STRASBOURG: L'Union européenne propose de viser des opérateurs iraniens dont les drones "tuent des civils ukrainiens" dans son dixième paquet de sanctions contre Moscou en préparation, a souligné mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"Nous proposons (...) des restrictions sur des dizaines de composants électroniques utilisés dans les systèmes d’armement russes, tels que les drones, les missiles, les hélicoptères", a-t-elle souligné devant le Parlement européen à Strasbourg, précisant que l'ensemble des nouvelles sanctions porterait au total sur 11 milliards d'euros.
"Mais il y a aussi des centaines de drones fabriqués en Iran que la Russie utilise sur les champs de bataille en Ukraine. Ces drones iraniens tuent des civils ukrainiens", a-t-elle ajouté.
Elle a ainsi défendu le fait que le nouveau paquet de sanctions européennes contre Moscou soit aussi dirigé, "pour la première fois", contre des opérateurs iraniens, "y compris ceux liés aux Gardiens de la Révolution". Elle a précisé que sept entités iraniennes étaient visées dans le projet de la Commission.
Appelant les Etats membres de l'UE à rapidement adopter cette proposition, Ursula von der Leyen a rappelé que l'objectif était, en lien avec le G7, que ces nouvelles sanctions soient en place d'ici au 24 février, la date-anniversaire du début, il y a un an, de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La présidente de la Commission a par ailleurs salué les efforts réalisés par l'Ukraine, candidate à l'adhésion à l'UE.
"Poutine voulait tuer le rêve européen de l'Ukraine, aujourd'hui l'Ukraine se dirige vers l'Union européenne plus rapidement et plus résolument que jamais", a-t-elle encore dit.
"Les Ukrainiens font des progrès tangibles alors même qu’ils sont en guerre !", a martelé Mme von der Leyen. "S'ils accomplissent ces progrès, c'est parce que leur vœu le plus cher est de rejoindre l'Europe", a-t-elle insisté.
En visite à Bruxelles le 10 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré ce souhait de voir son pays, qui a obtenu en juin le statut de candidat à l'UE, entamer dès cette année des négociations en vue de son adhésion.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a quant à lui exhorté les Vingt-Sept à poursuivre et à "augmenter" l'aide militaire apportée à l'Ukraine.
"Tous les pays européens qui ont des chars modernes qui prennent la poussière dans les casernes, donnez-les à l'Ukraine. Et donnez-les le plus vite possible", a-t-il lancé, jugeant que le printemps et l'été seront décisifs.