L’attentat de la mosquée de Peshawar place le Pakistan devant un choix difficile en matière de sécurité

Des enquêteurs fouillent les décombres d’une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar après qu’un attentat suicide a tué plus de 100 personnes le 1er février 2023. (AFP)
Des enquêteurs fouillent les décombres d’une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar après qu’un attentat suicide a tué plus de 100 personnes le 1er février 2023. (AFP)
Moazzam Jah Ansari (C), chef des forces de police de la province de Khyber Pakhtunkhwa, intervient lors d’une conférence de presse au quartier général de la police à Peshawar, le 2 février 2023. (AFP)
Moazzam Jah Ansari (C), chef des forces de police de la province de Khyber Pakhtunkhwa, intervient lors d’une conférence de presse au quartier général de la police à Peshawar, le 2 février 2023. (AFP)
Des secouristes enlèvent des débris à côté d’une mosquée endommagée après l’attentat suicide du 30 janvier à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, le 1er février 2023. (AFP)
Des secouristes enlèvent des débris à côté d’une mosquée endommagée après l’attentat suicide du 30 janvier à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, le 1er février 2023. (AFP)
Des secouristes enlèvent des débris à côté d’une mosquée endommagée après l’attentat suicide du 30 janvier à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, le 1er février 2023. (AFP)
Des secouristes enlèvent des débris à côté d’une mosquée endommagée après l’attentat suicide du 30 janvier à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, le 1er février 2023. (AFP)
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Publié le Samedi 18 février 2023

L’attentat de la mosquée de Peshawar place le Pakistan devant un choix difficile en matière de sécurité

  • Le gouvernement est contraint de lancer une offensive générale contre les milices dans un contexte de crise économique et politique
  • L’attentat suicide perpétré en janvier dans une mosquée de la police à Peshawar est l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis plusieurs années

ISLAMABAD: La tempête de crises que traverse le Pakistan — crise économique, chute de la monnaie, polarisation politique et militantisme islamiste — a été exacerbée par l’attentat suicide perpétré le mois dernier contre une mosquée située dans un complexe policier hautement fortifié à Peshawar.

Cet attentat, le plus meurtrier au Pakistan depuis plusieurs années, rappelle une période qui remonte à plus de dix ans, où Peshawar, une ville proche des anciennes zones tribales qui bordent l’Afghanistan, était marquée par la violence des militants et une contre-offensive militaire.

Les autorités de Peshawar pensent que l’attentat du 30 janvier a été perpétré en représailles au rôle joué par la police en première ligne de la lutte que mène le Pakistan contre une insurrection résurgente depuis le retour au pouvoir des Talibans de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan.

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L’explosion d’une mosquée qui a fait 101 morts – principalement des policiers – dans le nord-ouest du Pakistan, le 30 janvier 2023, a replongé une ville longtemps marquée par la violence dans une situation tendue. (AFP)

Cet attentat suicide est le dernier d’une série d’attaques contre le personnel de sécurité dans tout le pays depuis que la milice Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) a mis fin à son accord de cessez-le-feu avec le gouvernement pakistanais en novembre.

En visite à Peshawar peu après l’attaque, le Premier ministre pakistanais, Shahbaz Sharif, a déclaré que «toutes les ressources» seraient mobilisées pour débusquer les militants. «Il s’agit d’une attaque contre le Pakistan, ni plus ni moins [...].  Je ne doute pas que le terrorisme soit notre principal défi en matière de sécurité nationale», a-t-il tweeté.

Si le gouvernement de Sharif décide de joindre l’action à la parole, il ne manquera pas de soutien à en juger par l’indignation de l’opinion publique, attisée par le nombre élevé de morts.

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Le Premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif. (AFP)

«Le Pakistan doit sortir de la confusion, mettre fin à l’apaisement des militants par le biais de pourparlers de paix et s’engager à fond contre eux pour instaurer une paix permanente», explique Mosharraf Zaidi, un analyste pakistanais de la sécurité, à Arab News.

Tant que le Pakistan «n’aura pas rompu avec l’extrémisme violent», les militants continueront à croire qu’ils peuvent prendre le pouvoir, souligne-t-il.

«Nous devons écraser l'infrastructure idéologique et la chaîne d’approvisionnement des militants pour briser leur colonne vertébrale», note Zaidi, ajoutant que le gouvernement devait formuler une «stratégie décisive» pour débusquer les terroristes. 

L’attentat de Peshawar s’est produit à un moment où le Pakistan est confronté à une série de défis de taille, avec des tensions politiques intérieures qui s’exacerbent en raison de l’aggravation de l’inflation, à l’approche des élections générales prévues en octobre.

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Des responsables de la sécurité pakistanaise se rassemblent pour assister aux funérailles des policiers qui ont été tués dans un attentat contre une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, le 30 janvier 2023. (Photo, AFP)

Selon les analystes, la désunion politique et la confusion idéologique ont permis aux militants de se regrouper et de cibler l’État.

