-quatre heures et suspendue afin de sécher. Elle pouvait alors être gardée pendant des mois et était généralement incorporée dans des plats comme le qursan ou le marqoq.

«Sans le passé, il n’y aurait pas d’avenir», poursuit-elle. «Le plus important, ce qui compte vraiment le plus, est de préserver les anciennes traditions, dont nous sommes fiers parce qu’elles nous rendent uniques.»

«Même au sein du Royaume, chaque région est différente. Chacune a ses propres plats célèbres. Nous avons tout intérêt à préserver notre identité et nos traditions.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.