Que représente l’amour dans une relation? Tout, affirment les couples saoudiens à l’occasion de la Saint-Valentin

Depuis l’époque de Platon et d’Aristote, la philosophie propose différentes théories de l’amour. (Photo, AN)
Depuis l’époque de Platon et d’Aristote, la philosophie propose différentes théories de l’amour. (Photo, AN)
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Publié le Mardi 14 février 2023

Que représente l’amour dans une relation? Tout, affirment les couples saoudiens à l’occasion de la Saint-Valentin

  • Certains pensent que ce qui compte le plus dans une relation amoureuse, c’est l'amitié, l’appréciation, le respect et le souci du détail
  • Pour nombre de personnes, ce sont les grands gestes qui comptent; pour d’autres, l’amitié et la gentillesse sont plus importants

RIYAD: Alors que le jour de la Saint-Valentin est arrivé, l’arc et la flèche de Cupidon ont touché plusieurs couples heureux, leur permettant de construire des vies basées sur l’amour partagé, l’appréciation et le respect. Mais ce n’est pas tout. Arab News a demandé à plusieurs couples le secret de leur union heureuse.

Depuis l’époque de Platon et d’Aristote, la philosophie propose différentes théories de l’amour. Les relations à long terme peuvent être merveilleuses, mais elles demandent beaucoup de travail. Pour nombre de personnes, ce sont les grands gestes extravagants qui comptent.

Pour d’autres, ce sont les petits détails qui font la différence. Pour répondre à la question «qu’est-ce qui fait durer l’amour?», Arab News a interrogé des couples mariés sur ce qui fait durer l’amour et danser leurs cœurs.

Certains pensent que l’amitié et le souci du détail comptent le plus, comme dans le cas de Muath Aziz, 31 ans, et Luluwah Alghamdi, 28 ans, qui sont ensemble depuis 2017.

«Pour moi, l’amitié et la gentillesse sont un élément essentiel du mariage», affirme Mme Alghamdi. «Il est important de pouvoir vivre avec quelqu’un avec qui vous pouvez rire, danser et simplement être vous-même, sans porter de masque. Dans la vie, il y a des hauts et des bas, et pouvoir les traverser avec votre ami qui est fiable et qui vous soutient n’a pas de prix.»

Quant à M. Aziz, il pense que le mariage est facile, qu’il s’agit simplement d’un changement de mode de vie qui nécessite adaptation, investissement et gentillesse. Néanmoins, le plus essentiel et le plus crucial est de trouver un partenaire avec qui s’amuser.

«Au lieu de préparer le petit-déjeuner pour une personne, vous le faites pour deux, et au lieu d’acheter un bol de glace, vous en achetez deux, en faisant attention aux parfums que votre partenaire préfère. Oui, vous pouvez avoir des divergences sur la température de la climatisation la nuit, ou sur l’endroit où ranger le thé et le sucre, mais cela peut toujours être résolu à condition, bien sûr, que les deux partenaires soient transparents et s’écoutent mutuellement», raconte-t-il à Arab News

Wedad Alahmed, mariée depuis trente-trois ans, partage le même point de vue. Elle explique à Arab News qu’un bon mariage exige de le considérer comme une véritable amitié et un partenariat dont la communication est une composante essentielle. «Il est indispensable de comprendre les pensées, les inspirations et les attentes de son partenaire. Un bon mariage est une question de respect, d’honnêteté, de respect des différences et d’un lien fort», souligne-t-elle.

Ghassan Abdeladhim et Shadi Albayat confient à Arab News que la réussite de leur mariage est principalement due à la communication, et que le fait d’être amis constitue toujours un atout supplémentaire pour l’union.

«Un mariage est heureux et satisfaisant si l’amour et l’attirance mûrissent tout au long de la vie conjugale pour devenir une sorte d’amitié, où la tolérance et l’acceptation conditionnelles se transforment en une inclusion empathique, embrassant et célébrant réciproquement les différences», dit M. Abdeladhim à Arab News. «L’ouverture d’esprit et toutes sortes de compétences en communication sont essentielles.»

Partageant le point de vue de son mari, la mère de quatre filles ajoute qu’un mariage heureux est une amitié profonde «qui grandit chaque jour, une confiance et une égalité dans vos droits et responsabilités». 

Pour de nombreux couples, l’attente et la pression qui précèdent le jour du mariage passent à la vitesse de l’éclair jusqu’à ce que le grand jour arrive, marquant le début d’un nouveau partenariat. Avec les invités qui défilent, les arrangements floraux de dernière minute, le maquillage et la coiffure, et bien d’autres choses encore, les photographes sont toujours là, observant chaque moment calme et tranquille, capturant les connexions intimes et les moments spontanés de la journée.

Tasnim al-Sultan, photographe professionnelle du Royaume, a connu le succès en étant la principale photographe de mariages locaux pendant plus d’une décennie dans sa ville natale située dans la province saoudienne d’Ach-Charqiya. La rumeur s’est rapidement répandue dans le quartier que ses photos de mariage étaient créatives et magnifiques. Elle remplit le cadre de moments élégants et amusants qui capturent l’essence des couples entrant côte à côte dans le monde du mariage. Très vite, son répertoire de photos de mariage s’est étendu au reste du Royaume et à l’étranger.

À bien des égards, elle est devenue un témoin actif de la première marche vers l’amour de chaque couple.

«Saudi Tales of Love, que j’ai renommé And Then There Were Women, traite de la vie intime des femmes saoudiennes et de leurs histoires d’amour, de mariage et de divorce. Je les suis, en tant que photographe de mariage divorcée», précise-t-elle à Arab News.

Mme Al-Sultan aime être sur place pour mettre en valeur le moment où deux personnes, avec leurs familles, jurent de s’unir. Elle est également là pour faire la lumière sur ce que beaucoup considèrent comme «le jour le plus important de leur vie». En tant que photographe de mariage, elle est constamment entourée de différentes versions de l’amour.

Selon elle, le «mariage parfait» est peut-être un mythe auquel il faut aspirer. La photographe encourage les couples à regarder au-delà de ce jour-là et à vraiment creuser en eux pour trouver la meilleure version de l’amour ayant un sens pour eux. Elle insiste sur le fait que l’accent doit être mis sur la construction d’une vie saine ensemble pour l’avenir au lieu de faire une fixation sur la présentation du gâteau ou le choix de la playlist pour un soir.

«Le mariage est juste une grande fête pour montrer à quel point vous êtes heureux et pour faire la fête avec tous ceux que vous connaissez. Les petits détails, comme les fleurs, les couleurs et le lieu ne sont pas importants. Il faut arrêter de penser à l’événement et se concentrer sur ce qu’il signifie pour le reste de votre vie», ajoute la photographe.

Après avoir documenté de nombreux mariages, une chose reste claire: la lumière dans ses yeux ne faiblit jamais lorsqu’elle parle d’amour.

Elle n’a jamais perdu confiance dans le processus. Bien que son mariage n’ait pas duré, elle s’efforce toujours de figer dans ses photos la tendresse amoureuse dont elle a été témoin, que ce soit dans un couple romantique, avec un proche ou avec un ami. Chacune de ses photos vaut mille mots et raconte un million d’histoires d’amour différentes. Immortaliser l’étincelle magique d’un instant transcende le temps et l’espace.

Croit-elle encore à l’amour?

«Oui! Toujours», répond-elle en riant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.