La situation est compliquée par le fait que le TTP a pris ses distances par rapport à l’attentat de Peshawar, affirmant qu’il ne vise pas les mosquées. La police cherche à savoir si l’attentat est l’œuvre d’une filiale du TTP, Jamaat-ul-Ahrar.

Bien que distinct, le mouvement des Talibans du Pakistan, créé en 2007, est allié au mouvement des Talibans d’Afghanistan, qui a repris le pouvoir dans l’Afghanistan voisin en août 2021, lorsque les forces américaines et de l’Otan ont mis fin à leur occupation du pays qui durait depuis vingt ans.

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Cette photo non datée reçue le 17 décembre 2014 montre des combattants du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) dans un lieu non divulgué. (Photo, AFP)

Plusieurs milices, dont le TTP, ont commencé à mener des opérations dans les anciennes zones tribales administrées fédéralement (FATA) du Pakistan peu après l’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis et leurs alliés, en réponse au refus des Talibans de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, après les attentats du 11 septembre 2001.

Pendant cette période, les militants ont déclenché une vague d’attentats terroristes dans les FATA, tuant des soldats, assassinant des politiciens et des célébrités connus pour leur franc-parler, et éliminant les opposants perçus comme tels. Pour aggraver la crise, ils ont rendu illégale l’éducation des femmes dans la région, détruisant environ 200 écoles de filles.

C’est en 2012, dans le district de Swat, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, que Malala Yousafzai, 15 ans, a reçu une balle dans la tête tirée par un militant taliban pakistanais. Elle a miraculeusement survécu à l’attaque et a ensuite remporté le prix Nobel de la paix pour son plaidoyer en faveur de l’éducation des filles.

 

EN BREF

  • Allié avec Al-Qaïda, Tehrik-e-Taliban Pakistan a été créé en 2007 et a tué des dizaines de milliers de civils et de membres du personnel de sécurité
  • Écrasé par une répression militaire après 2014, le TTP s’est regroupé depuis que les Talibans ont pris le pouvoir de l’autre côté de la frontière en août 2021
  • Pour ce qui est de l’attentat du 30 janvier à Peshawar, la police pakistanaise a accusé Jamaat-ul-Ahrar, un groupe plus radical occasionnellement affilié au TTP, qui a nié toute implication

Des opérations de lutte contre l’insurrection à grande échelle ont commencé en 2014, tuant la plupart des commandants et combattants des milices et poussant les autres à se réfugier en Afghanistan. Les zones constituant les FATA, établies au moment de la partition avec l’Inde en 1947, ont été fusionnées à la province voisine du Khyber Pakhtunkhwa en 2018.

Cependant, après le retour des Talibans au pouvoir à Kaboul et la fin des opérations antiterroristes américaines dans la région frontalière, les militants pakistanais ont commencé à se regrouper dans les anciens districts tribaux. Depuis lors, une série d’attaques meurtrières a laissé les Pakistanais dans l’incertitude quant à la reprise de l’insurrection dans leur pays.

Ismaïl Khan, journaliste pakistanais et analyste de la sécurité, estime que le gouvernement Sharif doit de toute urgence élaborer «une stratégie globale et à long terme dans le cadre de la conférence pour faire face au problème actuel».

Par ailleurs, «le gouvernement devrait également collaborer directement avec le gouvernement afghan pour mettre fin aux mouvements transfrontaliers des terroristes, en plus de formuler et de mettre en œuvre une solide stratégie de lutte contre le terrorisme», a-t-il déclaré à Arab News.

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Des bénévoles pakistanais portent un étudiant blessé d’un Institut de formation agricole après une attaque de militants talibans à Peshawar, le 1er décembre 2017. (AFP)

Rien qu’en janvier, les militants ont tué 124 membres du personnel de sécurité et en ont blessé 247 dans 26 attentats distincts, la majorité d’entre eux ayant eu lieu dans la région de Khyber Pakhtunkhwa, qui borde l’Afghanistan, selon les données communiquées par le Pak Institute for Peace Studies, un groupe de réflexion basé à Islamabad.

La ventilation des données montre que sur ces 26 attaques, sept ont eu lieu au Baloutchistan, faisant six morts et 17 blessées; une au Sindh, sans aucune victime; deux au Pendjab, faisant deux morts; et 16 au Khyber Pakhtunkhwa, faisant 116 morts et 230 blessés.

Selon le groupe de réflexion, les attaques ont augmenté de 50% au Pakistan, principalement dans les provinces occidentales limitrophes de l’Afghanistan, au cours de la première année du règne des Talibans à Kaboul.

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Mémorial pour les victimes du massacre perpétré par les Talibans en 2015 à l’École publique de l’armée. (AFP)

Ces derniers mois, Islamabad a accusé Kaboul de ne pas avoir assuré la sécurité de ses frontières et d’avoir permis aux militants présents en Afghanistan de planifier des attaques contre le Pakistan.

