PARIS: Le député insoumis Thomas Portes, exclu 15 jours de l'Assemblée pour un tweet visant le ministre du Travail Olivier Dussopt, "assume" son geste et dénonce "une sanction politique disproportionnée".
Interrogé samedi lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, l'élu, qui ne porte plus son écharpe tricolore depuis son exclusion temporaire vendredi, a répété que son message n’était "pas un appel à la haine" et "que s'il avait été mal interprété par des gens (il) le regrettait".
Mais, "je referai le tweet si c’était à refaire", a-t-il ajouté sur BFMTV.
Thomas Portes a été exclu pour 15 jours de séances après avoir posté sur les réseaux sociaux une photo où il posait, avec son écharpe tricolore, le pied posé sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, porteur du projet du gouvernement sur les retraites à l'Assemblée.
"C'est une sanction disproportionnée, c’est une sanction politique qui vise à empêcher un vote d’un député contre la réforme des retraites dans l'hémicycle", a dénoncé l'élu de la Seine-Saint-Denis.
"Si un député doit être sanctionné pour un tweet politique, c'est un précédent très grave qui s'ouvre dans ce pays".
La majorité et la droite se montrent satisfaites de la sanction.
Au sein de l'alliance de gauche Nupes, même si le tweet a été diversement apprécié, elle est en revanche jugée bien trop forte.
D'autant que cette mesure disciplinaire, la plus sévère envers un député, est la même que celle prononcée en novembre à l’encontre du député RN Grégoire de Fournas après ses propos jugés racistes.
Ce que Thomas Portes a fait n'est pas "le truc le plus intelligent qu'on puisse réaliser dans la période", a relevé le premier secrétaire du PS Olivier Faure, présent lui aussi dans le cortège parisien. "Mais enfin, de là à vouloir sanctionner de cette façon-là et considérer qu'on peut jeter un écran de fumée sur le combat qu'il mène, le combat que nous menons, là, il y a un pas qu'il ne faut pas franchir".
Le tweet de Thomas Portes a été au centre de débats éruptifs dans l'hémicycle vendredi, avec une suspension de séance de plusieurs heures.
Actuellement arrêtés à l'article 2, sur les 20 que compte le texte, les députés ont encore quelque 16.000 amendements à étudier jusqu'à la date butoir du 17 février.