L'ONU plaide pour une intervention internationale en Haïti

Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Turk, s'exprime lors d'une conférence de presse dans le salon diplomatique de l'aéroport Toussaint Louverture à Port-au-Prince, le 10 février 2023. Volker Turk prévoit de rencontrer à Port-au-Prince, la capitale de l'île, des responsables gouvernementaux et judiciaires, ainsi que des représentants de la société civile et des victimes de violations des droits de l'homme, a indiqué son bureau à Genève. (AFP).
Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Turk, s'exprime lors d'une conférence de presse dans le salon diplomatique de l'aéroport Toussaint Louverture à Port-au-Prince, le 10 février 2023. Volker Turk prévoit de rencontrer à Port-au-Prince, la capitale de l'île, des responsables gouvernementaux et judiciaires, ainsi que des représentants de la société civile et des victimes de violations des droits de l'homme, a indiqué son bureau à Genève. (AFP).
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Publié le Samedi 11 février 2023

L'ONU plaide pour une intervention internationale en Haïti

  • «La police nationale d'Haïti a besoin d'un soutien international immédiat», a déclaré lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince Volker Türk
  • A l'issue de sa visite officielle de deux jours dans le pays, le responsable onusien a déploré l'extrême violence des gangs et les violations flagrantes des droits des Haïtiens qui en découlent

PORT-AU-PRINCE : Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a demandé vendredi à la communauté internationale d'envisager "d'urgence le déploiement d'une force d'appui spécialisée" en Haïti, où les gangs font vivre un "cauchemar" aux habitants.

"La police nationale d'Haïti a besoin d'un soutien international immédiat", a déclaré lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince Volker Türk, demandant "à la communauté internationale d'envisager d'urgence le déploiement d'une force d'appui spécialisée dans des délais précis".

A l'issue de sa visite officielle de deux jours dans le pays, le responsable onusien a déploré l'extrême violence des gangs et les violations flagrantes des droits des Haïtiens qui en découlent.

"Les gens sont harcelés et terrorisés par des bandes criminelles pendant des mois sans que l'Etat ne puisse y mettre fin. Cela ne peut être décrit que comme un cauchemar", a déclaré par ailleurs dans un communiqué Volker Türk, qui fait état de l'usage par les gangs "de tireurs d'élite qui tuent sans discernement toute personne entrant dans leur champ de vision".

L'avocat autrichien a regretté, depuis l'aéroport de la capitale, que "plus de 500 000 enfants vivant dans des quartiers contrôlés par les gangs (aient) du mal à accéder à l'éducation", rappelant "qu'au moins 18 policiers ont été tués depuis le début de l'année à cause de la violence des gangs".

Dans le seul quartier de Brooklyn, à Cité Soleil, une commune très pauvre et densément peuplée située dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, la violence des bandes armées a, au cours du deuxième semestre de 2022, causé 263 meurtres et au moins 57 viols collectifs de femmes et de filles y ont été recensés, selon un rapport de l'ONU publié vendredi.

Contrôlant plus de la moitié du territoire national haïtien, ces gangs enlèvent quotidiennement des citoyens, exigeant des dizaines voire des centaines de milliers de dollars aux proches de leurs victimes, le plus souvent agressées sexuellement pendant leur captivité.

En octobre, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait relayé un appel à l'aide du Premier ministre haïtien Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité d'envoyer une force multinationale d'urgence pour aider la police haïtienne "débordée" par la violence des gangs.

Si quelques pays ont indiqué être prêts à soutenir une telle mission, aucun ne semble prêt à en prendre la tête. Les Etats-Unis et le Canada, vers qui tous les yeux se sont tournés, se sont montrés très prudents.

A l'issue de sa visite en Haïti, M. Türk a également mis en cause vendredi le rapatriement massif de migrants haïtiens vers leur pays d'origine et le traitement "humiliant" infligé à beaucoup d'entre eux.

Les "crises multiples" qui poussent de nombreux habitants à fuir le pays "ne permettent pas un retour sûr, digne et durable des Haïtiens en Haïti", a-t-il déclaré. Malgré cela, "176 777 migrants haïtiens ont été rapatriés l'année dernière", a-t-il souligné dans un communiqué publié par son bureau.

"Permettez-moi de le souligner de nouveau: le droit international (...) interdit le refoulement et les expulsions collectives sans une évaluation individuelle de tous les besoins de protection avant le retour" dans le pays d'origine, a insisté M. Türk.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.