Les cinq policiers américains inculpés après la mort de Tyre Nichols plaident non coupable

La famille et les amis de Tyre Nichols portent son cercueil après les funérailles à l'église chrétienne du boulevard Mississippi, le 1er février 2023 à Memphis, Tennessee (Photo, AFP).
La famille et les amis de Tyre Nichols portent son cercueil après les funérailles à l'église chrétienne du boulevard Mississippi, le 1er février 2023 à Memphis, Tennessee (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Les cinq policiers américains inculpés après la mort de Tyre Nichols plaident non coupable

  • Les agents, qui sont eux-mêmes noirs et ont été licenciés après les faits, ont comparu devant un juge vendredi à Memphis
  • La mère de Tyre Nichols, RowVaughn Wells, était présente dans la salle d'audience, tout comme son avocat Ben Crump

WASHINGTON: Les cinq policiers inculpés pour meurtre après le passage à tabac fatal en janvier de l'Afro-Américain Tyre Nichols, une affaire qui avait fait craindre un embrasement social et dans laquelle la Maison Blanche s'est fortement impliquée, ont plaidé vendredi non coupable.

Tadarrius Bean, Demetrius Haley, Justin Smith, Emmitt Martin III et Desmond Mills Jr avaient été inculpés pour meurtre, coups et blessures aggravés, enlèvement avec circonstances aggravantes, faute professionnelle et abus par personne dépositaire de l'autorité publique.

Les agents, qui sont eux-mêmes noirs et ont été licenciés après les faits, ont comparu devant un juge vendredi à Memphis, dans le Tennessee, accompagnés de leurs avocats qui ont indiqué qu'ils plaidaient "non coupable".

La mère de Tyre Nichols, RowVaughn Wells, était présente dans la salle d'audience, tout comme son avocat Ben Crump, très actif dans les affaires de violences policières.

La prochaine audience a été fixée au 1er mai.

Le juge James Jones Jr a appelé les accusés et l'assistance à la "patience", exhortant les ex-policiers à "travailler" et à "coopérer" avec leurs avocats.

"Nous comprenons qu'il puisse y avoir de fortes émotions dans cette affaire, mais nous demandons que vous continuiez à être patients avec nous. Toutes les personnes impliquées veulent que le dossier soit clos le plus vite possible", a-t-il ensuite dit à la salle.

"Mais il est important que vous compreniez tous que l'Etat du Tennessee, ainsi que chacun de ces accusés, ont le droit absolu à un procès équitable, et je ne permettrai aucun comportement qui mettrait ce droit en péril", a-t-il averti.

Lors d'une conférence de presse après l'audience, Ben Crump a semblé répondre au magistrat en demandant des actes "rapidement".

"Nous ne voulons pas que ça dure une éternité. Nous avons des vidéos", a-t-il lancé.

Des images de l'arrestation ont en effet été rendues publiques et diffusées fin janvier sur les plus grandes chaînes du pays, montrant l'étendue du calvaire du jeune homme et l'acharnement des policiers, à coups de poing, de pied et de matraque.

"Toute sa famille mérite une enquête transparente, complète et rapide", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

«Dans les yeux»

La mère de Tyre Nichols a de son côté dit qu'elle assisterait à toutes les audiences "jusqu'à ce qu'on obtienne justice pour mon fils".

"Et je veux que chacun de ces policiers puisse me regarder dans les yeux. Ils ne l'ont pas encore fait (...), ils n'ont même pas eu le courage de me regarder dans les yeux après ce qu'ils ont fait à mon fils", a-t-elle ajouté.

Tyre Nichols, 29 ans, avait été arrêté le 7 janvier par des agents d'une unité spéciale de Memphis, dans le sud des Etats-Unis, pour une infraction au code de la route selon la police.

Mais battu sans relâche, à tel point qu'il était devenu méconnaissable d'après sa famille, il est mort trois jours plus tard à l'hôpital.

Ben Crump a tenu vendredi à démentir avec force des rumeurs "salaces" faisant état d'une raison "personnelle" (une connexion entre la victime et l'un des policiers) qui aurait causé l'arrestation.

"Ces rumeurs qui circulent sont bidon et fausses", a-t-il martelé.

"Cette question accessoire n'a rien à voir avec la raison pour laquelle ceci est arrivé à Tyre Nichols", a-t-il ajouté. L'unité à laquelle appartenaient les agents "avait une tendance systématique à faire cela aux personnes noires à Memphis. C'est tout. Pas besoin d'aller plus loin", a-t-il insisté.

La Maison Blanche s'était fortement impliquée dans le dossier.

Le président Joe Biden avait appelé les parents de Tyre Nichols, et sa vice-présidente, Kamala Harris, avait assisté à ses funérailles.

Les parents du jeune homme avaient aussi été invités au grand discours du président Biden sur l'état de l'Union à Washington.

Sa mort avait rappelé celle de l'Afro-Américain George Floyd, tué par un policier blanc en mai 2020. Des manifestations contre le racisme et les violences policières avaient alors embrasé le pays, fédérées autour du slogan "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent).


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.