Selon des experts au forum de Dubaï, le monde arabe connaît une transition journalistique

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Publié le Mercredi 15 février 2023

Selon des experts au forum de Dubaï, le monde arabe connaît une transition journalistique

  • L’industrie des médias arabes, dirigée et financée pendant des décennies par l’État, connaît des changements spectaculaires
  • Les intervenants s’accordent à reconnaître que l’intelligence artificielle ne pourra jamais reproduire l’intégrité et la pensée critique d’un journaliste

DUBAÏ: L’évolution rapide de l’industrie des médias et la capacité d’attention plus limitée du public obligent le monde arabe à adopter de «nouvelles écoles de pensée» dans le journalisme, ont déclaré des experts mardi dernier.

L’industrie des médias arabes, dirigée et financée pendant des décennies par l’État, connaît des changements spectaculaires à mesure que les organisations commerciales et les jeunes générations sont amenées à produire du contenu.

D’éminentes personnalités des médias arabes se sont réunies mardi lors du Sommet mondial des gouvernements pour discuter de ces questions dans un forum intitulé «Médias et communication».

Abdallah al-Maghlouth, vice-ministre et porte-parole du ministère saoudien des Médias, a présenté le plan du Centre saoudien pour la communication internationale. Ce dernier vise à produire des émissions qui présentent des histoires humaines sincères et pertinentes.

L’initiative s’est avérée fructueuse, avec un lien de confiance accru entre les téléspectateurs et le gouvernement, affirme-t-il.

Des documentaires qui couvrent un large éventail de sujets sociaux sont également produits. Ils seront stockés à la Bibliothèque nationale du Royaume.

Saeed al-Eter, président du Bureau des médias du gouvernement des Émirats arabes unis, précise que des campagnes de communication entre l’État et les citoyens sont nécessaires et que les gouvernements se concentrent désormais sur ce qu’il qualifie d’«économie de l’attention».

«Les gouvernements, y compris ceux du Conseil de coopération du Golfe [CCG], font désormais leur propre promotion comme le font les entreprises privées pour attirer le tourisme et les investissements. Le CCG n’est plus ce qu’il était; nous sommes aujourd’hui reconnus internationalement dans plusieurs secteurs. Nous devons persévérer, malgré la couverture parfois négative des médias occidentaux», souligne-t-il.

Le journaliste saoudien Abdelrahmane Aboumalih affirme que son émission continue d’attirer des millions de téléspectateurs malgré des épisodes qui peuvent durer jusqu’à quatre heures.

«Bien que les gens aient désormais une capacité d’attention plus réduite, je continue de croire que si le contenu est parfaitement produit et pertinent, les téléspectateurs répondront présents», soutient-il.

Ammar Taqi, présentateur de The Black Box, est d’accord. «Les gens ont désormais tendance à consommer leur contenu à partir de leurs téléphones grâce à de petites vidéos et de gros titres. Mais la télé, un peu considérée comme vieux jeu, a toujours son charme», confie-t-il. «Mon émission de vingt-deux épisodes compte vingt-neuf millions de vues.»

L’animateur libanais Tony Khalife, qui a lancé sa propre chaîne, Al-Mashhad TV, considère que les nouveaux médias ne sont pas compatibles avec la télévision.

«Ce qui fonctionne sur les réseaux sociaux ne fonctionne pas à la télévision. Il ne s’agit pas de décrédibiliser ce que font les jeunes générations, mais nous devons continuer à respecter notre public en lui offrant un contenu bien documenté.»

Le présentateur de télévision Emad Eldin Aldeeb indique que «l’avenir nous transcende tous». Il ajoute: «Les hologrammes sont étudiés et produits au Japon. Nous pourrions tous devenir désuets dans cette industrie si les téléspectateurs pouvaient obtenir leur contenu en un clic.»

Malgré leurs opinions divergentes sur le journalisme d’aujourd'hui, les intervenants s’accordent à reconnaître que l’intelligence artificielle ne pourra jamais reproduire l’intégrité et la pensée critique d’un journaliste – des qualités essentielles pour rapporter des faits dans un monde rempli de fausses nouvelles et de contenu dénué de sens.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.