Une artiste sud-coréenne peint des vêtements traditionnels saoudiens dans le style de Gustav Klimt

Kim Sin-ae, une illustratrice numérique sud-coréenne. (Photo fournie)
Kim Sin-ae, une illustratrice numérique sud-coréenne. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 14 février 2023

Une artiste sud-coréenne peint des vêtements traditionnels saoudiens dans le style de Gustav Klimt

  • Kim Sin-ae utilise l’art numérique pour rapprocher les cultures et explorer les diverses traditions du Royaume
  • Elle s’inspire des costumes arabes et de l’œuvre la plus célèbre de Klimt, Le baiser

DJEDDAH: Kim Sin-ae, une illustratrice numérique sud-coréenne, met en valeur l’une des caractéristiques culturelles les plus belles et les plus célèbres du monde arabe ses vêtements traditionnels dans le style de l’artiste autrichien du XIXe siècle Gustav Klimt, et notamment de son œuvre la plus célèbre, Le baiser.

Sin-ae a fusionné la culture du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord avec une touche d’écriture coréenne. Le résultat final constitue une nouvelle interprétation de la peinture de Klimt.

Le baiser de Klimt représente l’archétype de la tendresse et de la passion avec sa scène d’amour chatoyante et colorée montrant deux visages et deux corps enlacés, enveloppés dans un grand manteau d’or. Ce lourd ornement protège et entoure le couple, réitérant l’immortalité de leur amour dans une étreinte incassable.

Vêtements traditionnels d'Asir (Photo, fournie).
Vêtements traditionnels d'Asir (Photo, fournie).

Sin-ae a incorporé 23 tenues traditionnelles de pays tels que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), la Syrie, l’Égypte, la Mauritanie et le Maroc dans ses versions du Baiser et a ajouté d’autres éléments culturels, notamment des sites célèbres.

L’artiste explique à Arab News qu’elle a découvert sa passion pour l’art en visitant des musées et des galeries d’art lorsqu’elle était hôtesse de l’air pour Qatar Airways. Elle a visité le musée Klimt lors d’une escale à Vienne et est tombée amoureuse du Baiser.

Elle raconte qu’elle n’a découvert ses propres talents artistiques que pendant la pandémie de Covid-19, et que les confinements lui ont donné le temps d’étudier des vidéos YouTube sur le dessin numérique, ce qui a révélé ses compétences.

Vêtements traditionnels de Taëf (Photo, fournie).
Vêtements traditionnels de Taëf (Photo, fournie).

«J’ai décidé de faire de la culture de la région Mena mon sujet principal, car, après avoir vécu avec des Arabes pendant sept ans au Qatar, j’ai beaucoup appris sur eux», indique-t-elle à Arab News, ajoutant qu’elle voulait donner aux Coréens une nouvelle perspective sur les Arabes, différente de celle montrée dans les médias.

«J’ai choisi Le Baiser comme fondement de mon art car il représente l’amour et la compassion», ajoute-t-elle. «Mon nom comprend également (le mot coréen pour) amour et je crois que c’est ma mission de partager et de vivre l’amour.»

Si elle a utilisé les tenues culturelles les plus courantes dans ses dessins, elle s’est aussi plongée dans les cultures régionales de l’Arabie saoudite. Elle a dessiné des détails complexes de vêtements traditionnels de la région occidentale du Hijaz, de Taïf, de la région méridionale d’Asir et de la région centrale du Royaume.

Sin-ae confie qu’elle garde une impression très positive de l’Arabie saoudite depuis qu’elle est étudiante à l’université, après avoir rencontré un étudiant saoudien en échange qui a éveillé son intérêt pour le pays.

C’est l’un de ses abonnés sur les réseaux sociaux qui lui a suggéré de dessiner des tenues régionales et lui a demandé de se pencher sur les différents types de vêtements en Arabie saoudite afin de mieux faire connaître au monde la diversité culturelle du Royaume.

«Je suis très reconnaissante pour les idées proposées par mes abonnés», souligne Sin-ae. «Je pense que le plus important est de trouver un dénominateur commun entre ce que les gens veulent et ce que je veux, car je pense que l’art devrait inspirer les gens.»

L’artiste précise qu’elle demande à ses abonnés de lui fournir des références pour chaque tenue et qu’elle effectue ses propres recherches sur chaque culture.

Sin-ae inclut de manière créative des mots coréens dans certains de ses dessins. Dans l’illustration représentant les vêtements d’Asir, par exemple, le mot coréen désignant l’Arabie saoudite, «사우디 아라비아» , est inscrit autour du couple et à côté de symboles historiques présents à Asir. Elle a ajouté le mot «사랑», qui signifie amour, dans son illustration de Taïf, et a utilisé la rose de Damas, pour laquelle Taif est célèbre, et ses feuilles comme éléments du mot.

Sin-ae affirme que la tenue d’Asir était particulièrement compliquée, car elle la considère comme très similaire aux vêtements yéménites. Elle a demandé aux Asiris et aux Yéménites des explications approfondies sur les différences entre les deux styles.

Pour mieux illustrer la beauté de la transculturalité, Sin-ae reçoit des commandes de couples du monde entier qui sont mariés à un partenaire d’un autre pays. Jusqu’à présent, des couples avec des partenaires de Singapour et de Corée, de Palestine et du Brésil, d’Arabie saoudite et d’Argentine, et de Jordanie et des États-Unis ont passé des commandes.

Sin-ae précise que les réactions à son travail sont majoritairement positives mais que, comme tous les artistes, elle reçoit aussi quelques critiques. Elle accepte ces dernières sans se laisser démonter, affirmant que, de même que c’est sa «liberté de faire de l’art», les autres sont libres de l’interpréter de manière négative. Elle ajoute qu’elle respecte et apprécie tous les sentiments que les gens éprouvent à l’égard de son travail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.