TEHERAN: Le rial iranien a atteint lundi un nouveau plus bas historique, dépassant le seuil psychologique de 500 000 rials pour un dollar, une dégringolade liée notamment aux sanctions internationales.
Dans les bureaux de change à Téhéran, la monnaie nationale s'échangeait de 500 000 à 505 000 rials contre un billet vert et à environ 545 000 pour un euro lundi après-midi.
Cette dépréciation a débuté il y a plusieurs mois et provoqué la démission du chef de la banque centrale iranienne (CBI) en décembre, alors que la monnaie nationale avait perdu environ 25% de sa valeur en deux mois seulement.
Le nouveau chef de la CBI, Mohammad-Reza Farzin, a annoncé lundi à la télévision la mise en place d'un nouvel organisme, le "Centre de change d'or et de devises", afin de tenter de mieux contrôler le marché.
Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a reconnu mercredi que "de nombreuses lacunes" économiques persistaient dans le pays, "comme les prix chers, l'inflation et la dévaluation de la monnaie nationale".
S'exprimant samedi devant M. Khamenei, le président Ebrahim Raïssi a promis de "contrôler le prix des devises étrangères et des moyens de subsistance".
Pour sa part, une responsable de la Chambre de commerce de Téhéran, Maryam Khazaï, a regretté que l'Iran soit "la sixième économie au monde avec le taux d'inflation le plus élevé", à 49%.
Ces derniers mois, la pression sur l'économie et la monnaie s'est encore accrue avec les sanctions imposées par les pays occidentaux en réponse aux manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini le 16 septembre 2022, mais aussi à l'aide militaire qu'ils accusent l'Iran de fournir à la Russie dans la guerre en Ukraine, ce que dément Téhéran.
Depuis la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire en 2018, l'Iran est également confronté à une série de sanctions qui limitent l'accès aux devises étrangères.
Les négociations engagées avec les grandes puissances pour limiter les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales sont actuellement au point mort.
L'Union européenne a ajouté lundi deux ministres iraniens et 30 autres personnes sur la liste noire des responsables sanctionnés pour la répression des manifestations.