Dans l'est, une unité ukrainienne résiste aux attaques russes et au froid glacial

Des militaires de l'unité Vedmak (Witcher) des forces armées ukrainiennes patrouillent le long de la ligne de front près de Bakhmut le 18 février 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de YASUYOSHI CHIBA / AFP)
Des militaires de l'unité Vedmak (Witcher) des forces armées ukrainiennes patrouillent le long de la ligne de front près de Bakhmut le 18 février 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de YASUYOSHI CHIBA / AFP)
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Dans l'est, une unité ukrainienne résiste aux attaques russes et au froid glacial

  • Vendredi marquera un an depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, et beaucoup s'attendent à une intensification des combats à cette occasion
  • Après des semaines d'hésitation de la part des alliés de Kiev, qui craignaient une escalade du conflit, de nouveaux chars de fabrication occidentale sont en route pour l'Ukraine

PRES DE BAKHMOUT: Dans les environs désertés d'une localité proche de la ligne de front dans la région de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, un soldat ukrainien, agenouillé, se tient prêt à tirer, le doigt ganté sur la gâchette de son fusil d'assaut.

"Les Russes veulent contrôler cette route", assure son commandant, qui répond au nom de "Virus", sans quitter du regard une rue résidentielle recouverte de neige.

Derrière les murs du jardin et au-delà, des chiens aboient tandis que des tirs d'armes légères crépitent au loin, entre les sons étouffés des tirs d'artillerie.

Vendredi marquera un an depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, et beaucoup s'attendent à une intensification des combats à cette occasion.

Mais pour "Virus" et son unité "Witcher", qui ont été déployés dans la région très disputée du Donetsk (est), les attaques russes n'ont jamais faibli ces douze derniers mois.

Le long de la ligne de front, notamment dans la ville de Bakhmout, les forces russes ont soumis les troupes ukrainiennes à une pression constante, ajoute-t-il. Mais la ligne ukrainienne tient bon, selon lui, et ses soldats sont prêts en cas d'escalade du conflit.

"Si vous me demandez, la situation n'a pas changé pour notre unité", confie-t-il, avant de se fondre dans un épais brouillard, espérant en profiter pour localiser les troupes ennemies.

"Certaines personnes parlent d'une nouvelle offensive, mais les Russes attaquent tous les jours", souligne-t-il.

«Hachoir à viande»

Après des semaines d'hésitation de la part des alliés de Kiev, qui craignaient une escalade du conflit, de nouveaux chars de fabrication occidentale sont en route pour l'Ukraine.

Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à présent ajouté des avions de chasse à sa liste de matériel nécessaire pour chasser les forces russes de son territoire occupé, poussant à nouveau l'alliance à la réflexion.

"Virus", équipé d'une caméra montée sur casque, d'un fusil d'assaut AR-15 et de vêtements de camouflage chauds et imperméables contre le froid glacial, ne semble pas manquer de matériel.

Il reconnaît toutefois que sur le terrain, la "technologie de l'aviation" les aiderait certainement à se défendre contre les frappes aériennes russes, et à endiguer le flux très "important" d'attaques de troupes ennemies.

La stratégie russe, et en particulier le recours au groupe de mercenaires Wagner à Bakhmout, renforcé par le déploiement de prisonniers inexpérimentés, ont été étudiés de près par les militaires ukrainiens.

Les lourdes pertes essuyées à Bakhmout, théâtre d'une sanglante bataille depuis le début de la guerre, ont donné à cette ville anéantie le surnom de "hachoir à viande".

Selon "Virus", la Russie emploie des méthodes similaires ailleurs sur le front, en envoyant cinq groupes de dix hommes en successions rapides pour attaquer les troupes ukrainiennes.

Celles-ci repoussent alors les premières vagues, précise-t-il, mais "le temps d'arriver à la cinquième, ils prennent possession de nos tranchés car nous n'avons pas le temps de recharger nos armes, juste car nous n'avons pas le temps de les tuer".

"Ils ne se soucient pas de la vie de leurs soldats", abonde le commandant.

Une maison pour quartier général

Nourris de nouilles déshydratées, de biscuits et d'autres sucreries, les soldats de l'unité "Witcher" s'occupent comme ils peuvent dans leur quartier général, une petite maison abandonnée où vivait vraisemblablement une personne âgée.

Dans une pièce recouverte de papier peint floral, des boîtes de munitions ouvertes sont entreposées à même le sol. Plus loin, des armes semi-automatiques reposent contre un vaisselier.

Près d'un an après le début de la guerre, "Virus" et ses hommes affirment que le moral de la résistance ukrainienne reste élevé, malgré les faibles chances d'une fin imminente du conflit.

L'un des membres de l'unité, l'opérateur radio "Spider", déclare qu'il est prêt à tout pour repousser les forces russes hors de l'Ukraine et garantir la paix.

"Si l'on a besoin de moi pour tirer à la mitrailleuse, je le ferai", assure-t-il. "Si l'on a besoin de moi pour faire fonctionner un système antichar, je le ferai aussi".


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.