LONDRES: Les membres du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran (CGRI) ressentent «le doute et la confusion» après près de six mois de manifestations contre le régime, ont révélé des officiers supérieurs.
Leur rémunération ne fait qu'aggraver ce sentiment de frustration, a rapporté le Times vendredi. Les salaires des soldats du CGRI représentent un quart de ceux de leurs homologues des forces du Hezbollah libanais, le plus puissant mandataire de l'Iran au Moyen-Orient, selon des sources.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique a brutalement réprimé les manifestations qui ont secoué l'Iran après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, 22 ans, en septembre de l'année dernière, pour ne pas avoir porté proprement son hijab.
La répression a fait 528 morts parmi les civils et des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées.
Quelque 70 soldats du CGRI sont morts au cours des troubles, selon le Times.
Selon certaines sources, le fait que les salaires versés aux soldats du CGRI représentent un quart de ceux accordés à leurs homologues libanais du Hezbollah ajoute à la frustration des gardiens de la révolution.
Des documents vus par le Times montrent qu'un gardien de la révolution gagne 300 dollars américains (1 dollar américain = 0,94 euro) par mois, alors que le salaire moyen au Hezbollah est d'environ 1 300 dollars.
«C'est une différence douloureuse pour les forces du CGRI qui ont été en première ligne pendant tous ces mois. Elles se sentent sous-évaluées et sous-payées.»
Le général Qassem Qureshi, commandant adjoint des bassidjis, une milice religieuse au sein du CGRI, a déclaré aux journalistes qu'«une grande partie des forces révolutionnaires dans les rues est en proie au doute et à la confusion», selon des enregistrements ayant fait l'objet de fuites.
Morteza Abbaszadeh, un journaliste iranien spécialisé dans la défense, a expliqué: «Ces jeunes hommes cherchaient simplement un emploi stable, mais beaucoup d'entre eux n'auraient jamais pu imaginer ce à quoi ils s'engageaient.»
«Ils vivent dans des logements isolés afin de dissimuler ce qu'ils font réellement à leurs familles, qui préfèrent croire qu'ils sont partis accomplir des tâches telles que la garde d'installations cruciales comme les centrales électriques et les bureaux des gouverneurs», a-t-il ajouté.
Bien que le CGRI gère des entreprises valant des milliards de dollars, allant du pétrole et du gaz à la construction, la façon dont l'argent est dépensé n'est pas rendue publique.
Mardo Sorghum, un analyste économique, a signalé: «Personne ne sait d'où vient tout ce financement des mandataires comme le Hezbollah, la recherche d'armes, l'argent qui va en Irak et en Syrie.»
«Tout cela est caché au budget et, à son tour, au peuple iranien».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com