Blinken voit Wang Yi à Munich pour un «échange franc et direct»

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) rencontre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) rencontre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en marge de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Blinken voit Wang Yi à Munich pour un «échange franc et direct»

  • La rencontre, qui faisait l'objet de multiples spéculations alors que les deux hauts diplomates se trouvent à Munich
  • L'incident du ballon a contraint M. Blinken à reporter in extremis un rare déplacement à Pékin prévu début février

MUNICH: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rencontré samedi soir à Munich (Allemagne) le Chinois Wang Yi, avec qui il a eu un échange "franc et direct" au moment où les relations entre les États-Unis et la Chine se sont tendues après l'incident du ballon.

Le secrétaire d'État a pris à partie son homologue chinois en lui disant que l'incident du ballon finalement abattu par l'armée américaine ne devait "plus jamais se produire" et l'a également mis en garde contre les "implications et les conséquences" pour la Chine s'il s'avérait qu'elle apporte un "soutien matériel" à la Russie dans sa guerre en Ukraine où l'aidait à échapper aux sanctions occidentales, a indiqué le porte-parole du département d'État, Ned Price, en rendant compte de l'entretien.

La rencontre, qui faisait l'objet de multiples spéculations alors que les deux hauts diplomates se trouvent à Munich pour la Conférence sur la sécurité, a duré une heure environ à l'abri des médias et l'échange a été "franc et direct", a indiqué à des journalistes un haut responsable du département d'État sous couvert d'anonymat.

À Pékin, l'agence Chine nouvelle a indiqué, après la rencontre, que Wang Yi avait assuré à son homologue américain que les relations entre leurs deux pays avaient été endommagées par la réaction américaine.

Wang Yi "a clairement exprimé la position solennelle de la Chine sur le soi-disant incident de l'aéronef" et "a exhorté la partie américaine à changer de cap, à reconnaître et à réparer les dommages que son usage excessif de la force a causés aux relations sino-américaines", a rapporté l'agence.

L'incident du ballon a contraint M. Blinken à reporter in extremis un rare déplacement à Pékin prévu début février, censé justement rapprocher les deux grandes puissances rivales.

"Le secrétaire d'État lui a clairement dit que les États-Unis ne toléreront aucune violation de leur souveraineté et que le programme de ballons de surveillance à haute altitude de la Chine avait été exposé aux yeux du monde", a poursuivi le porte-parole américain.

Il a cependant réitéré à Wang Yi le fait que les États-Unis ne cherchaient pas le "conflit" avec la Chine ni une "nouvelle guerre froide" et que Washington entendait maintenir les lignes de communication ouvertes avec Pékin malgré leur rivalité.

«Hystérie»

Plus tôt samedi, le chef de la diplomatie chinoise avait pourtant livré une violente charge contre Washington, dénonçant sa réaction "hystérique" au survol d'un ballon et son "protectionnisme" économique.

Devant un parterre de dirigeants et d'experts internationaux , Wang Yi a dressé un réquisitoire contre les États-Unis.

Première cible: la réaction américaine, jugée "absurde et hystérique" au survol du territoire américain par un ballon chinois.

Cet aéronef, un ballon d'espionnage selon Washington, un objet "civil" assure Pékin, a été abattu le 4 février par un avion de l'armée de l'air américaine.

"Il y a beaucoup de ballons dans le ciel, de différents pays. Voulez-vous abattre chacun d'entre eux? Cela ne montre pas que l'Amérique est forte", s'est emporté à la tribune Wang Yi.

Il s'agissait d'un simple ballon de recherche météo ayant dérivé accidentellement dans l'espace aérien américain, a répété le chef de la diplomatie.

"Nous demandons instamment aux États-Unis de ne pas faire de telles choses absurdes simplement pour détourner l'attention de leurs problèmes intérieurs", a mis en garde Wang Yi.

Wang Yi a présenté son pays comme un champion de la "paix", un mot répété une trentaine de fois, et redit que Moscou et Kiev devaient "s'asseoir autour de la table et trouver" une issue "politique" au conflit.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, également présente à Munich, a mis en question la neutralité affichée par la Chine.

«Pas la même erreur»

Les États-Unis sont "troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre", a-t-elle souligné.

"Toute démarche de la Chine visant à fournir un soutien létal à la Russie ne ferait que récompenser l'agression, poursuivre les tueries et saper davantage un ordre fondé sur des règles", a prévenu la vice-présidente.

Les Européens de leur côté, notamment l'Allemagne et la France, espèrent toujours convaincre la Chine de faire pression sur le président russe Vladimir Poutine afin qu'il mette un terme à la guerre.

Paris avait estimé jeudi que "le temps de la reconnexion" avec la Chine, où le président français Emmanuel Macron se rendra bientôt, était venu.

Mais entre Washington et Pékin, les différends sont nombreux : déséquilibre des relations commerciales, situation à Hong Kong, relations américaines avec Taïwan, droits de l'Homme ou encore rivalité technologique.

C'est sur ce dernier aspect que Wang Yi a poursuivi sa charge, dénonçant les restrictions américaines aux exportations de puces électroniques.

Ces restrictions relèvent à "100%" du "protectionnisme", a-t-il dit.

Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, également présent à Munich, a appelé samedi les Occidentaux à "ne pas faire la même erreur avec la Chine" qu'avec la Russie, qui a créé des liens de dépendance énergétique avec l'Europe.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.