PARIS: « C'est la survie même de l'entreprise qui est en cause » : le PDG de Danone Emmanuel Faber a dit mardi assumer « complètement » le plan de suppression de postes annoncé la veille par le groupe.
La rentabilité du groupe est « le socle des investissements de demain (...) Si on est très durablement décalé en compétitivité par rapport aux concurrents, un jour ou l'autre, et c'est ce qui se passe, ils sont capables de faire beaucoup mieux que nous, et donc c'est la survie même de l'entreprise qui est en cause » a déclaré Faber sur France Inter.
« Nos actionnaires sont évidemment dans une situation difficile avec un cours (de l'action Danone, NDLR) qui a baissé de 30% depuis à peu près un an » a-t-il détaillé au lendemain de l'annonce par le groupe agroalimentaire français d'un plan de suppression d'emplois administratifs pouvant aller jusqu'à 2 000 postes.
« La réalité c'est que la protection de la rentabilité et des bénéfices pour une entreprise quelle qu'elle soit, est fondamentale » a expliqué celui qui, à titre personnel, a renoncé à sa retraite-chapeau et a souvent plaidé pour plus de justice sociale dans l'entreprise pour accompagner une transition environnementale forte.
« J'assume complètement la décision qu'on est en train de prendre » a-t-il affirmé. « J'ai dit que nous avions un devoir d'utopie en tant que dirigeant, mais on a un devoir absolu au pragmatisme, et c'est l'équilibre entre les deux qu'il faut trouver ».
Se prévalant de « la confiance » du conseil d'administration du groupe, il a dit ne pas avoir peur de perdre son poste : « j'ai peur de mal le faire ».
Admettant que Danone « a toujours été opéable » (risquant d'être visé par une OPA), « c'est ce qu'on dit depuis des années et des années », Faber a fait valoir que la « performance » n'était « pas au rendez-vous ».
Son concurrent, le géant suisse de l'alimentation Nestlé, a relevé fin octobre son objectif de croissance pour 2020, récoltant les premiers fruits de la réorganisation de son portefeuille de produits.
La réorganisation annoncée par Danone, qui emploie quelque 100 000 personnes dans le monde, est destinée à simplifier et alléger les circuits de décision d'une entreprise qui a souffert de la crise sanitaire.