Les négociations de paix entre le TTP et le Pakistan, sous la médiation du mouvement des Talibans d’Afghanistan, ont échoué en novembre, rompant un cessez-le-feu précaire. Pendant les pourparlers, les militants ont vu leur nombre augmenter grâce à la libération d’une centaine de combattants de rang inférieur des prisons pakistanaises.

Le général de division Ejaz Awan (retraité), éminent analyste de la sécurité et ancien ambassadeur du Pakistan à Brunei, estime qu’une réponse militaire est la seule solution à la menace terroriste.

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Certains commandants militaires pakistanais estiment qu’il ne reste plus qu’une seule option, celle de mener une guerre à part entière contre les militants talibans. (Photo, AFP)

«Ils ne veulent ni reconnaître la Constitution, ni la loi, ni l’autorité de l’État pakistanais. Il ne reste donc qu’une seule option, celle de mener une guerre totale contre eux», indique Awan à Arab News.

Awan, qui a tenu plusieurs séries de pourparlers de paix infructueux avec les militants au début des années 2000, souhaite que le gouvernement pakistanais lance une opération fondée sur le renseignement dans les districts tribaux du pays et dans d’autres régions afin d’éradiquer les militants, leurs facilitateurs et leurs partisans.

«Ces militants sont équipés des derniers gadgets, tels que des lunettes de vision nocturne, laissés par les forces américaines et de l’Otan en Afghanistan après leur retrait. Le Pakistan devrait donc également aborder la question avec les autorités afghanes», ajoute-t-il. 

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Des soldats pakistanais participent à un raid sur un repaire de militants lors d’une opération à Peshawar, le 16 avril 2019. (Photo, AFP)

Selon les enquêteurs qui se sont adressés à l’AFP, le suspect est apparu sur une vidéo de surveillance en arrivant aux portes du complexe sur une moto avant de passer un contrôle de sécurité et de demander aux agents où se trouve la mosquée Police Lines.

Moazzam Jah Ansari, chef des forces de police de la province de Khyber Pakhtunkhwa, a précisé que le kamikaze avait utilisé 10 à 12 kg d’explosifs, apportés sur le site avant l’attentat en pièces détachées.

Les autorités ont eu du mal à trouver une explication au fait que le kamikaze ait réussi à accéder à la mosquée, vêtu d’un uniforme de police.

Ils enquêtent sur la manière dont une violation aussi importante a pu se produire dans l’une des zones les plus sécurisées de la ville, qui abrite les bureaux de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Certains craignent que des personnes se trouvant dans le complexe policier aient facilité l’attaque.

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Des policiers et des habitants allument des bougies en hommage aux victimes de l’attentat suicide contre une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar, lors d’une veillée à Karachi le 2 février 2023. (AFP)

Des centaines de policiers participaient aux prières de l’après-midi à l’intérieur du quartier général de la police, qui aurait dû être étroitement contrôlé, lorsque l’explosion s’est produite, provoquant l’effondrement d’un mur et l’écrasement de dizaines d’officiers.

Le 2 février, les responsables de la police ont revu le nombre de morts à la baisse, passant de 101 à 83 officiers et un civil, après avoir déclaré qu’il y avait eu confusion dans l’enregistrement des corps. De nombreux survivants sont toujours hospitalisés et se trouvent dans un état critique.

Exprimant sa solidarité avec le Pakistan, le ministère saoudien des Affaires étrangères a «réaffirmé la position ferme du Royaume qui rejette le fait de cibler les lieux de culte, de terroriser et de tuer des innocents», selon un article publié par l’agence de officiellle presse saoudienne.

Le ministère «a également affirmé que le Royaume se tient aux côtés de la République islamique du Pakistan, pays frère, contre toute forme de violence, d’extrémisme et de terrorisme, quels que soient ses motifs ou ses justifications».

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Des militants de la société civile protestent à Lahore, au Pakistan, le 1er février 2023, à la suite de l’attentat suicide perpétré contre une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police à Peshawar. (AFP)

L’attaque a en outre suscité de vives condamnations de la part de la Ligue islamique mondiale et du secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, entre autres organisations internationales.

«Il est particulièrement odieux que cet attentat se soit produit dans un lieu de culte», a commenté Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, par l’intermédiaire d’un porte-parole. «La liberté de religion ou de croyance, y compris la possibilité de pratiquer son culte en paix et en sécurité, est un droit humain universel.»

«Il est impératif que nous améliorions notre collecte de renseignements et que nous équipions correctement nos forces de police pour lutter contre la menace croissante du terrorisme», a souligné Imran Khan, ancien Premier ministre pakistanais et farouche critique du gouvernement actuel.

Le Premier ministre Sharif a lancé un appel à l’unité nationale à la suite de l’attentat de Peshawar. «Nous devons nous unir pour résoudre ce problème», a-t-il déclaré le 3 février lors de sa visite dans la ville.

Néanmoins, compte tenu de l’ensemble des défis auxquels le Pakistan est confronté, l’attention de son gouvernement continuera probablement à se porter sur plusieurs fronts.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.