Turquie: 11 jours après le séisme, Samandag toujours « abandonnée»

Cette vue aérienne montre des bâtiments effondrés lors des opérations de sauvetage en cours à Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, le 14 février 2023, huit jours après qu'un séisme de magnitude de 7,8 a frappé le sud-est du pays. (Photo, AFP)
Cette vue aérienne montre des bâtiments effondrés lors des opérations de sauvetage en cours à Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, le 14 février 2023, huit jours après qu'un séisme de magnitude de 7,8 a frappé le sud-est du pays. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 16 février 2023

Turquie: 11 jours après le séisme, Samandag toujours « abandonnée»

  • Les habitants de la grande ville d'Antakya, chef-lieu de province d'Hatay dévastée par le tremblement de terre du 6 février qui a fait plus de 36 000 morts en Turquie, ont eux aussi crié à l'abandon les jours suivant la catastrophe
  • A Samandag, ville de 40 000 habitants proche de la frontière syrienne, à 25 km au sud-ouest d'Antakya, la colère contre les autorités reste intacte

SAMANDAG: Des dizaines de bras s'agitent frénétiquement lorsque démarre la distribution d'appareils de de chauffage, de couvertures et blousons offerts par une télévision privée turque: dans le quartier Atatürk de Samandag (Sud), les habitants enragent contre l'Etat, toujours absent selon eux onze jours après le séisme.

Les habitants de la grande ville d'Antakya, chef-lieu de province d'Hatay dévastée par le tremblement de terre du 6 février qui a fait plus de 36 000 morts en Turquie, ont eux aussi crié à l'abandon les jours suivant la catastrophe.

L'aide a fini par arriver.

A Samandag, ville de 40 000 habitants proche de la frontière syrienne, à 25 km au sud-ouest d'Antakya, la colère contre les autorités reste intacte.

Hasan Irmak, 57 ans, a vu sa maison s'écrouler la nuit du séisme, perdant cinq membres de sa famille, dont sa fille Belinda, six ans.

"Elle était en vie pendant deux jours. Je lui parlais dans les ruines. Puis elle a perdu toute énergie. Le troisième jour, elle était morte. Les secouristes de l'Afad (l'organisme public de gestion des catastrophes, NDLR) sont arrivés le quatrième", se désole-t-il.

Depuis lors, Hasan survit plutôt qu'il ne vit. Il a dû enterrer ses proches en famille, sans l'aide de quiconque. Les rescapés vivent dans une petite cabane en métal rouge qu'il a construite pour eux. Glaciale à la nuit tombée.

"Nous n'avons pas d'eau, pas de toilettes, pas de médicaments, pas de docteurs. Je porte les mêmes habits depuis onze jours. Il n'y a pas de magasins ouverts, pas de banques. Il me reste 25 livres (environ 1,25 euro) pour ma famille", crie-t-il, sortant les quelques billets de sa poche.

"Le gouvernement a dit qu'il nous aiderait financièrement. Mais rien n'est venu."

«Citoyen de troisième classe»

Dans son quartier, des dizaines de maisons se sont effondrées ou sont devenues inhabitables. Celle de Semir Ayranci, un forgeron de 43 ans, semble relativement épargnée, avec seulement quelques lézardes apparentes.

Mais faute de permission d'y résider accordée par les autorités, il doit dormir dans une tente qu'il a dressée sur le terrain adjacent, avec 23 membres de sa famille. Et se nourrir de ce que des camions apportent parfois.

"Toutes ces distributions sont des initiatives privées. Nous sommes abandonnés par l'Etat. Aujourd'hui, onze jours après le séisme, il ne nous a toujours rien envoyé", s'énerve-t-il, se percevant "comme un citoyen de troisième classe".

Les habitants du quartier redoublent donc de solidarité. Le boulanger, après un appel aux dons sur les réseaux sociaux, s'est fait livrer d'énormes quantités de farine. Il travaille désormais d'arrache-pied pour fournir gratuitement du pain.

Quelques mètres plus loin, un rouleau compresseur nivelle un terrain pour qu'y soient installés mobile-homes et tentes, cadeaux d'un généreux donateur, expliquent les superviseurs des travaux.

Juste à côté, quatre femmes pèlent des pommes de terre qui serviront à la soupe populaire. "Il n'y a pas d'Etat. Nous sommes toutes bénévoles", s'indigne l'une d'elles, Seval Yuves, 44 ans.

"Onze jours sont déjà passés. C'est terrible", poursuit cette femme vêtue d'un manteau jaune. Depuis le séisme, sa famille et elle dorment dans la remorque d'un camion prêtée par un voisin.


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Short Url
  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Short Url
  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Short Url
  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.